L’influence des partis au pouvoir en Irak est plus grande que les interdictions de la Commission électorale
La plupart des campagnes électorales ont commencé tôt et ont impliqué l’utilisation de fonds politiques, en violation claire des réglementations sur la publicité électorale.
À l’approche de la date de lancement des campagnes électorales pour les candidats aux conseils provinciaux, la Commission électorale a appelé les candidats à éviter certaines interdictions lors de la publicité électorale, sous la menace de sanctions et d’amendes. Bien que ces réglementations semblent en grande partie positives, la possibilité de les faire respecter semble difficile en raison de la faible autorité légale sur les partis au pouvoir.
La Commission électorale indépendante a fixé le début des campagnes électorales pour les candidats aux conseils provinciaux au début de novembre. Elle a également établi plusieurs directives et réglementations concernant le système de campagne électorale.
Les experts juridiques soulignent que les sanctions comprennent des amendes, des peines d’emprisonnement et même la disqualification pour ceux qui enfreignent les réglementations et les conditions de la nouvelle loi électorale n° 4 de 2023.
La plupart des candidats et de leurs partis ont lancé leurs campagnes tôt, promettant des services, l’amélioration des conditions de vie et des nominations gouvernementales pour leurs électeurs. Dans de nombreuses de ces campagnes, des fonds politiques sont exploités, en violation directe des réglementations sur la publicité électorale.
Jumana Al-Ghalay, porte-parole de la Commission électorale, a expliqué que pour les candidats individuels, ils ont droit à une dépense de 250 dinars (0,19 dollar) multipliée par le nombre d’électeurs, tandis que les partis politiques et les alliances ont droit à 250 dinars multipliés par le nombre d’électeurs et de candidats.
En ce qui concerne le système de campagne électorale, tel qu’approuvé par la Commission, il comprend des dispositions telles que l’interdiction d’afficher des annonces, des programmes ou des images de partis politiques et d’alliances dans les bureaux de vote, la pratique de la publicité et la publication d’annonces électorales pour les partis, les alliances et les candidats à moins de 100 mètres des bureaux de vote.
L’utilisation ou l’exploitation des ressources publicitaires de la Commission électorale par les partis politiques, les alliances et les candidats est également interdite. Les candidats et les partis n’ont pas le droit de distribuer des programmes de travail, des brochures, des cartes ou d’autres documents par eux-mêmes ou par l’intermédiaire d’autres personnes le jour du vote.
Les experts estiment que la lutte contre le financement politique dans les campagnes électorales ne peut être réalisée par de simples menaces et avertissements. Elle nécessite des mesures décisives, des sanctions pour les contrevenants et un mécanisme efficace d’application des sanctions.
La domination des partis au pouvoir est évidente à travers l’exploitation des fonds publics et l’utilisation des ressources gouvernementales pour la construction de routes, entre autres pratiques qui se produisent à chaque campagne électorale.
Malgré l’interdiction de la Commission électorale d’utiliser des bâtiments gouvernementaux, des institutions d’État diverses et des lieux de culte à des fins de publicité électorale ou d’activités par les candidats et les partis, l’utilisation du logo officiel de l’État dans les réunions, les publicités, les tracts électoraux, les écrits et les dessins pour les campagnes électorales est interdite.
Al-Ghalay a souligné l’interdiction de dépenser pour la publicité électorale avec des fonds publics, les budgets ministériels, les dotations religieuses et les fonds de soutien étrangers. Toute forme de pression, de coercition, de gain matériel ou moral ou de promesse de gain avec l’intention d’influencer les électeurs et les résultats des élections est interdite.
Les partis politiques, les alliances et les candidats sont également interdits d’émettre de fausses déclarations et d’utiliser la diffamation contre un candidat ou un parti participant au processus électoral ou contre la Commission. Il est interdit à tout candidat, parti ou alliance d’inclure des idées dans leurs campagnes électorales incitant à la violence, à la haine, à la discrimination sectaire, nationale, religieuse, extrémiste, tribale ou régionale.
Pour surveiller le déroulement des campagnes électorales, la Commission électorale a constitué des comités centraux et locaux pour coordonner avec les départements municipaux, la municipalité de Bagdad et l’Autorité des télécommunications en ce qui concerne la surveillance et le suivi des campagnes électorales sur les plateformes de médias sociaux.
Les experts notent que la nouvelle loi électorale de 2023, de l’article 24 à l’article 34, traite de la publicité électorale avec des détails et des conditions, notamment la fixation de la date et des lieux de la publicité par décision de la Commission, l’interdiction de l’utilisation des ressources de l’État et des bâtiments, et la prévention de la remise de cadeaux.
La publicité électorale doit se terminer 24 heures avant les élections, et les articles susmentionnés interdisent l’utilisation de ressources de l’État, de lieux de culte dans la publicité électorale, de ressources ministérielles et de ressources budgétaires.
Les contrevenants seront soumis à des sanctions, notamment des peines d’emprisonnement allant jusqu’à un an et des amendes allant jusqu’à 50 millions de dinars au maximum pour les individus et même les entités, et une possible disqualification par la Commission.
Selon l’expert juridique Ali Al-Tamimi, ces articles imposent des sanctions corporelles et des amendes allant de l’emprisonnement jusqu’à un an à des amendes allant jusqu’à 50 millions de dinars au maximum pour les individus et même les entités. La Commission vise à prévenir la polarisation sectaire et à exclure toute entité ou personne la promouvant, afin de ne pas affecter la date des prochaines élections.
Al-Tamimi souligne en outre que ces sanctions, en particulier les amendes, doivent être appliquées pour contrôler la publicité et atteindre les objectifs des sanctions pénales, à savoir la dissuasion et la justice sociale.
Les élections locales sont prévues pour le 18 décembre, et ce seront les premières élections locales tenues dans le pays depuis avril 2013. Les conseils provinciaux élus ont la responsabilité de choisir le gouverneur et les responsables exécutifs de la province, avec le pouvoir de nommer et de révoquer et d’approuver les plans de projets conformément au budget alloué à la province par le gouvernement central de Bagdad, selon la constitution.
Selon la Commission électorale irakienne, plus de 23 millions de citoyens sont éligibles pour voter aux élections des conseils provinciaux, dont plus de 10 millions de personnes ont déjà mis à jour leurs listes électorales.
La Commission a confirmé que 296 partis politiques se sont organisés en 50 alliances pour participer aux élections, les candidats se disputant un total de 275 sièges au sein des conseils provinciaux. Parmi ceux-ci, 75 sièges sont réservés aux femmes et 10 sièges aux minorités ethniques et religieuses.