Les Yéménites aspirent à la chute du projet houthi dans le contexte de la guerre contre l’Iran

Les regards des Yéménites se tournent avec espoir vers un possible renversement de l’emprise houthie sur le pays, alors que le conflit entre Israël et l’Iran se poursuit. Les pertes lourdes subies par Téhéran et ses alliés régionaux renforcent cette dynamique, tandis que le ministre yéménite de l’Information, Muammar Al‑Eryani, annonce de profonds changements imminents. Selon lui, le dossier yéménite est « au seuil d’un large mouvement et de transformations radicales », et les jours à venir verront « des surprises qui réjouiront tout Yéménite et Arabe libre ».
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Cette déclaration officielle, la première à faire écho à une inflexion probable dans l’évolution politique ou militaire du conflit, intervient alors que la pression internationale et régionale pour résoudre la crise s’intensifie. Depuis leur avancée à Sanaa en 2014, les Houthis se sont appuyés massivement sur le soutien iranien — financier, militaire, énergétique, médiatique. Cependant, l’intensification des frappes israéliennes visant les infrastructures critiques en Iran risque d’affaiblir Téhéran, entrainant des difficultés à soutenir ses mandataires régionaux comme le mouvement houthi. Ce glissement pourrait transformer ces derniers en fardeau stratégique plutôt qu’en atout.
Beaucoup misent sur le fait que le conflit israélo‑iranien aura des répercussions directes sur les Houthis. Les frappes ciblées visant les installations iraniennes – raffineries, plateformes stratégiques – exacerbent la crise économique, accablée par les sanctions, et compromettent les capacités financières de Téhéran à soutenir son réseau régional.
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Cette dépendance à l’Iran a offert aux Houthis des moyens conséquents, leur permettant de prendre le contrôle de Sanaa et des institutions étatiques yéménites dès septembre 2014. Aujourd’hui, nombre de Yéménites perçoivent ce conflit comme l’occasion de mettre un terme au projet houthi, d’autant moins que la milice a menacé de frapper des intérêts américains en représailles à une éventuelle offensive de Donald Trump contre l’Iran.
Le hashtag #نهايه_الحوثي (« la fin des Houthis ») a émergé sur les réseaux sociaux, exprimant le rejet populaire du régime : « Les Houthis ont dominé le pays et appauvri la population au profit de leurs propres intérêts », lit‑on parmi les commentaires. Beaucoup dénoncent leur rôle d’« agents iraniens », responsables de graves pertes pour le Yémen.
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Cependant, certains rapports nuancent la situation : les Houthis pourraient survivre sans le soutien iranien, bien que leur influence soit susceptible de diminuer. Leur danger réside moins dans leur appétit au risque que dans leur arsenal sophistiqué et leur expertise technique. Dès lors, confrontés à un dilemme : sacrifier leur rôle au nom de la survie ou se positionner en avant-garde pour défendre l’Iran.
Un expert yéménite pro‑gouvernemental interrogé par le quotidien israélien Yedioth Ahronoth estime que l’accord entre Trump et les Houthis a entravé une offensive gouvernementale. Il confie : « Les Yéménites ont été profondément déçus par cet accord, véritable succès politique personnel pour Trump ». Un responsable de la sécurité ajoute : « Les Américains nous ont trompés ».
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Un article du quotidien Maariv suggère que l’opération navale israélienne récente contre le port d’al-Hodeida visait à démontrer la capacité de Tel‑Aviv à agir à travers plusieurs axes : aérien, maritime, renseignement et terrestre. Selon le quotidien Haaretz, les capacités houthis se sont accrues, et leur rôle comme nouvelle menace incite Israël à adopter une stratégie de riposte préventive : frappe ciblée des infrastructures clés, dépôts d’armes, centres de commandement, hauts cadres, réseaux de communication et sites économiques utilisés pour financer « le terrorisme ».
Enfin, Yedioth Ahronoth évoque la capacité des Houthis à tirer parti des identités locales et de la propagande pour asseoir leur légitimité interne tout en étendant leur influence à l’échelle régionale, ce qui en fait un adversaire redoutable dans le « camp de la Résistance ».
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