Le gouvernement de l’Est libyen recherche un député enlevé
Le ministère de l’Intérieur du gouvernement d’Osama Hamad rejette catégoriquement les rumeurs sur le meurtre du député Ibrahim Al-Darsi après le cambriolage de sa maison
Le ministère de l’Intérieur du gouvernement de l’Est libyen a annoncé que les autorités enquêtent sur la disparition d’un membre du parlement, niant les rumeurs sur sa mort et soulignant que l’incident reflète certaines tensions sécuritaires dans l’Est libyen, bien que la situation sécuritaire y soit meilleure que dans l’Ouest du pays, contrôlé par des milices.
Le directeur de la communication du ministère a déclaré dans un communiqué vendredi soir qu’Ibrahim Al-Darsi, député de Benghazi, est porté disparu après que sa maison a été cambriolée.
Le ministère de l’Intérieur du gouvernement d’Osama Hamad, concurrent du gouvernement reconnu internationalement à Tripoli, a affirmé avoir pris « des mesures immédiates pour enquêter sur cet incident ».
Le communiqué stipule : « Le ministère de l’Intérieur réfute catégoriquement les rumeurs sur sa mort, affirmant que ces informations sont complètement fausses, et appelle les médias et les citoyens à ne pas prêter foi aux rumeurs non vérifiées. »
En juillet 2019, la députée Siham Sergiwa et son mari ont été enlevés de leur domicile à Benghazi et sont toujours portés disparus. La Mission de soutien des Nations Unies en Libye a appelé à leur libération.
Benghazi, la deuxième plus grande ville de Libye, abrite le siège du Parlement et du gouvernement Hamad, allié aux forces de l’Armée nationale libyenne dirigées par le maréchal Khalifa Haftar.
Le problème des enlèvements de politiciens et d’hommes d’affaires est une question brûlante en Libye, contre laquelle la mission onusienne a mis en garde, appelant à contrer le chaos et à démanteler les groupes armés.
L’enlèvement d’un enfant de trois ans à Zliten, dans l’Ouest de la Libye, il y a quelques semaines, a suscité une large polémique après la diffusion d’une vidéo montrant l’enfant torturé et menacé avec des armes pour forcer sa famille à payer une rançon.
L’insécurité en Libye ces dernières années a conduit à l’émergence de réseaux spécialisés dans les enlèvements et les vols pour exiger des rançons élevées en échange de la libération des otages.
Récemment, certaines pages de réseaux sociaux ont rapporté des nouvelles sur la propagation de gangs dans plusieurs régions de Libye, enlevant des enfants pour le trafic d’organes.
Le Parlement a été élu en 2014 alors que la Libye se divisait après une guerre civile entre deux administrations rivales à l’Est et à l’Ouest du pays. La Libye a sombré dans le chaos sécuritaire après la chute de Mouammar Kadhafi lors d’un soulèvement soutenu par l’OTAN en 2011.
La démission de l’envoyé spécial de l’ONU, Abdoulaye Bathily, a été perçue comme un signe du blocage politique persistant dans le pays, malgré les efforts et les réunions tenues dans les pays voisins au cours des dernières années.