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Les Frères musulmans en Jordanie… De la prédication aux armes ? Détails d’un complot déjoué


Dans un contexte de tensions régionales croissantes et de menaces non conventionnelles, les services de sécurité jordaniens se sont imposés comme la première ligne de défense face aux tentatives d’infiltration du tissu national. Le Département général du renseignement (GID) a annoncé avoir déjoué une série de plans complexes visant à déstabiliser le pays et à provoquer des dégâts matériels et sécuritaires considérables.

Ces plans, dont les prémices remontent à 2021, n’étaient pas de simples actions isolées, mais portaient un caractère organisé, incluant la fabrication de missiles et de drones à l’intérieur du pays, ainsi que le recrutement et l’entraînement d’individus pour mener des actes de sabotage. Le danger réside non seulement dans l’arsenal saisi, mais aussi dans les indices pointant vers un soutien extérieur et des formations transfrontalières, plaçant la Jordanie face à un défi sécuritaire renouvelé dans un environnement régional instable, marqué par les conflits et l’expansion des milices. Dans ce contexte, le rôle décisif des services de renseignement jordaniens apparaît dans le démantèlement de ces réseaux et leur renvoi devant la justice, illustrant une bataille discrète menée pour préserver la stabilité du pays.

Complots dangereux

Le renseignement jordanien a révélé les détails de l’une des plus grandes opérations sécuritaires des dernières années, annonçant avoir déjoué des complots « dangereux » visant la sécurité nationale, notamment par la fabrication d’armes avancées sur le sol jordanien et l’importation de matériaux à des fins suspectes.

L’opération, surveillée pendant plus de trois ans, a abouti à l’arrestation de 16 personnes impliquées dans des activités qualifiées d’« organisées et complexes ».

Selon le communiqué du GID, ce réseau a été impliqué dans la fabrication de missiles artisanaux à l’aide de composants dont certains avaient été introduits clandestinement depuis l’étranger.

Il a également été découvert un missile prêt à l’emploi, des ateliers secrets pour la fabrication de drones, ainsi que des opérations de recrutement et de formation à l’intérieur du pays, certains éléments ayant reçu un entraînement à l’étranger, notamment dans des pays voisins.

Des mains iraniennes

Des sources bien informées indiquent que ces activités ne sont pas déconnectées du contexte régional troublé, notamment à travers la répétition d’opérations de contrebande d’armes depuis la Syrie via les frontières nord, souvent imputées à des infiltrés affiliés à des milices pro-iraniennes.

Malgré les démentis répétés de Téhéran concernant toute implication directe, la Jordanie affirme disposer à chaque fois de preuves concrètes sur le terrain et de renseignements confirmant une ingérence extérieure.

Empreintes des Frères musulmans

Cette opération rappelle ce qu’Amman avait révélé en mai de l’année dernière, lorsqu’elle avait annoncé avoir déjoué un « complot iranien » visant à faire passer des armes via la Syrie vers une cellule affiliée aux Frères musulmans en Jordanie, en lien avec des factions armées palestiniennes, notamment la branche militaire du Hamas.

À l’époque, des quantités d’armes et d’explosifs destinés à des opérations de sabotage en territoire jordanien avaient été saisies.

Prévention proactive

Dans le même cadre, les services de sécurité jordaniens ont enregistré ces dernières années des dizaines de tentatives de contrebande d’armes et de drogues via les frontières nord, certaines visant le territoire jordanien, d’autres en transit vers d’autres zones régionales.

Des rapports indiquent que les méthodes de contrebande ont évolué, incluant l’utilisation de drones, de tunnels souterrains et même de camions civils camouflés.

Malgré cette menace croissante, les services de renseignement jordaniens ont réussi à contrecarrer la majorité de ces tentatives grâce à des technologies de surveillance avancées, une coopération avec les pays voisins et un réseau de sources locales dans les zones frontalières sensibles.

La stratégie de « prévention proactive » adoptée par Amman semble avoir fait ses preuves, non seulement pour empêcher des actes de sabotage, mais aussi pour couper les lignes de soutien logistique alimentées par des parties étrangères.

Le GID a également renvoyé les détenus dans cette affaire devant la Cour de sûreté de l’État, confirmant ainsi l’engagement de la Jordanie à gérer ces menaces dans le cadre légal et judiciaire.

Ces développements marquent une nouvelle phase de l’affrontement sécuritaire en Jordanie, où la menace ne provient plus seulement des groupes extrémistes traditionnels, mais aussi de réseaux de contrebande utilisant des technologies avancées et bénéficiant d’un soutien logistique étranger.

Des experts en sécurité avertissent que la nature de ces menaces exige une vigilance constante et une modernisation continue des outils de renseignement, surtout dans un contexte régional fragile et exposé à de multiples infiltrations.

Ils soulignent que la réussite de la Jordanie dans la gestion de ces défis témoigne non seulement de la compétence de ses services de sécurité, mais aussi de son rôle en tant que facteur de stabilité dans une région en crise.

Directives de la confrérie

De son côté, une source bien informée a affirmé que les premières investigations révèlent un lien direct entre certains membres du complot et des éléments affiliés aux Frères musulmans en Jordanie.

Selon cette source, un suivi du renseignement mené depuis 2021 a confirmé que certains des suspects recevaient des instructions de dirigeants résidant à l’étranger, proches de la branche radicale du mouvement.

Le complot visait à déstabiliser le pays par la fabrication d’armes locales, notamment des missiles et des drones, ainsi que par la contrebande de pièces et d’explosifs via les frontières nord. Certains membres auraient été formés sur le terrain à l’étranger, notamment dans des camps en Syrie et au Liban, dans des zones connues pour leurs liens avec la confrérie.

Il ajoute qu’il y avait des tentatives pour établir une infrastructure paramilitaire à l’intérieur du royaume, une évolution jugée dangereuse et stoppée à temps. Ce qui a été déjoué ne constitue pas seulement une brèche sécuritaire, mais un projet de sabotage à l’échelle nationale, traité avec la plus grande prudence et professionnalisme par les services de sécurité.

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