L’Italie cherche un partenariat sécuritaire plus large avec le Maroc
Les discussions entre Rabat et Rome se concentrent sur la lutte contre la traite des êtres humains, l'immigration irrégulière, le trafic de drogue, le blanchiment d'argent et les revenus criminels
Lundi, le directeur général de la sécurité marocaine, Abdelatif Hammouchi, a rencontré le directeur général de la police italienne, Vittorio Pisani, pour discuter du renforcement de la coopération dans le domaine de la sécurité et des mécanismes pour améliorer la coordination bilatérale, tant dans le domaine de la coopération opérationnelle que dans l’échange d’expertise et d’assistance technique. Le Maroc est considéré comme un pilier essentiel pour renforcer la sécurité régionale et internationale, alors que la confiance des capitales européennes, y compris Rome, dans les capacités et l’expertise sécuritaires marocaines ne cesse de croître, avec des efforts constants de développement et de modernisation.
Les discussions ont eu lieu lors d’une visite de travail non annoncée que Pisani a effectuée à Rabat à la tête d’une délégation de sécurité, qui a débuté lundi, selon un communiqué de la Direction générale de la sûreté nationale.
Selon le communiqué, les deux parties ont passé en revue diverses menaces sécuritaires et crises internationales actuelles et leurs répercussions potentielles sur la sécurité des deux pays.
Ils ont discuté des « risques liés à la criminalité transfrontalière, y compris la traite des êtres humains, l’organisation de l’immigration irrégulière, le trafic de drogue illicite, le blanchiment d’argent et les revenus criminels », selon le communiqué.
Le communiqué précise que cette rencontre « s’inscrit dans le cadre du renforcement des mécanismes de coopération internationale en matière de sécurité avec les services de sécurité des pays amis et frères, et de l’activation des canaux de coopération bilatérale et multilatérale, afin de neutraliser les risques terroristes et de lutter contre diverses formes de criminalité transnationale ».
Les autorités marocaines ont largement contribué au cours des dernières années à faire face à de nombreux phénomènes qui ont affecté la sécurité des pays de la rive nord de la Méditerranée, tels que l’immigration irrégulière, le terrorisme et les réseaux de traite des êtres humains, ce que la partie italienne a beaucoup apprécié.
La question de l’immigration irrégulière est l’un des dossiers les plus préoccupants pour le gouvernement italien et la Première ministre Giorgia Meloni, qui a promis à ses électeurs de trouver des solutions à cette crise. Le modèle marocain de lutte contre ce phénomène est parmi les exemples qui peuvent être suivis pour lutter contre les réseaux de traite des êtres humains.
Rabat insiste sur la nécessité de combiner des solutions sécuritaires, sociales et de développement pour faire face aux migrants irréguliers, appelant à redonner espoir aux Africains et à les inciter à améliorer leurs conditions économiques et sociales dans leurs pays, sans se limiter aux seules solutions sécuritaires.
Rome a cherché à renforcer la coopération avec Rabat dans divers domaines, saluant le niveau de développement, de croissance et de stabilité atteint par le royaume au cours des dernières années sous la direction du roi Mohammed VI. Les relations italo-marocaines connaissent leur meilleure période.
Le vice-ministre italien des Affaires étrangères, Edmondo Cirielli, a déclaré dans des déclarations antérieures en avril dernier que le Maroc est « un partenaire exceptionnel dans tous les domaines », ajoutant que la qualité de ce partenariat a encouragé de nombreuses entreprises italiennes à s’implanter au Maroc dans le cadre de l’internationalisation de leurs activités, et a motivé le choix du Maroc parmi les pays prioritaires pour bénéficier du plan Mattei.
Meloni avait annoncé un plan d’investissement de plusieurs milliards de dollars pour étendre l’influence de Rome dans les pays africains, dans le but de réduire l’immigration irrégulière, qu’elle a appelé le plan Mattei.
Rome cherche des opportunités d’investissement importantes au Maroc, montrant un grand intérêt pour les énergies renouvelables, une démarche révélée par le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, en marge du sommet « Italie-Afrique : un pont pour la croissance partagée » qui s’est tenu à Rome au début de cette année.
Beaucoup d’observateurs estiment que les relations maroco-italiennes connaissent leur meilleure période, avec des attentes des deux peuples pour un approfondissement encore plus grand de ces relations.
