Le recul des options pousse le Hamas à accepter toute offre de cessez-le-feu
L'arrêt de la médiation qatarie et la possibilité de la fermeture du bureau du Hamas à Doha, ainsi que l'expulsion de ses dirigeants, affectent inévitablement la position politique et opérationnelle du mouvement.
Le mouvement palestinien de résistance islamique « Hamas » a réitéré sa volonté d’accepter un accord de cessez-le-feu à Gaza et d’accepter toute proposition mettant fin à la guerre. Cette position semble refléter une perte de capacité à soutenir un conflit prolongé et un rétrécissement des options disponibles, notamment avec l’arrêt de la médiation qatarie et la possible fermeture de son bureau à Doha. Par ailleurs, la destination éventuelle des dirigeants impliqués dans les négociations reste incertaine.
La capacité des combattants du Hamas à mener des attaques significatives a diminué par rapport aux premiers mois de la guerre, où ils tiraient des salves de roquettes sur des zones israéliennes. Cela indique un état d’épuisement malgré les déclarations répétées des dirigeants sur le terrain affirmant leur capacité à tenir.
Vendredi, le Hamas a exhorté le président élu des États-Unis, Donald Trump, à faire pression sur Israël, une perspective qui semble peu probable compte tenu du soutien indéfectible de Washington à l’État hébreu. Par ailleurs, aucun signe de trêve dans cette guerre sanglante ne se profile, notamment en raison de l’exigence du Hamas d’un retrait israélien de Gaza, une demande rejetée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, déterminé à anéantir le mouvement.
Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré : « Nous n’avons reçu aucune nouvelle proposition, mais nous examinerons favorablement toute offre visant à mettre fin aux hostilités. » Il a ajouté : « Le mouvement a informé les médiateurs qu’il soutiendrait toute proposition permettant un cessez-le-feu définitif, le retrait militaire de Gaza, le retour des déplacés, un échange sérieux de prisonniers, ainsi que l’entrée d’aides humanitaires et la reconstruction. »
Selon des rapports internationaux, le Hamas aurait perdu des milliers de combattants depuis le début de la guerre, dont plusieurs figures importantes, tandis que ses capacités militaires auraient considérablement diminué avec la destruction d’une grande partie de son arsenal.
La chaîne israélienne Channel 12 a estimé que le Hamas avait perdu environ 75 % de ses capacités militaires depuis le début du conflit.
Lors de l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, 251 personnes ont été enlevées en Israël et emmenées à Gaza. À ce jour, 97 otages sont toujours retenus, dont 34 que l’armée israélienne a déclarés morts.
Depuis la seule trêve conclue fin novembre 2023, qui a permis la libération de 100 otages, les négociations n’ont pas abouti, ce qui a conduit le Qatar, médiateur clé, à suspendre son rôle dans les pourparlers entre Israël et le Hamas.
L’offensive israélienne sur Gaza, en réponse à l’attaque du Hamas, a causé la mort de 43 764 personnes, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé contrôlé par le Hamas.
Dans ce contexte, le Hamas a critiqué les déclarations du département d’État américain niant tout déplacement forcé des Palestiniens dans la bande de Gaza, qualifiant cette position de « soutien explicite aux crimes sans précédent perpétrés dans la région grâce à l’aide américaine ».
Le mouvement a déclaré : « La politique de l’administration américaine, qui nie le génocide, les massacres et le nettoyage ethnique à Gaza, confirme sa responsabilité dans les crimes de guerre en cours depuis plus de 400 jours. »