La Guinée élit son premier président depuis le coup d’État de 2021… Doumbouya au premier plan
Les électeurs guinéens se rendent aux urnes dimanche pour une élection présidentielle qui devrait, selon de nombreuses prévisions, accorder à Mamadi Doumbouya, l’auteur du coup d’État de 2021, un mandat de sept ans.
Avec le scrutin d’aujourd’hui, s’achève le processus de transition de ce pays d’Afrique de l’Ouest vers un pouvoir civil.
L’ancien chef des forces spéciales, qui serait dans la quarantaine, affronte huit autres candidats dans une compétition dépourvue d’un véritable rival capable de le menacer.
L’ex-président renversé Alpha Condé et le vétéran de l’opposition Cellou Dalein Diallo demeurent toujours en exil.
La Guinée possède les plus grandes réserves mondiales de bauxite et recèle les gisements de minerai de fer inexploités les plus riches à Simandou, un projet officiellement lancé le mois dernier après des années de retard.
Doumbouya s’est attribué le mérite d’avoir relancé le projet et veillé à ce que la Guinée profite pleinement de sa production.
Cette année, son gouvernement a également annulé la licence de Guinea Alumina Corporation, filiale d’Emirates Global Aluminium, après un différend autour de la raffinerie, transférant ses actifs à une entreprise publique.
Cette orientation vers une nationalisation accrue des ressources — qui trouve un écho au Mali, au Burkina Faso et au Niger — a renforcé sa popularité, tout comme l’énergie de sa jeunesse dans un pays où l’âge médian avoisine 19 ans.
On s’attend à ce que Doumbouya consolide son pouvoir.
Selon Benedict Manzin, principal analyste pour le Moyen-Orient et l’Afrique chez Sibylline, cabinet de conseil en risques, s’il est élu, « Doumbouya devrait exploiter sa position pour asseoir son autorité et celle de l’armée sur la Guinée ».
Il ajoute qu’il est « particulièrement probable qu’il prépare ses alliés et partenaires à tirer parti de l’essor économique attendu grâce au lancement de la production à Simandou ».
La charte de transition (la constitution) adoptée après le coup d’État interdisait aux membres de la junte de se présenter aux élections.
Mais en septembre dernier, les Guinéens ont approuvé, à une large majorité, une nouvelle constitution qui abroge cette clause, prolonge les mandats présidentiels à sept ans et crée un Sénat.
Environ 6,7 millions de personnes se sont inscrites sur les listes électorales, et les premiers résultats sont attendus dans les 48 à 72 heures suivant la fermeture des bureaux de vote.
