L’Iran menace de mener des frappes au Kurdistan
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Une source confirme que Téhéran a informé le gouvernement irakien qu’elle avait observé, ces derniers jours, un défilé militaire organisé par l’opposition iranienne dans l’une des villes du Kurdistan, qualifiant cet acte de violation de l’accord de sécurité.
L’Iran a adressé de sévères avertissements au gouvernement central irakien et au gouvernement de la région du Kurdistan, menaçant d’attaquer l’opposition iranienne présente dans la région, et ce malgré la signature d’un accord de sécurité visant à renforcer la stabilité aux frontières. Pendant ce temps, Bagdad exerce des pressions sur l’Iran afin de l’empêcher de mettre ses menaces à exécution.
Selon une source informée citée par le site kurde irakien Shafaq News, « Téhéran a informé Bagdad que la mise en œuvre de sa menace dépend du non-respect des termes de l’accord de sécurité, avertissant que l’Iran procéderait à des frappes aériennes contre l’opposition iranienne présente au Kurdistan ».
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Face à ces menaces, « Bagdad exerce des pressions politiques sur Téhéran pour l’empêcher d’exécuter ses menaces », a ajouté la source.
Les deux pays avaient conclu un accord de sécurité en 2023 visant à « coordonner la protection des frontières communes », lors d’une visite à Bagdad de l’ancien secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranienne, Ali Shamkhani. Cet accord avait été signé après plusieurs mois de tensions marquées par des frappes iraniennes contre l’opposition kurde à la frontière.
À l’époque, le Premier ministre irakien Mohammed Chia al-Soudani avait réaffirmé son refus catégorique que le territoire irakien serve de base à des groupes armés ou de point de départ pour des attaques portant atteinte à la souveraineté irakienne.
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À la suite de cet accord, environ 77 sièges de partis kurdes iraniens opposés à Téhéran ont été fermés dans les zones frontalières proches du Kurdistan, selon le conseiller irakien à la sécurité nationale, Qassem al-Araji.
Al-Araji avait également annoncé la remise des armes lourdes de ces partis aux forces peshmergas de la région et le transfert de leurs membres vers six camps, dont quatre à Erbil et deux à Souleimaniye.
Fin 2022, ces groupes d’opposition kurdes iraniens situés dans le nord de l’Irak avaient été la cible de frappes iraniennes, Téhéran les accusant d’avoir pénétré son territoire, d’inciter à des manifestations et de mener des attaques. À l’époque, l’Irak s’était engagé à redéployer ses gardes-frontières le long de la frontière avec l’Iran pour réduire les tensions.
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Les menaces iraniennes semblent persister malgré l’accord et les efforts déployés pour stabiliser la situation à la frontière. Selon la même source, « l’Iran a informé des responsables sécuritaires et politiques irakiens qu’il se prépare à mener une frappe militaire contre l’opposition iranienne présente au Kurdistan si Bagdad et Erbil ne respectent pas les termes de l’accord de sécurité signé entre les deux parties ».
La source a précisé que « l’Iran a observé, ces derniers jours, un défilé militaire organisé par l’opposition iranienne dans l’une des villes du Kurdistan, ce qui l’a poussé à préparer une nouvelle frappe ».
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Face à cette menace imminente, le gouvernement irakien met actuellement la pression, via des responsables sécuritaires et politiques, pour dissuader l’Iran de mener cette frappe dans les prochains jours. Parallèlement, Bagdad exerce également des pressions sur le gouvernement du Kurdistan pour qu’il applique pleinement l’accord de sécurité signé avec Téhéran.
Bagdad avait déjà déclaré avoir éloigné les groupes kurdes des frontières iraniennes et s’était engagé à ce que son territoire ne serve pas de base pour des attaques contre l’Iran. Cependant, Téhéran exige davantage et réclame un désarmement total des groupes kurdes iraniens d’opposition.
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