La représentation des Frères Musulmans pour l’éducation en France… Que savez-vous de la Fédération nationale de l’enseignement islamique privé ?
Les Frères musulmans ont profité de la loi française, qui autorise les communautés religieuses à ouvrir des écoles enseignant le programme officiel du ministère de l’Éducation en France, en plus de l’enseignement de matières religieuses interdites par la loi de la laïcité de 1905. Cela a conduit les Frères musulmans à créer la Fédération nationale de l’enseignement islamique privé (Fnem) en 2014.
Grâce à cette fédération, les Frères musulmans sont devenus en quelque sorte les représentants officiels de l’enseignement islamique privé, et ils participent à des sessions parlementaires et gouvernementales officielles pour discuter des questions d’éducation religieuse destinées aux musulmans. La question de la représentation officielle des musulmans est l’un des principaux objectifs des activités du groupe en Europe et une manifestation de son renforcement.
Dans la première définition de cette institution, selon le Centre arabe d’études sur l’extrémisme, il s’agit d’une union regroupant des écoles et des institutions islamiques privées en France, fondée en 2014 pour renforcer et développer le secteur de l’enseignement islamique privé français. Elle combine l’excellence académique avec les valeurs fondamentales de l’islam. Il s’agit de la première instance représentative de l’enseignement islamique en France et elle relève de l’Union des organisations islamiques en France (actuellement les Musulmans de France), la branche française de l’organisation internationale des Frères musulmans.
La fédération, qui compte environ 30 écoles islamiques privées, vise à être un interlocuteur officiel de l’État pour défendre les intérêts de la communauté musulmane dans le domaine de l’éducation. Elle fait également pression pour que les écoles islamiques privées aient davantage d’opportunités de conclure des contrats avec le ministère de l’Éducation afin de bénéficier d’un financement gouvernemental, de la même manière que les écoles publiques. La fédération vise à regrouper les institutions éducatives islamiques privées en France dans le cadre d’une seule organisation pour concentrer les efforts et l’expertise, et faire face aux pénuries de ressources, aux limitations de financement et aux autres difficultés organisationnelles rencontrées par les écoles libres à orientation islamique.
La fédération finance ses activités grâce aux dons de la communauté musulmane, aux organisations non gouvernementales en France et en Europe, ainsi qu’au soutien des Frères musulmans par le biais de l’Union des organisations islamiques en France.
La fédération est dirigée par Makhlouf Mamache, qui occupe également le poste de vice-président de l’Union des organisations islamiques en France, responsable de l’enseignement islamique privé au sein de l’union. Il est l’une des figures éminentes des Frères musulmans en France.
En marge de la création de la Fédération des Frères, en 2016, la « Fédération européenne de l’enseignement islamique privé » a également été créée, affiliée au mouvement turc Millî Görüş (Vision nationale), considéré comme la branche européenne du mouvement islamique politique turc. Elle a été fondée en 1969 par l’islamiste turc Necmettin Erbakan. L’objectif principal de la Fédération turque est de « créer un réseau d’institutions à travers la France, puis l’Europe », et elle a initialement inclus environ 19 établissements éducatifs en France.