Politique

La Slovénie devient le quatrième pays européen à reconnaître l’État de Palestine pendant la guerre de Gaza

60 % des Slovènes soutiennent cette mesure soutenue par la coalition de centre-gauche au pouvoir, tandis que 20 % s'y opposent


Le parlement slovène a approuvé mardi un décret reconnaissant l’État de Palestine après que la coalition au pouvoir a décidé de procéder au vote, rejetant une demande de l’opposition de le reporter. Cette reconnaissance exercera une pression importante sur l’État d’Israël.

Une semaine après des mesures similaires prises par l’Espagne, l’Irlande et la Norvège, la Slovénie a reconnu l’État de Palestine après que le parlement slovène a adopté un décret en ce sens, avec l’approbation de 52 membres, l’opposition boycottant la session et un membre s’abstenant de voter.

Le Parti démocratique slovène, dirigé par l’ancien Premier ministre Janez Janša, a présenté lundi une motion appelant à organiser un référendum consultatif sur le décret de reconnaissance, dans le but de reporter le vote de trente jours.

Mais contrairement à toutes les attentes, la présidente du parlement, Urška Klakočar Zupančič, a estimé que l’opposition avait « abusé du mécanisme du référendum », soulignant que le délai de 30 jours ne s’applique qu’aux projets de loi et non aux décrets.

Lors d’une session houleuse qui a duré six heures et qui a été interrompue à plusieurs reprises pour des raisons procédurales, la motion a été rejetée par une large majorité et le décret a été adopté. Janša avait précédemment accusé la coalition au pouvoir de centre-gauche de « violer le processus » et avait quitté la salle avec les députés de son parti.

Le gouvernement avait auparavant soumis le décret au parlement pour approbation, accélérant ainsi la procédure avant les élections européennes prévues dimanche.

Mais Janša, qui était autrefois proche du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a dénoncé une mesure à visées politiques. Selon la motion, la reconnaissance de l’État de Palestine causerait un « préjudice à long terme à la Slovénie en soutenant l’organisation Hamas« .

En revanche, le Premier ministre libéral Robert Golob considère qu’une telle reconnaissance « envoie un message de paix » et souligne que « le moment est venu pour que le monde entier unisse ses efforts vers une solution à deux États qui apportera la paix au Moyen-Orient ».

Environ 60 % des Slovènes soutiennent cette mesure, tandis que 20 % s’y opposent, selon un sondage réalisé en avril dernier sur un échantillon de 600 citoyens et publié par le journal « Dnevnik ».

Fin mai, l’Espagne et l’Irlande, membres de l’Union européenne, ainsi que la Norvège, ont officiellement reconnu l’État palestinien, une décision qui a provoqué la colère des autorités israéliennes.

La semaine dernière, Israël a déclaré qu’elle espérait que le parlement slovène rejetterait la recommandation du gouvernement de reconnaître l’État de Palestine, qualifiant cette reconnaissance de « récompense pour le Hamas » selon le gouvernement de Benjamin Netanyahu. Cette question suscite également des divergences profondes au sein de l’Union européenne.

Des pays comme la France estiment que ce n’est pas le moment de reconnaître l’État palestinien, accusant leurs alliés européens de prendre des « positions politiques » à l’approche des élections européennes plutôt que de chercher une solution diplomatique.

L’Allemagne, qui défend également une solution à deux États, considère que cette reconnaissance doit être le résultat de négociations directes entre les parties du conflit.

Avant le vote slovène, 145 des 193 pays membres des Nations unies avaient reconnu l’État de Palestine, selon les chiffres fournis par l’Autorité palestinienne.

La plupart des pays d’Europe occidentale, d’Amérique du Nord, d’Australie, du Japon et de Corée du Sud sont absents de cette liste.

La guerre a éclaté après une attaque sans précédent menée par le Hamas le 7 octobre en Israël, qui a fait 1 194 morts, principalement des civils, selon un décompte de l’Agence France-Presse basé sur des chiffres officiels israéliens.

Les assaillants ont pris 251 otages, dont 120 sont toujours à Gaza, parmi lesquels 41, selon l’armée, sont morts.

Israël répond par une violente campagne de bombardements, de raids et d’attaques terrestres qui ont tué au moins 36 550 personnes à Gaza, la plupart également des civils, selon le ministère de la Santé du territoire dirigé par le Hamas.

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