Politique

Le Projet des Officiers Missionnaires : Comment les Frères Musulmans ont-ils pris le contrôle des institutions du Soudan ?


Le conseiller juridique des Forces de Soutien Rapide et membre de la délégation de négociation, Mohammed Mokhtar Al-Nour, a révélé que « le coup d’État du Mouvement Islamique le 30 juin 1989 a marqué le début d’un projet de domination systématique appelé Projet de Renforcement ou Projet des Officiers Missionnaires ».

Al-Nour a expliqué que « ce projet visait à prendre le contrôle de toutes les institutions de l’État, y compris l’armée, en intégrant progressivement des éléments loyaux au Mouvement Islamique, jusqu’à ce que le pourcentage de leurs affiliés dépasse 90 % des promotions de l’Académie Militaire ».

Al-Nour a ajouté que « le projet ne s’est pas limité à l’institution militaire, mais s’est étendu à la fonction publique et à d’autres institutions sécuritaires, où des conditions d’admission nécessitaient des recommandations de dirigeants du Mouvement ». Il a également indiqué que « des officiers influents dans l’armée, comme Omar Al-Bashir et Abdel Fattah Al-Burhan, étaient des cellules dormantes du Mouvement Islamique avant de se déclarer publiquement loyaux à celui-ci ».

Le conseiller juridique a précisé que « le coup d’État du Mouvement Islamique en 1989 a été un tournant dans l’histoire du Soudan, marquant le début de l’exécution du Projet de Renforcement, également connu sous le nom de Projet des Officiers Missionnaires ».

Al-Nour a souligné que ce projet consistait à introduire des membres et des jeunes affiliés au Mouvement Islamique dans toutes les institutions de l’État, y compris les institutions sécuritaires et civiles.

Il a ajouté que « les premières étapes du projet consistaient à recruter les premières promotions de l’armée en sélectionnant des éléments affiliés au Mouvement Islamique. Ces derniers ont été intégrés progressivement à l’institution militaire, atteignant un taux d’environ 90 % parmi les admis à l’Académie Militaire. Ces éléments ont reçu une formation et une qualification spéciales pour jouer leur rôle au sein de l’institution militaire ».

Al-Nour a également souligné que « le contrôle ne s’est pas limité à l’armée, mais a inclus la nomination d’officiers administratifs dans la fonction publique. Cela a permis de renforcer la domination effective du Mouvement Islamique au sein de l’armée ».

Il a précisé que « le Mouvement Islamique comptait déjà des membres au sein de l’armée, notamment des personnalités influentes comme l’ancien président Omar Al-Bashir, Abdel Fattah Al-Burhan, Yasser Al-Atta, Shams Al-Din Kabashi et Omar Zain Al-Abidin ». Il a décrit ces personnes comme des cellules dormantes qui ont émergé publiquement après la prise du pouvoir, déclarant leur pleine allégeance au Mouvement et travaillant de manière ouverte.

Le conseiller a ajouté que « ces éléments ont établi des associations au sein de l’institution militaire, comme l’Association du Coran, et ont créé des unités jihadistes dans l’armée, notamment la Force de Défense Populaire, composée d’éléments du Mouvement Islamique. Les islamistes et les jihadistes originels du Mouvement ont continué à s’infiltrer profondément dans l’armée ».

En conclusion, Al-Nour a déclaré que « le Mouvement Islamique ne s’est pas contenté de contrôler l’armée, mais a transformé l’institution militaire en un outil au service de ses propres intérêts. Cette approche a également touché d’autres institutions sécuritaires, comme la police et les services de renseignement, où la proportion d’affiliés au Mouvement a atteint 100 %. Cette dévastation des institutions s’est faite au détriment de l’État soudanais et de ses intérêts nationaux ».

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