Politique

Menaces et avertissements : Ben Gvir et Smotrich, des obstacles à la trêve à Gaza


L’attente est grande pour ce jeudi prochain, date prévue pour les négociations convoquées par l’Égypte, les États-Unis et le Qatar pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Les dirigeants des trois pays ont publié un communiqué jeudi dernier, appelant à des négociations urgentes le 15 août prochain au Caire ou à Doha pour finaliser un accord de trêve qui mettrait fin à la guerre à Gaza, en cours depuis plus de 10 mois.

Bien que le bureau de Benjamin Netanyahu, le Premier ministre israélien, ait annoncé sa participation aux négociations, ce qui pourrait ouvrir la voie à un accord, deux ministres d’extrême droite ont menacé de faire échouer tout accord de trêve à Gaza.

Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, a menacé de s’opposer à tout accord entre Israël et le Hamas pour une trêve et un cessez-le-feu, malgré les critiques de Washington à l’égard des positions de certains ministres israéliens sur cet accord.

Smotrich a déclaré : « Je respecte la position des États-Unis et les remercie pour leur soutien à Israël face aux menaces, mais je m’attends à ce qu’ils respectent la démocratie israélienne. »

Dans un tweet publié sur son compte sur le réseau social « X », il a ajouté : « Tout comme les États-Unis ont refusé les pressions internationales visant à conclure un accord de reddition avec Al-Qaïda et Ben Laden, Israël ne cédera à aucune pression extérieure qui pourrait nuire à la sécurité d’Israël. »

Smotrich a estimé que l’accord prévu signifierait une reddition à Yahya Sinwar, chef du bureau politique du Hamas, qu’Israël considère comme le principal responsable de l’attaque du 7 octobre dernier. Il a affirmé que l’accord « libérerait de nombreux tueurs, permettrait aux terroristes de revenir dans le nord de la bande de Gaza, pousserait Israël à abandonner ses frontières, et permettrait au Hamas de faire passer des armes en contrebande et de retrouver sa force pour revenir et attaquer Israël en tant que bras de l’Iran. C’est un mauvais accord pour Israël qui met sa sécurité en danger. »

Le ministre des Finances israélien a ajouté : « Nous nous opposerons de toutes nos forces à cet accord. »

De son côté, le ministre de la Sécurité nationale israélien, Itamar Ben Gvir, a critiqué la poursuite des pourparlers entre Israël et le Hamas, visant à conclure un accord sur l’échange de prisonniers et le cessez-le-feu à Gaza.

Le ministre d’extrême droite Ben Gvir a qualifié ces pourparlers de « reddition » au Hamas, appelant à couper les aides à la bande de Gaza, malgré les avertissements répétés des alliés d’Israël selon lesquels cette mesure serait considérée comme un dépassement des lignes rouges et pourrait faire perdre à Israël leur soutien.

Ben Gvir a refusé de s’asseoir avec le Hamas pour négocier et a réitéré ses appels précédents à couper l’approvisionnement en carburant et l’aide à Gaza, ajoutant que cette mesure entraînerait l’effondrement du mouvement en une semaine ou deux.

Jeudi soir dernier, l’Égypte, le Qatar et les États-Unis, les trois pays qui jouent les médiateurs entre le Hamas et Israël pour arrêter la guerre, ont publié une déclaration commune affirmant la nécessité de conclure rapidement un accord de cessez-le-feu à Gaza et de libérer les otages et les détenus.

La déclaration, signée par le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, l’émir du Qatar Sheikh Tamim bin Hamad Al Thani et le président américain Joe Biden, stipule : « Il est temps de mettre fin immédiatement à la souffrance prolongée du peuple de Gaza ainsi qu’à celle des otages et de leurs familles, et il est temps de parvenir à un cessez-le-feu et à un accord sur la libération des otages et des détenus. »

La déclaration ajoute : « Nous avons tous trois travaillé avec nos équipes d’arrache-pied pendant plusieurs mois pour parvenir à un cadre d’accord qui est actuellement sur la table, où il ne reste plus qu’à finaliser les détails de la mise en œuvre. Cet accord est basé sur les principes proposés par le président Biden le 31 mai 2024, et approuvés par la résolution du Conseil de sécurité numéro 5735. »

La déclaration conjointe souligne qu’il ne faut plus perdre de temps, et qu’aucune des parties ne doit trouver des excuses pour un nouveau report, insistant sur le fait qu’il est temps maintenant de libérer les otages, de commencer le cessez-le-feu et de mettre en œuvre cet accord.

La déclaration conclut : « En tant que médiateurs, nous sommes prêts – si nécessaire – à proposer une solution finale pour surmonter les écarts et résoudre les questions restantes liées à la mise en œuvre, de manière à répondre aux attentes de toutes les parties. »

Elle ajoute : « Nous avons invité les deux parties à reprendre les discussions urgentes le mercredi 14 août ou le jeudi 15 août à Doha ou au Caire, pour combler toutes les lacunes restantes et commencer à mettre en œuvre l’accord sans aucun nouveau retard. »

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