Politique

La liste des « peines à perpétuité » menace une crise en Israël… Un nouveau Sinwar en vue ?


La première phase de l’échange de prisonniers prévoit la libération de 1 734 prisonniers palestiniens en échange de 33 détenus israéliens.

Alors que tous les détenus israéliens sont des femmes, des malades ou des blessés, la liste palestinienne comprend 296 prisonniers condamnés à la perpétuité.

Cette liste, qui inclut des condamnés à perpétuité, devrait susciter un débat en Israël et raviver la crainte de voir émerger un nouveau Yahya Sinwar parmi eux.

Yahya Sinwar, tué pendant la guerre, était le leader du Hamas que Israël accuse d’être le principal responsable des événements du 7 octobre, lorsque des combattants du mouvement ont attaqué des colonies israéliennes près de Gaza et des bases militaires.

Sinwar avait été condamné à quatre peines de prison à vie, en plus d’autres peines, mais il a été libéré en 2011 dans le cadre de l’accord d’échange de prisonniers connu sous le nom d’Accord Shalit. Aujourd’hui, les Israéliens craignent qu’un nouveau dirigeant émerge parmi les prisonniers libérés.

Les condamnations à perpétuité sont généralement prononcées contre des Palestiniens ayant tué ou participé au meurtre d’Israéliens. Leur seul espoir de libération repose sur un échange de prisonniers.

Cet échange, qui doit débuter demain dimanche, est décrit comme le plus important dans l’histoire du conflit israélo-palestinien.

Depuis l’annonce de l’accord, les Palestiniens suivent attentivement les listes de noms des prisonniers inclus dans cet échange.

Le Service pénitentiaire israélien a publié une liste de 734 prisonniers qui seront libérés dans la première phase de l’échange, qui s’étendra sur sept vagues pendant 42 jours.

Cependant, les noms de 1 000 prisonniers capturés à Gaza depuis le début de la guerre n’ont pas été publiés, car leur libération n’exigera pas de procédure judiciaire en Israël.

Parmi les 734 prisonniers, 296 sont condamnés à perpétuité, dont 127 du Fatah, 123 du Hamas, 36 du Jihad islamique, et 10 du Front populaire de libération de la Palestine.

L’attention se concentre souvent sur les prisonniers condamnés à perpétuité, car ils sont les plus anciens et leurs chances de libération sont quasiment nulles, sauf en cas d’échange de prisonniers, qui reste rare.

Cependant, comme dans de nombreux accords précédents, la plupart des condamnés à perpétuité seront exilés vers des pays étrangers, Gaza, le Qatar ou la Turquie, et non autorisés à retourner en Cisjordanie ou à Jérusalem-Est.

La joie commence à se faire sentir dans les territoires palestiniens pour la première fois depuis la dernière libération de prisonniers à la fin de l’année 2023.

Les Palestiniens se préparent à accueillir les prisonniers dans une ambiance festive, un moment rare de réjouissance depuis le début de la guerre.

En revanche, la liste des prisonniers libérés est perçue comme un lourd fardeau par les Israéliens, qui, selon de nombreux responsables et analystes israéliens, n’ont pas d’autre choix que de payer le prix pour récupérer leurs otages de Gaza.

Le correspondant militaire de la radio de l’armée israélienne, Doron Kadosh, a déclaré : « Ces dernières heures, j’ai examiné en détail la liste complète des 734 prisonniers qui devraient être libérés dans le cadre de l’accord. »

Il a ajouté : « J’ai parcouru les noms un par un. C’est une liste difficile, longue et insupportablement sanglante. »

Il a indiqué que la liste comprend les noms de détenus ayant mené des opérations de tirs sur des voitures, des bus, des restaurants, des soldats et des colons, causant la mort de nombreux Israéliens.

Ce n’est pas la liste la plus difficile à accepter pour les Israéliens, car la prochaine liste prévue pour la deuxième phase sera extrêmement difficile. Elle pourrait inclure des détenus de haut rang tels que Marwan Barghouti, Abdullah Barghouti, Hassan Salameh, Ibrahim Hamed, et d’autres.

Cependant, la liste actuelle contient des noms dont la libération risque de provoquer une agitation en Israël, parmi lesquels :

  • Mohammed Abu Wardeh, né en 1976 dans le camp d’Al-Fawar au sud de la Cisjordanie, considéré par Israël comme l’un des prisonniers les plus dangereux. Condamné à 48 peines de prison à perpétuité pour sa responsabilité présumée dans la mort de 45 Israéliens et les blessures de 100 autres. Membre du Hamas, il est emprisonné depuis 2002.
  • Wael Qassem, 54 ans, originaire de Silwan à Jérusalem-Est, connu comme le « chef de l’équipe de Silwan » affiliée au Hamas, responsable d’attaques ayant causé la mort de 35 Israéliens.
  • Ahmed Barghouti, proche du dirigeant de Fatah Marwan Barghouti, condamné à 13 peines de prison à perpétuité pour avoir dirigé une cellule responsable de la mort de 12 Israéliens, dont certains à Tel-Aviv.
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  • Majdi Zaatari, 45 ans, résident du quartier Wadi al-Joz à Jérusalem-Est, arrêté en 2003 et condamné à 23 peines de prison à perpétuité, plus 50 ans, affilié au Fatah.
  • Ibrahim Sarhanah, 53 ans, résident de Jérusalem-Est, purge une peine de prison à perpétuité pour le meurtre d’Israéliens.
  • Nael Barghouti, 68 ans, le plus ancien prisonnier palestinien, condamné à perpétuité pour le meurtre d’un Israélien.
  • Mohammed Abu Sinina, né en 1987 et résident de Jérusalem-Est, purge deux peines de perpétuité plus 40 ans pour le meurtre de deux soldats israéliens et la blessure d’autres.
  • Ahmed Obaid, purge sept peines de prison à perpétuité pour avoir aidé un tireur à mener une attaque dans le café Hillel à Jérusalem-Ouest en 2003.

 

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