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Le retour des relations soudano-iraniennes va au-delà du soutien militaire

Des relations non officielles ont persisté entre le Soudan et l'Iran après la rupture


Le retour de l’Iran au Soudan après des années d’éloignement diplomatique ajoute un nouvel acteur non seulement à la côte soudanaise donnant sur la mer Rouge, mais aussi au paysage politique interne du Soudan.

La question iranienne va au-delà du soutien à l’armée soudanaise avec des drones « Mohajer », qui pourraient modifier l’équilibre des forces militaires en faveur des Forces pour la Déclaration de la Liberté et du Changement (FDLC), au détriment des Forces de Soutien Rapide, ou établir une présence sur la rive occidentale de la mer Rouge pour renforcer sa présence via son allié, les Houthis, sur la côte est du Yémen, pour investir dans les affaires intérieures du Soudan en élargissant la marge de manœuvre de ses alliés.

Il y a toujours eu une relation forte entre Téhéran et le Mouvement Islamique au Soudan, dirigé par feu Hassan al-Tourabi et l’ancien président destitué al-Bashir.

Bien que la relation ait été publiquement rompue en 2016 en raison de l’assaut contre l’ambassade saoudienne à Téhéran, des liens non officiels ont persisté même en période de tension, les deux parties restant en contact.

Après la reprise des relations diplomatiques entre Khartoum et Téhéran il y a quelques mois, les médias ont rapporté que « Téhéran avait reçu la promesse de la part de personnalités affiliées au Mouvement Islamique de coopérer avec lui et de faciliter l’extension de son influence dans la mer Rouge, en échange d’un généreux soutien militaire pour l’aider à résister dans la guerre. »

« L’Est iranien »… Une nouvelle mobilisation populaire?

Le bastion de l’armée soudanaise à l’est, la région la plus réceptive à l’influence iranienne, comme la présence des tribus Bedja et leur soutien au Mouvement Islamique et à l’armée, sont parmi les principaux facteurs faisant de Port-Soudan un endroit confortable et un bon point de départ pour contrôler le port stratégique.

Le chef du Conseil Suprême pour « Nizarat Bedja et les Colonnes Indépendantes », Mohammed Al-Amin Turk, est membre du Parti du Congrès National et du Mouvement Islamique, et actuellement l’un des fidèles de l’armée soudanaise et du général al-Burhan.

En plus des Bedja, il existe des bataillons militaires affiliés à l’armée avec un caractère islamique, comme les « Forces d’Action Spéciale » de l’armée, composées d’anciens membres du renseignement, et « Le Tonnerre » et les Forces Spéciales, des groupes actifs dans les régions est et centre, comme les États de Kassala et Khartoum.

Plusieurs bataillons, tels que la « Résistance Populaire Soudanaise dans l’État de la Mer Rouge », partagent l’avantage de combiner des aspects militaires et politiques, avec les mêmes inclinations islamiques.

Le renouveau des relations entre Téhéran et ses anciens alliés soudanais, et l’émergence de factions politiques et militaires cherchant un soutien et un parrain, peuvent ouvrir la voie à un dénominateur commun parmi les « nouveaux alliés » au Soudan.

L’objectif est de créer une formation similaire à la « Mobilisation Populaire » ou aux « Amis » comme le parti au Liban, le Jihad Islamique en Palestine, Ansar Allah au Yémen, ou les milices séparatistes du Polisario.

L’armée soudanaise cherche à provoquer les « Arabes »

Quant à l’armée soudanaise, s’appuyer sur l’Iran et recevoir un soutien militaire de sa part peut être une décision pour des leaders spécifiques plutôt qu’une tendance générale parmi tous les dirigeants militaires. Cependant, cela ne nuit pas à l’armée dont l’objectif principal est de remporter sa bataille contre les « forces de soutien » seules, sauf pour perturber l’équilibre actuel sur les fronts grâce au soutien des drones iraniens. Ni ne nuisent à insinuer cette relation pour exercer une pression sur Washington et certains pays arabes pour les inciter à fournir à l’armée soudanaise le soutien dont elle a besoin.

L’implication récente de l’Iran pourrait ne pas provoquer un revirement dramatique dans les faits sur le terrain, mais elle stimulera certainement l’appétit d’autres pays pour soutenir des groupes contre, ajoutant de la complexité à la scène soudanaise.

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