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Agendas extérieurs et ramifications intérieures : Les Frères musulmans dans une nouvelle confrontation avec l’État jordanien


Des membres de l’organisation des Frères musulmans en Jordanie ont participé à un complot visant à attaquer des installations dans le royaume, dans le cadre de projets impliquant la fabrication de missiles et la possession de matières explosives.

C’est ce qu’a déclaré mardi une source sécuritaire jordanienne à l’agence Reuters.

Plus tôt dans la journée, le Département du Renseignement Général jordanien a annoncé, dans un communiqué, avoir déjoué des plans « visant à porter atteinte à la sécurité nationale », incluant la « fabrication de missiles et la possession de matières explosives », tout en confirmant l’arrestation de 16 personnes impliquées.

Selon le communiqué, ces plans visaient à provoquer des troubles, des actes de sabotage et à menacer la sécurité nationale. La direction a affirmé avoir suivi ces préparatifs depuis 2021.

Les plans incluaient la fabrication de missiles à partir d’équipements locaux et importés illégalement, la possession de matières explosives et d’armes à feu, ainsi que la dissimulation d’un missile prêt à l’emploi.

Ils comprenaient également un projet de fabrication de drones, le recrutement et la formation d’individus à l’intérieur du pays, ainsi que leur envoi à l’étranger pour recevoir un entraînement.

Les personnes arrêtées ont été déférées devant la Cour de Sûreté de l’État, selon le communiqué.

De son côté, la télévision jordanienne a diffusé mardi soir un reportage vidéo sur une cellule qui travaillait à la fabrication de missiles dans le royaume. Cette cellule avait commencé ses activités en 2021, et ses membres ont été arrêtés par le Département du Renseignement Général en février dernier.

Selon l’agence officielle Petra, le rapport indique que la cellule, impliquée dans des projets obscurs visant à nuire à la sécurité nationale, comprenait trois membres principaux.

Ces derniers ont entamé leurs plans après que leur meneur, Ibrahim Mohammed, leur a proposé l’idée de fabriquer des missiles illégalement en Jordanie.

Selon les aveux des accusés, Ibrahim, membre des Frères musulmans, est le principal suspect dans une autre affaire, en cours devant la Cour de Sûreté de l’État, portant sur le transport et le stockage de près de 30 kg de TNT, C4 et SEMTEX-H, des explosifs hautement puissants.

Le rapport précise qu’Ibrahim avait organisé pour deux membres de la cellule (Abdallah Hicham et Moaz Al-Ghanem) des voyages au Liban afin de rencontrer un responsable de l’organisation à Beyrouth pour la planification et la formation à la mise en œuvre du projet. Le troisième membre, Mohsen Al-Ghanem, était chargé du transfert d’argent depuis l’étranger.

La cellule avait établi ses opérations dans deux provinces : une usine à Zarqa et un entrepôt de stockage à la capitale, Amman (quartier de Naqira). Elle avait commencé à réunir les équipements nécessaires, locaux et importés illégalement.

Le rapport souligne que l’entrepôt servait à stocker les matières premières, les prototypes et à assembler les pièces des missiles, qui étaient dissimulés dans une pièce secrète avec une porte en béton camouflée, derrière laquelle se trouvait une zone aménagée pour les cacher.

Des pièces métalliques en forme de tubes, de cônes et d’autres géométries ont été retrouvées dans les domiciles des suspects.

L’analyse a révélé qu’une fois assemblées, ces pièces formaient des structures de missiles à courte portée, inspirés du missile Grad, qui n’attendaient plus que les explosifs, les propulseurs et les détonateurs pour être opérationnels.

Le rapport affirme que les équipements saisis auraient permis la fabrication de 300 missiles similaires, avec une portée estimée entre 3 et 5 km selon une analyse technique, ce qui représente une menace potentielle à l’intérieur même du royaume.

Le rapport ajoute que les activités de cette cellule ont été minutieusement surveillées par les services de sécurité, qui ont suivi leurs faits et gestes avec patience jusqu’à ce que tous les éléments soient réunis. L’arrestation a eu lieu lorsque le premier missile prototype a été finalisé.

Le rapport a montré les lieux utilisés pour ces activités illégales, les outils employés pour la fabrication des missiles, ainsi que des extraits des aveux des membres de la cellule, détaillant leurs mouvements et leurs activités en Jordanie et à l’étranger.

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