Les Frères musulmans tunisiens et la prise de contrôle de Tribune : une nouvelle boussole pour une organisation en crise

Alors que le dernier chapitre des Frères musulmans en Tunisie se referme sous le poids des procès judiciaires et du désaveu populaire, le mouvement cherche à se repositionner à l’extérieur du pays, en quête d’un nouveau relais médiatique capable de porter sa vision et de redéfinir l’orientation idéologique de son projet.
-
Rached Ghannouchi refuse une comparution à distance : L’affaire Complot 2 ébranle les Frères musulmans en Tunisie
-
Les Frères musulmans en Tunisie poursuivent leurs efforts pour déstabiliser l’État de l’intérieur : quoi de neuf ?
-
Réforme sans Frères Musulmans : Un Politicien Tunisien Trace la Voie de l’Unité
Privé de ses canaux traditionnels, le mouvement revient à la stratégie de la « pénétration douce », cette fois en s’implantant dans les médias de gauche britanniques. C’est dans ce contexte que l’homme d’affaires Mohamed Ali Harrath, proche des Frères musulmans et poursuivi pour des accusations de terrorisme, a acquis l’un des magazines socialistes les plus emblématiques du Royaume-Uni.
Que s’est-il passé ?
Mohamed Ali Harrath, président du groupe E-Media propriétaire de la chaîne Islam Channel, connue pour ses accointances avec les Frères musulmans, a racheté le magazine Tribune, ancienne tribune littéraire de George Orwell.
-
« Le dispositif secret » des Frères musulmans en Tunisie : une « boîte noire » des ténèbres à la lumière
-
Les Frères Musulmans en Tunisie continuent de tenter d’aggraver la situation… Que font-ils ?
-
Affaire de « mort sous la torture » : La Tunisie refuse de libérer le « cerveau des Frères musulmans »
-
Comment Kais Saied a-t-il mis fin au contrôle des « Frères musulmans » sur la Tunisie et ses institutions ? Un rapport répond
Historiquement, Tribune était l’un des organes majeurs du mouvement ouvrier britannique. Orwell y officiait en tant qu’éditeur littéraire, et le magazine a publié des figures notables comme H.G. Wells ou George Bernard Shaw, selon le Telegraph.
En 2023, le régulateur britannique Ofcom avait infligé une amende de 40 000 livres à Islam Channel pour la diffusion de contenus jugés antisémites et profondément offensants. La chaîne est aujourd’hui dirigée par le fils de Harrath, qui en est le PDG.
Mohamed Ali Harrath prendra désormais la présidence du conseil d’administration de Tribune, dont le député travailliste John Trickett est conseiller éditorial.
-
Frères Musulmans en Tunisie : Arrestation de 80 dirigeants du mouvement Ennahdha. Quelles accusations ?
-
Quelques heures après sa libération… les autorités arrêtent à nouveau un dirigeant des Frères musulmans en Tunisie
-
Le président tunisien attaque les Frères musulmans : « Leurs illusions ne deviendront jamais réalité »
À propos de cette acquisition, Harrath a déclaré : « L’avenir de Tribune doit enthousiasmer tous ceux qui aspirent à un changement réel et à un avenir meilleur et plus radieux pour tous. »
Un virage idéologique à gauche ?
La chaîne Islam Channel a elle-même annoncé le rachat, affirmant que la nouvelle propriété poursuivrait « une fière tradition d’antifascisme, d’anti-impérialisme, et de plaidoyer pour la paix et l’égalité ».
Le magazine prévoit d’augmenter sa fréquence de publication et d’élargir l’ambition de sa mission éditoriale, selon une note publiée sur son site.
-
À l’approche des élections présidentielles prévues cet automne, les Frères musulmans en Tunisie intensifient leurs tentatives de perturbation
-
Nouvelle manœuvre pour redorer son image… Le leader des Frères musulmans en Tunisie entame une grève de la faim depuis sa prison
-
Un reportage télévisé en Tunisie maintient les Frères musulmans en « état d’urgence »
Ce rachat intervient alors qu’Ofcom avait précédemment sanctionné la chaîne pour avoir diffusé le documentaire Le plan Andinia, une théorie du complot affirmant que les Juifs projetaient d’établir un État en Amérique du Sud.
Le régulateur a jugé que ce contenu faisait la promotion d’une théorie du complot antisémite « incitant à la haine et la justifiant » à l’échelle mondiale.
La chaîne a également été visée par une plainte déposée par le Dr Taj Hargey, directeur de l’Institut de l’islam britannique d’Oxford, qui accuse la chaîne de présenter l’islam comme une religion assiégée par l’Occident, tout en légitimant des groupes tels que le Hamas et l’Iran comme des mouvements de résistance contre les démocraties occidentales.
-
Qui est Noureddine Bhiri, le cerveau des Frères musulmans en Tunisie, accusé dans l’affaire des déplacements après avoir été condamné?
-
Saïed est déterminé à éliminer les Frères musulmans en Tunisie… Détails
-
La Tunisie déjoue les plans des Frères musulmans devant la justice internationale
Ofcom a déclaré évaluer les plaintes mais n’a pas encore décidé si une enquête serait ouverte.
Dans un communiqué publié en avril, Islam Channel a rejeté les accusations et dénoncé « une campagne de diffamation médiatique de longue date ».
Qui est Mohamed Ali Harrath ?
- 1995 : Arrivée au Royaume-Uni
- 2000 : Obtient le statut de réfugié politique après avoir fui la Tunisie
- 2004 : Fonde Islam Channel et en devient le PDG
- 2010 : Arrêté en Afrique du Sud sur la base d’un mandat d’Interpol pour terrorisme
Harrath a fondé en 1986 le Front islamique tunisien, qu’il qualifiait de « parti politique non-violent » visant à s’opposer au régime du parti unique en Tunisie par des moyens pacifiques.
-
Deux enquêtes en une semaine pour le chef des Frères musulmans en Tunisie : la fin est-elle proche ?
-
Le complot alourdit les souffrances des Frères musulmans tunisiens : des têtes en prison et des bases démoralisées
-
Rached Ghannouchi comparaît devant le Pôle antiterroriste – La fin du règne des Frères musulmans en Tunisie ?Des analystes répondent
Il a été condamné par contumace à 56 ans de prison pour plusieurs crimes à caractère terroriste et politique, notamment l’appartenance à un parti illégal, la distribution de tracts et l’organisation de réunions interdites.
En 1988, il prend la tête du Front islamique tunisien, classé par le Département d’État américain comme une « organisation terroriste mondiale ».
Ce mouvement s’inspirait largement des idées des Frères musulmans égyptiens de Hassan al-Banna. Il était dirigé par le cheikh Khatib El Idrissi, originaire de Sidi Bouzid.
-
dix ans du pouvoir des Frères musulmans en Tunisie… Terrorisme et chute de l’économie
-
Saïed accuse les Frères musulmans d’attiser les tensions en Tunisie… Détails
-
En Tunisie, les espoirs des Frères musulmans anéantis lors de l’élection présidentielle
-
Les Frères musulmans de Tunisie retranchés dans la rumeur : une arme émoussée
-
Complot 2 : La justice tunisienne face aux plans les plus profonds des Frères musulmans pour infiltrer l’État
-
Tunisie : La fin de l’ère des Frères Musulmans, Kais Saied remporte la présidence dès le premier tour
-
La Tunisie en 2025… Année de la « vigilance sécuritaire » et de la lutte contre les Frères musulmans
-
Lignée des Frères musulmans et mouvement Ennahdha : Appels en Tunisie pour interdire le parti extrémiste Hizb ut-Tahrir
-
Les Frères musulmans de Tunisie et le poison de la discorde dans les manifestations de Gabès qu’ils ont ignorées à leur époque
-
Tunisie : Le retour de Mekki dans la course présidentielle ravive les espoirs des Frères musulmans malgré l’érosion de leur popularité
-
Confirmation de la condamnation à trois ans de prison ferme pour le leader des Frères musulmans tunisiens