Le mandat d’arrêt trace l’itinéraire de Netanyahou… un long voyage vers l’Amérique
L’avion du Premier ministre israélien, « Aile de Sion », a suivi un long itinéraire sur son chemin vers les États-Unis.
Il apparaît, à partir de la trajectoire, qu’il a survolé en continu la mer Méditerranée, puis l’espace aérien français, avant de poursuivre sa route au-dessus de l’eau en direction des États-Unis.
La France avait déjà autorisé l’avion du Premier ministre israélien à traverser son espace aérien en avril dernier, ce qui avait suscité des critiques de la Cour pénale internationale ainsi que d’institutions onusiennes et internationales.
La chaîne israélienne « Israël 24 » avait indiqué qu’Israël avait demandé à la France une autorisation écrite permettant à l’avion « Aile de Sion » de survoler son territoire en direction des États-Unis, sans exécuter le mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale.
L’avion évite de faire escale dans tout pays sur sa route, par crainte de voir ces pays appliquer le mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale contre Netanyahou pour crimes de guerre dans les territoires palestiniens.
Ce n’est pas la première fois que Netanyahou est contraint d’emprunter un itinéraire long pour éviter l’exécution d’ordres d’arrestation. Il a déjà voyagé quatre fois cette année vers les États-Unis via des trajets prolongés.
L’Autorité israélienne de radiodiffusion a déclaré : « Les estimations indiquent que l’avion officiel ‘Aile de Sion’ fera escale à Washington pour se ravitailler avant d’atteindre Miami, après avoir suivi un itinéraire plus long que d’habitude afin d’éviter le survol de pays susceptibles d’appliquer le mandat d’arrêt contre le Premier ministre. »
Habituellement, l’avion survolait plusieurs pays européens plutôt que la Méditerranée.
Le 21 novembre 2024, la Cour pénale internationale a délivré des mandats d’arrêt contre Netanyahou et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre, notamment l’utilisation de la famine comme méthode de guerre, ainsi que pour crimes contre l’humanité, tels que le meurtre intentionnel, la persécution et d’autres actes inhumains durant la guerre israélo-palestinienne.
Netanyahou a quitté aujourd’hui, dimanche, Israël pour une visite officielle aux États-Unis, où il rencontrera le président américain Donald Trump dans le complexe de Mar-a-Lago, en Floride, lundi à 22 h 30 (heure d’Israël).
Une visite de cinq jours — et qui le remplace
L’Autorité de radiodiffusion israélienne a indiqué : « Pendant la présence de Netanyahou aux États-Unis, le ministre de la Justice Yariv Levin assumera les fonctions de Premier ministre par intérim, tandis que le ministre de la Défense Yoav Gallant sera autorisé à convoquer des réunions du cabinet de sécurité restreint (le “cabinet”) si nécessaire. »
Elle a ajouté : « Selon le programme annoncé, Netanyahou restera environ cinq jours aux États-Unis. Son agenda comprendra un nombre limité de réunions, dont une rencontre avec le secrétaire d’État américain Marco Rubio, des personnalités du courant évangélique, ainsi qu’une participation à un événement dans une synagogue à Miami. »
Il est indiqué que, lors de ses entretiens avec le président américain, Netanyahou devrait présenter des informations de renseignement affirmant que l’Iran est parvenu à reconstruire son programme de missiles balistiques, dans l’espoir d’obtenir un “feu vert” américain pour une future attaque contre des cibles iraniennes. Ce dossier figure parmi ses priorités pour la rencontre avec Trump.
« Outre le dossier iranien, l’ordre du jour devrait inclure l’examen du passage à la deuxième phase du plan du président Trump pour mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza — une phase encore entourée de divergences politiques et sécuritaires, tant au sein d’Israël qu’entre Tel-Aviv et Washington. Il devrait également être question de l’“après-guerre” à Gaza, notamment du rôle potentiel de la Turquie dans le territoire. »
Elle a ajouté : « Des sources israéliennes estiment que Netanyahou pourrait se retrouver face à un véritable dilemme, en l’absence de volonté internationale d’envoyer des forces au sein d’une éventuelle force internationale de stabilisation — ce qui pousse certains acteurs israéliens à appeler à reconsidérer l’ensemble des arrangements proposés. »
Selon l’Autorité de radiodiffusion israélienne, « cette visite intervient à un moment politique sensible, à l’intérieur comme dans la région, ce qui confère à la rencontre de Mar-a-Lago une importance dépassant le protocole et pouvant influencer les orientations de la période à venir dans plusieurs dossiers ».
Rouverture du passage de Rafah ?
De son côté, la chaîne israélienne 13 a indiqué : « L’inquiétude, au sein de l’institution de défense, est que les États-Unis contraignent Israël à rouvrir le passage de Rafah. »
Elle a ajouté : « La Maison-Blanche fait pression sur Israël depuis janvier pour poursuivre la phase B de l’accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Mais un haut responsable israélien a déclaré que Netanyahou demandera d’attendre le retour du dernier soldat enlevé, le major Ran Goyli, dont les parents ont rejoint le voyage. »
Elle a poursuivi : « Des responsables militaires de haut rang ont affirmé que la crainte d’Israël est que le président Trump exige l’ouverture du passage de Rafah dans les deux sens, ainsi que le retrait de l’armée d’autres zones situées derrière la ligne jaune, malgré l’absence de plan sérieux pour désarmer le Hamas. »
Elle a encore indiqué : « Le sommet entre Netanyahou et Trump abordera également la question iranienne, et l’équipe israélienne présentera au président des documents de renseignement suggérant une “course aux armements” iranienne après l’opération “Peuple du Lion”. »
Il est prévu que Netanyahou tienne, au cours de la visite, d’autres réunions avec le secrétaire à la Défense Pete Hegseth, le secrétaire d’État Marco Rubio et d’autres hauts responsables américains. Ses partenaires tentent également de programmer une rencontre supplémentaire avec Trump, même avant le week-end, en plus de la réunion déjà inscrite à l’agenda.
