Grand Maghreb

Les Frères musulmans en Tunisie… Tentatives avortées d’infiltration à travers la crise de l’Union générale du travail


Comme à son habitude, le mouvement des Frères musulmans tente de rebondir sur les crises, dans l’espoir de revenir sur la scène politique en Tunisie.

La dernière tentative en date a consisté à exploiter la mobilisation de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), qui appelle ses partisans à descendre massivement au cœur de la capitale jeudi prochain pour défendre son rôle sur la scène nationale. Les Frères musulmans ont cherché à utiliser cette mobilisation pour semer le désordre et menacer la sécurité du pays.

Imed Daïmi, allié des Frères musulmans et leur voix à l’étranger, a appelé à déstabiliser l’État en instrumentalisant la crise ouverte entre l’UGTT et le gouvernement. Il a même exhorté les institutions militaire et sécuritaire à intervenir, ce que de nombreux observateurs considèrent comme une manœuvre visant à déstabiliser le pays pour faciliter un retour au pouvoir.

Le politologue tunisien Mongi Essarrafi a déclaré : « Le mouvement des Frères musulmans exploite chaque crise pour tenter de refaire surface et s’imposer dans les événements. »

Il a ajouté : « Appeler les forces armées et de sécurité à intervenir revient à inciter à un coup d’État et à comploter contre la sûreté de l’État. »

Selon lui, Imed Daïmi est la voix des Frères musulmans à l’étranger, issu du cercle de l’ancien président Moncef Marzouki, allié notoire des islamistes. Il a rappelé que Daïmi avait annoncé, en mai dernier, la création d’un front d’opposition destiné à permettre au mouvement Ennahdha de réapparaître sur la scène politique tunisienne.

Une tentative de coup de force

De son côté, l’analyste politique Abdelkrim Mahmoudi a rappelé qu’Imed Daïmi s’était présenté à l’élection présidentielle de 2024 et qu’il avait été député ainsi que directeur de cabinet de Moncef Marzouki.

Il a affirmé que « l’appel de Daïmi à une intervention des institutions sécuritaire et militaire dans la crise de l’UGTT constitue une incitation explicite à la rébellion et une tentative de coup d’État flagrante ».

Mahmoudi a ajouté que, malgré l’effondrement de sa popularité et sa disparition politique, le mouvement des Frères musulmans continue de chercher à provoquer le chaos pour fragiliser la sécurité de l’État tunisien.

Concernant la crise opposant l’UGTT au pouvoir, il a souligné que le président Kaïs Saïed souhaite mettre fin à l’ingérence traditionnelle du syndicat dans les affaires politiques, mais sans confrontation directe.

Récemment, l’UGTT – la plus grande organisation syndicale du pays – a appelé, à travers ses sections présentes dans les 24 gouvernorats et ses différentes structures sectorielles, à participer à la manifestation prévue le 21 août, conformément à la décision de son bureau administratif réuni lundi dernier.

Le 8 août, d’importants renforts sécuritaires ont été déployés autour du siège central de l’UGTT à Tunis, après le rassemblement de dizaines de manifestants consécutif à la grève du secteur des transports, qui avait paralysé la capitale les mercredi, jeudi et vendredi de la semaine précédente.

Dans un communiqué, l’UGTT a tenu les manifestants pour responsables de la tentative de prise d’assaut de son siège central à Tunis.

En réponse, le président Kaïs Saïed a déclaré : « Les manifestants n’avaient pas l’intention d’agresser ni d’envahir le siège, contrairement à ce que colportent les mauvaises langues. » Et d’ajouter : « Ces gens n’ont-ils pas compris que le peuple tunisien n’ignore plus aucun détail ? »

Il a affirmé que « la concomitance des événements récents n’est en aucun cas une coïncidence », soulignant que « le peuple tunisien est déterminé à aller de l’avant, malgré ces mensonges que personne ne croit ».

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