Le président mauritanien arbore la devise « Lutte contre la corruption »
Un député de l'opposition confirme son intention de renverser le régime actuel en prétendant qu'il est "incompétent et corrompu"
Le président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazaouani, s’est engagé à « combattre la corruption, le pot-de-vin et les atteintes à la propriété publique » lors de son annonce, mercredi soir, de sa candidature pour un deuxième mandat lors des élections présidentielles mauritaniennes prévues pour le 29 juin prochain.
El Ghazaouani a déclaré dans un message adressé au peuple, relayé par les médias locaux et internationaux, qu’il avait décidé de répondre à l’appel du devoir, soucieux de poursuivre le service du pays en consolidant les acquis importants, en ouvrant de nouveaux chantiers et en lançant des réformes et des projets d’infrastructure, affirmant que sa prochaine mission « sera axée sur la jeunesse et pour la jeunesse ».
El Ghazaouani a ajouté qu’il frapperait d’une main de fer et ferait face avec toute la force et la rigueur nécessaires à toutes les pratiques de corruption, « et pour cela, toutes les mesures nécessaires seront prises dès le début de son mandat pour mobiliser les organes administratifs, de contrôle et judiciaires afin de réaliser cet objectif », précisant qu’il est bien conscient « des lacunes actuelles de notre administration en termes de formation, ainsi que de la prolifération de pratiques contraires à l’éthique professionnelle, c’est pourquoi l’accent sera mis dans la prochaine étape sur la mise en œuvre d’un programme global de formation et de modernisation de l’administration, par le biais de la numérisation, de la simplification et de l’accélération des services administratifs ».
El Ghazaouani a également évoqué les réalisations accomplies pendant son mandat dans plusieurs domaines, ainsi que les grandes lignes des visions encadrant son programme électoral pour son deuxième mandat, affirmant qu’il « a travaillé depuis le premier jour avec force, sincérité et sans relâche, à la mise en œuvre fidèle des exigences du contrat électoral sur la base duquel il a été élu », se distinguant dans tout ce qu’il a accompli en faveur de ce peuple des « personnalisations, improvisations, populisme et exploitations politiques bon marché », réaffirmant que sa prochaine mission « sera pour la jeunesse ».
El Ghazaouani a déclaré que son objectif « suprême est de réaliser l’unité nationale et de soutenir les facteurs de cohésion sociale, de renforcer les liens de fraternité et de parenté entre les différentes composantes du peuple », ajoutant que l’unité nationale est « la base de notre stabilité, notre première ligne de défense et notre forteresse impénétrable face à tous les défis. Je continuerai à travailler pour intégrer les catégories économiquement et socialement fragiles et améliorer leurs conditions de vie ».
El Ghazaouani a ajouté qu’ « aucune réforme qu’il a adoptée, aucun projet ou programme qu’il a mis en œuvre, ne sert directement ou indirectement cet objectif noble », soulignant qu’il est clairement conscient que ce que connaissent « de nombreuses régions du monde en termes d’instabilité politique, sociale et parfois sécuritaire est principalement dû à l’affaiblissement des facteurs de cohésion entre les composantes d’une même nation, et à la domination de la logique de discrimination et d’exclusion sur celle du dialogue et de la consultation ».
Dans un développement connexe, le député mauritanien de l’opposition et leader du mouvement anti-esclavagiste « IRA », Biram Dah Abeid, a annoncé sa candidature aux élections présidentielles. Lors d’une conférence tenue hier soir à Nouakchott, il a exprimé son intention de renverser le régime actuel, qu’il a qualifié d' »incompétent et corrompu ».
Cette annonce de Biram est intervenue lors d’un festival populaire organisé au Centre des Jeunes de la capitale, Nouakchott, en présence d’un certain nombre de ses partisans.
Le leader du mouvement « IRA » s’était déjà présenté à la présidence aux élections de 2014 et 2019, où il était arrivé en deuxième position après avoir obtenu 18,58 % des voix.
Pendant ce temps, un dirigeant du parti « Tawassoul », Mohamed Ould Ghallam El Hajj Sheikh, a annoncé son intention de voter pour le candidat Mohamed Ould El Ghazaouani lors des prochaines élections présidentielles.
Ghallam estimait que l’annonce du président de se présenter pour un deuxième mandat « mérite des éloges pour sa performance exceptionnelle lors du mandat précédent, où il a conduit notre pays à travers des années difficiles, naviguant à travers des vagues tumultueuses d’épidémies et de crises régionales et internationales ».
Il a ajouté que El Ghazaouani « a judicieusement rassemblé diverses factions politiques sous un même mot et a réalisé des progrès dans de nombreux domaines, notamment dans les questions sociales et le service de la classe vulnérable, ce qui est une réalité bien documentée ».
Il a conclu en disant : « Par conséquent, son Excellence mérite le soutien des Mauritaniens pour ce qu’il a apporté et pour le soutenir lors des prochaines élections afin qu’il puisse achever ses réalisations. Mon vote est pour lui, avec la volonté de Dieu ».
Dans le même contexte, un dirigeant du parti au pouvoir « Justice », Mohamed Ould Bouna, a déclaré que le choix des cadres et des dignitaires de la région d’Atar avait été définitivement arrêté en faveur d’un second mandat pour le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazaouani.
Lors d’une réunion avec des personnalités éminentes du district de Rosso, Ould Bouna a déclaré que « l’annonce de la candidature du président aux élections présidentielles et sa réponse louable aux demandes du peuple et de ses élites éclairées marque un nouveau chapitre dans le processus de développement, et un autre signe de construction et de reconstruction, sur lequel il faut travailler pour le transformer en une réalité de vie ».
