Les conflits des fronts d’Istanbul et de Londres mènent les Frères Musulmans vers la chute
Avec la chute des Frères musulmans en Tunisie, au Maroc, et en Égypte, l’effondrement a aussi commencé au Yémen, où le groupe vit ses pires jours, surtout à cause des troubles et des divisions internes qui opposent Istanbul et Londres, jusqu’à ce que leurs querelles mutuelles soient accusées de trahison et de travail.
Escalade des désaccords
Les luttes intestines entre les membres du groupe se sont intensifiées autour de la fonction de Guide et de l’élection du Conseil de la Choura. Certains dirigeants ont proposé une réélection.
Ces derniers jours, des tentatives ont été faites par le Front d’Istanbul pour prendre le contrôle de la direction du groupe terroriste, en particulier avec l’aggravation des crises entre l’ancien Secrétaire général des Frères musulmans, Mahmoud Hussein, basé à Istanbul, et le Front Ibrahim Munir, vice-Président et chef d’État, basé à Londres. Le Conseil de la Choura a décidé de retirer Mounir de son poste.
Chute
Au sujet de l’agitation interne, le Dr Ibrahim Rabi, un leader dissident des Frères Musulmans, a expliqué : « Le groupe terroriste traverse une crise majeure, qui a conduit à son effondrement et à sa désintégration interne, au milieu des accusations mutuelles qui font le lit des deux divisions au sein de l’organisation terroriste, et qui ont exposé ce groupe terroriste à l’opinion publique mondiale, dévoilant la vérité de ces conflits, qui sont essentiellement une lutte pour des postes et pour l’obtention de financements étrangers suspects ».
Le chef de file des Frères Musulmans, dissident, a ajouté que l’organisation des Frères était déséquilibrée et vivait dans un état de dépendance à l’égard des crises internes et externes auxquelles la communauté était confrontée. Le conflit entre les deux camps a confirmé que la communauté s’était effondrée définitivement et qu’elle ne revenait jamais sur le devant de la scène.
Certificat de décès
Dans le même esprit, Munir Adib, spécialiste des groupes terroristes, explique : La situation dans laquelle se trouve aujourd’hui l’organisation des Frères est le résultat de stratégies de confrontation qui ont duré plus d’une décennie, mais qui ont échoué avec le premier test de ses dirigeants de l’intérieur, dans l’espoir d’achever ses poursuivants intellectuels et dogmatiques. Comme les peuples l’ont rapidement découvert, les Frères musulmans ont connu des divergences et des divisions qui ont mis fin à ce qui restait de l’organisation terroriste.
Selon le spécialiste des groupes terroristes, les désaccords actuels sont une traduction des politiques de confrontation depuis l’annonce de la création du Haut Comité de gestion de l’organisation, présidé par le membre du bureau de la direction, Mohammad Kamal, en Février 2014. Cette décision est rapidement invalidée par les membres du bureau en mai 2015, marquant le début d’un véritable conflit au sein de l’organisation.