Grand Maghreb

Mises en garde contre une reprise du conflit libyen dans un contexte de fragilité sécuritaire et de violences soudaines


La revue Afrique du Nord estime que la stabilité de la Libye dépend de fortes pressions diplomatiques, de la reconstruction des institutions et du renforcement de la reddition des comptes, tout en mettant en garde contre une spirale de violence.

Dans son analyse publiée vendredi, la revue Afrique du Nord a averti du risque de reprise des affrontements entre les parties rivales en Libye, soulignant que le conflit reste latent, même si aucun signe d’escalade imminente n’a encore émergé.

Elle a insisté sur l’urgence de mettre en œuvre des réformes structurelles, notamment dans les domaines de la gouvernance financière et de la réforme du secteur de la sécurité, considérées comme deux étapes essentielles pour parvenir à des élections libres et crédibles dans le pays.

Ces avertissements soulignent que la Libye demeure au bord du gouffre, menacée par une division politique et sécuritaire persistante qui risque de compromettre les acquis obtenus depuis l’accord de cessez-le-feu de 2020.

La revue note que l’environnement sécuritaire en Libye reste « fragile et instable, marqué par des flambées soudaines de violence et une méfiance chronique ». Le chemin vers la stabilité dépend principalement de pressions diplomatiques continues exercées par les médiateurs internationaux, d’une reconstruction progressive et méthodique des institutions nationales, ainsi que de la mise en place de mécanismes de responsabilisation solides pour lutter contre l’impunité.

L’article avertit que l’échec à adopter cette approche structurelle pourrait transformer les affrontements locaux en conflits plus larges, maintenant la Libye prisonnière d’un cycle d’instabilité et érodant la confiance du public dans tout processus de réconciliation nationale.

Le risque d’un conflit généralisé reste élevé en octobre, alors que les médiateurs internationaux continuent d’exhorter toutes les parties à respecter le cessez-le-feu de 2020, à mettre fin aux opérations militaires unilatérales et à concentrer leurs efforts sur la reconstruction d’institutions de sécurité nationales unifiées.

Ces appels reflètent la profondeur de la fracture politique qui divise encore le pays, partagé entre le gouvernement d’unité nationale sortant à Tripoli et le gouvernement de stabilité nationale à l’est. Malgré des années de négociations et d’efforts internationaux, aucun des deux camps n’est parvenu à briser l’impasse entourant les élections nationales attendues ni à unifier les institutions de l’État.

La revue a rappelé les affrontements violents survenus le 27 août dernier dans la ville de Zaouïa, redevenue un foyer de tension, lorsque des groupes armés rivaux ont échangé des tirs d’armes lourdes dans des zones résidentielles, causant des victimes et d’importants dégâts matériels.

Ces incidents illustrent, selon la revue, que « les milices continuent d’agir de manière autonome, exercent un contrôle local et répondent aux conflits par la force plutôt que par le dialogue ».

Cette situation met en évidence la faiblesse persistante du pouvoir central et la fragilité du cessez-le-feu, souvent remis en cause par des cycles répétés d’affrontements locaux, entravant sérieusement les efforts de construction de l’État.

La vie quotidienne à Tripoli reste marquée par les luttes d’influence et de pouvoir, malgré les appels internationaux à la désescalade. Les échanges de tirs, les enlèvements et les blocages de routes forcent les habitants à modifier leurs habitudes et leur mode de vie, provoquant le déplacement de familles et la fermeture d’écoles dans les zones à haut risque.

Cette fragmentation sécuritaire pèse lourdement sur les civils innocents, aggravant leur souffrance et leurs conditions de vie déjà précaires.

Les inquiétudes internationales se sont accentuées en septembre, lorsque des experts en résolution de conflits réunis à Berlin ont appelé à des réformes urgentes et à un accord politique global, mettant en garde contre une aggravation de l’instabilité. Leur analyse a été reprise lors d’un briefing du Conseil de sécurité de l’ONU, qui a souligné les vulnérabilités persistantes du pays — division politique profonde, violence incontrôlée des milices et incertitude autour des futures élections.

Ce constat général met en évidence que le chemin de la Libye vers la stabilité demeure bloqué, à moins d’une action internationale forte favorisant la responsabilisation et soutenant les réformes financières et sécuritaires nécessaires.

Le principal défi reste l’intégration des milices rivales sous une autorité unifiée et placée sous contrôle civil, condition indispensable pour garantir une transition pacifique et démocratique conforme aux aspirations du peuple libyen.

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