Les Frères musulmans du Soudan, en collaboration avec l’armée, cherchent à élargir le champ de bataille… Que font-ils ?
Le groupe des Frères musulmans cherche à élargir le champ de bataille au Soudan en ouvrant de nouveaux fronts et en impliquant des tribus et des clans dans les affrontements, en coopération et en coordination avec des chefs de l’armée soudanaise.
Selon le quotidien londonien Al-Arab, l’État du Kordofan du Sud, dans le sud du pays, est le théâtre d’affrontements armés entre l’armée soudanaise et la résistance populaire représentant les Kizans d’une part, et le Mouvement populaire pour la libération du Soudan d’autre part, ce qui a entraîné une vague de déplacements de civils.
Le mouvement populaire a accusé l’armée d’avoir lancé l’attaque en ciblant une école dans ses zones de contrôle, ce qui a entraîné la mort de 13 élèves et enseignants et blessé 45 autres.
Le Mouvement populaire pour la libération du Soudan a révélé dans un communiqué publié avant-hier qu’il avait été pris au dépourvu jeudi dernier par une attaque aérienne surprise de l’armée de l’air soudanaise via un avion Antonov sur le village d’Al-Hadra dans le district de Dalamy – dans les montagnes du Nuba, qui a largué plusieurs barils explosifs tuant 11 élèves et 2 enseignants, ainsi que blessant 45 autres.
Le mouvement a condamné ce qu’il a qualifié de « l’attaque et le comportement barbare lâche », déclarant que si les forces armées soudanaises voulaient une guerre avec l’armée populaire, elles connaissaient bien l’emplacement de ses camps et de ses positions. Il a ajouté : « Il n’y a aucune raison de bombarder une école pour enfants innocents. Pour quelles raisons et justifications cette école a-t-elle été bombardée et les enfants tués ? » Le mouvement a considéré que ce qui s’est passé confirme que les forces armées continuent de maintenir « leur mauvaise doctrine de combat, en tant qu’armée coloniale fondée depuis 1925 pour contrôler, réprimer et tuer les Soudanais ».
Les observateurs estiment que l’attaque de l’armée contre des zones sous le contrôle du Mouvement Al-Halu est un message adressé par sa direction selon lequel quiconque n’est pas avec l’armée est contre elle. Depuis le début du conflit le 15 avril entre l’armée et les forces de soutien rapide, les positions des mouvements armés au Soudan se sont divisées entre ceux qui soutiennent l’un ou l’autre des principaux protagonistes du conflit et ceux qui sont réservés.
Les observateurs ont déclaré que le Mouvement populaire a été clair dès le départ en ne s’engageant avec aucun des principaux protagonistes du conflit, cherchant plutôt à exploiter le conflit pour renforcer ses zones d’influence.
Les polarisations des mouvements armés ont récemment augmenté, un certain nombre d’entre eux s’alignant explicitement sur le soutien à l’armée, à l’instar du Mouvement pour la justice et l’égalité et du Mouvement Minni Arko Minnawi.