Le jeûne réduit les signes de démence
L’étude a été menée par le professeur Valter Longo, connu pour son travail sur le jeûne thérapeutique. Présentée dans Cell Reports le 27 septembre, elle a démontré que le jeûne pouvait être efficace dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer, une forme de démence. Ce n’est pas la première fois que le jeûne porte ses fruits contre la maladie. Des études antérieures ont déjà prouvé son efficacité contre le cancer, les maladies digestives ou même contre la Covid-19.
Les chercheurs ont soumis des souris, génétiquement modifiées pour développer la maladie d’Alzheimer, à des périodes de jeûne. Il s’avère que les souris à jeun présentaient des taux plus faibles de bêta-amyloïde et de protéine tau (principal moteur de la démence). Les scientifiques ont également constaté que l’inflammation cérébrale diminuait. Et surtout, les souris à jeun ont montré de meilleures performances sur les tests cognitifs comparées à celles nourries d’un régime alimentaire standard.
Alzheimer : moins de déclin cognitif chez les souris soumises au jeûne
Les souris à jeun ont reçu un régime riche en graisses insaturées (bonnes graisses) et pauvre en calories, protéines et glucides. Pendant l’étude, ils ont jeûné pendant 4 ou 5 jours deux fois par mois.
Les souris à jeun ont présenté des taux plus faibles de bêta-amyloïde – qui forme les plaques collantes et perturbatrices dans le cerveau – et de protéine tau par rapport aux souris sous un régime alimentaire standard.
Les chercheurs notent également que les souris soumises au régime ont montré un niveau plus faible de stress oxydatif qui joue un rôle dans la maladie d’Alzheimer en endommageant les neurones et en contribuant à l’accumulation d’amyloïde dans le cerveau.
Concrètement, le déclin cognitif était moins important que chez ces derniers par rapport à leurs homologues soumis à un régime alimentaire standard. Le comportement cognitif, y compris l’exploration et la performance dans les labyrinthes, a été testé chez de jeunes souris avant de commencer le régime alimentaire.
Jeûner contre la maladie d’Alzheimer : quels résultats pour les patients humains ?
En plus des souris, Valter Longo et son équipe ont également inclus les résultats d’un essai clinique de phase 1 mené sur des humains ayant reçu un diagnostic de déficience cognitive légère. Quarante de ces patients ont été randomisés pour recevoir, soit une fois par mois, un régime imitant 5 jours de jeûne, c’est-à-dire une période de 5 jours au cours de laquelle le déjeuner ou le dîner a été remplacé par un repas à base de pâtes ou de riz.
Les résultats promettaient de lutter contre la démence, mais pas seulement. D’autres avantages ont été mis en avant, tels que la perte de graisse corporelle sans perte de masse musculaire et une amélioration des facteurs de risque cardiométaboliques, en particulier chez les personnes en surpoids ou obèses.