Les Marocains se souviennent de la catastrophe de 1960… Quel est son lien avec le séisme de Marrakech ?
Le séisme qui a frappé le Maroc central vendredi soir jusqu’à samedi a soulevé des questions sur la possibilité d’une activité sismique supplémentaire en raison de la position du Maroc dans une région géologique active qui a connu des séismes par le passé. Des régions comme le Rif, le Moyen Atlas, Salé et Marrakech sont des régions propices aux séismes.
Une partie significative des Marocains se souvient du séisme de 1960 qui a frappé Agadir (sud) avec une magnitude de 5,7 sur l’échelle de Richter. provoquant des destructions massives dans la ville et ses environs.
Des bâtiments ont été gravement endommagés, entraînant la mort de 15 000 personnes (environ un tiers de la population de la ville à l’époque) et en blessant 12 000 autres.
Au moins 35 000 personnes se sont retrouvées sans abri, et les pertes se sont élevées à 290 millions de dollars.
Zone sans précédent
Lahcen Hani, du Département de surveillance et d’alerte sismique de Rabat, a confirmé que le « séisme de l’Al-Houz » enregistré vendredi soir avait « frappé une zone située à l’intérieur des plaques, qui n’est pas connue pour une activité sismique intense, contrairement aux zones de convergence des plaques, comme c’est le cas avec la région d‘Al-Hoceima (nord) et la mer Méditerranée, qui connaissent une activité sismique significative entraînant de forts séismes de temps à autre ».
L’expert a ajouté que le séisme avait frappé « des zones sans précédent, inconnues pour leur activité sismique même dans la littérature géologique ». Il a également noté que « la seule explication de ce séisme est que la faille dans laquelle s’est produite la glissade était stable depuis des centaines d’années, permettant aux couches géologiques d’accumuler une quantité importante d’énergie due aux mouvements tectoniques, ce qui a entraîné un séisme de cette magnitude ».
Dans ce contexte, il a appelé à une « réévaluation du risque sismique et à une réflexion sur la loi sur la construction résistante aux séismes », une loi adoptée par le parlement il y a des années, qui insiste sur une approche scientifique claire dans la construction de logements résidentiels pour les rendre capables de résister aux forces sismiques et de minimiser les pertes.
Le lien avec le séisme de 1960
En ce qui concerne le lien entre le séisme d’aujourd’hui et le séisme d’Agadir de 1960, l’expert en sismologie, Lahcen Hani, a déclaré que du point de vue scientifique, il n’y a aucun lien entre les deux séismes. Le séisme d’Agadir a frappé la région sud-Atlantique, qui est le point de convergence de la structure géologique de l’Atlas de haute montagne et de la structure ancienne de la base africaine de l’Atlas de petite montagne.
Quant au séisme d’aujourd’hui, le porte-parole a ajouté : « Il s’est produit dans les montagnes de l’Atlas central, et il n’a aucun lien avec ce qui s’est passé à Agadir il y a plus de 60 ans, d’un point de vue géologique ».
Les autorités marocaines se précipitent contre la montre pour secourir ceux qui sont piégés sous les décombres.
Suite aux instructions du roi Mohammed VI, les forces armées royales ont rapidement déployé des ressources humaines et logistiques, à la fois aériennes et terrestres, en réponse au séisme qui a frappé la région d’Al-Houz. Cela comprend des équipes spécialisées de recherche et de sauvetage et un hôpital chirurgical de campagne. »
