Mouvement américain pour imposer des sanctions à Bagdad en raison de l’influence iranienne

Deux députés républicains demandent une réévaluation complète des relations avec Bagdad et le gel de toute aide américaine au gouvernement irakien jusqu’à ce que des mesures sérieuses soient prises pour « réduire la domination iranienne ».
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Les cercles décisionnels aux États-Unis estiment que l’influence iranienne sur l’Irak menace les intérêts américains à plusieurs niveaux, d’autant plus que Bagdad tarde à s’émanciper de cette emprise. Deux députés républicains à la Chambre des représentants ont donc appelé à imposer des sanctions immédiates à l’Irak, accusant le gouvernement irakien de « soumission totale à l’influence iranienne » et de transformer le pays en « marionnette entre les mains de Téhéran ».
L’Iran exerce une influence directe sur plusieurs blocs politiques au Parlement irakien, participe à la formation des gouvernements et au choix des Premiers ministres. Cette emprise s’étend aussi à la sphère sécuritaire et militaire, notamment à travers les milices du Hachd al-Chaabi, soutenues par l’Iran, devenues partie intégrante des forces officielles. À cela s’ajoute une forte présence culturelle et religieuse, avec des institutions iraniennes influentes à Karbala et Nadjaf, ainsi qu’un contrôle sur de nombreuses écoles religieuses et centres culturels.
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Les marchés irakiens dépendent fortement des produits iraniens – de l’électricité aux denrées alimentaires – et les entreprises iraniennes sont très actives dans les projets d’infrastructures et d’énergie, ce qui limite la capacité de l’Irak à bâtir une économie indépendante et diversifiée. Ce contexte représente, du point de vue américain, une menace à long terme pour la souveraineté économique de l’Irak et complique les efforts de Washington pour isoler économiquement l’Iran.
Dans une lettre adressée au secrétaire d’État américain, les représentants Joe Wilson (Caroline du Sud) et Greg Steube (Floride) ont appelé à une « réévaluation complète des relations avec l’Irak », demandant le gel de toute aide américaine au gouvernement irakien jusqu’à ce que des mesures sérieuses soient prises pour « réduire la domination iranienne ».
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Ils affirment dans leur lettre que « l’Iran contrôle désormais de facto le gouvernement irakien ainsi que de larges pans de ses appareils sécuritaires », qualifiant le soutien américain continu à Bagdad de « trahison envers les plus de 4 400 soldats américains tombés depuis 2003 ».
Les deux élus accusent l’administration de l’ex-président Barack Obama d’avoir « favorisé l’influence iranienne en Irak », notamment en soutenant l’ancien Premier ministre Nouri al-Maliki et en permettant l’expansion des milices pro-iraniennes sous prétexte de lutte contre Daech.
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Ils considèrent que la politique actuelle envers Bagdad constitue un « échec stratégique », appelant à une ligne plus ferme pour freiner l’influence iranienne, non seulement en Irak mais dans toute la région.
Washington estime que l’Iran joue un rôle décisif dans la formation des gouvernements irakiens, en exerçant des pressions sur les partis chiites pour imposer des personnalités loyales à des postes clés, comme le Premier ministre ou le ministre de l’Intérieur. Cette imbrication politique réduit la souveraineté irakienne et marginalise l’influence américaine.
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La présence de groupes armés pro-iraniens comme Asaïb Ahl al-Haq et Kataeb Hezbollah représente une menace directe pour les intérêts américains. Ces factions, très influentes politiquement, contrôlent également certaines institutions sécuritaires et ont mené plusieurs attaques contre des bases américaines, ce que Washington considère comme un franchissement des lignes rouges.
Beaucoup estiment que l’Irak a perdu une partie de sa souveraineté à cause de sa dépendance envers des puissances étrangères, principalement l’Iran. Cette influence a accentué les divisions internes et les tensions confessionnelles et politiques.
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L’Irak fait face à des pressions internationales en raison de ses liens étroits avec Téhéran, notamment de la part des États-Unis et des pays du Golfe.
Washington a déjà imposé des sanctions à des personnalités et entités irakiennes liées à l’Iran et exercé des pressions diplomatiques sur le gouvernement irakien pour limiter la coopération avec Téhéran dans les secteurs de l’énergie et de la sécurité.
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Les États-Unis ont tenté de renforcer certaines institutions officielles, en particulier les forces de lutte antiterroriste, afin de réduire leur dépendance aux milices pro-iraniennes. Ils ont aussi cherché à nouer des alliances avec les forces modérées et laïques au sein du Parlement.
La domination iranienne sur l’Irak ne se limite pas à la sphère politique ou religieuse. Il s’agit d’une situation complexe liée à des intérêts croisés et à des conflits régionaux. Pour atteindre une réelle indépendance, l’Irak devra renforcer ses institutions, construire une volonté nationale autonome et équilibrer ses relations extérieures, dans le seul intérêt de sa souveraineté.
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