Moyen-Orient

Israël sanctionne l’ONU pour son action à Gaza : trois visas refusés


Dans les zones ravagées par la guerre, le conflit ne se limite pas aux lignes de front : il touche également l’action humanitaire.

C’est ce que vient d’illustrer une nouvelle tension entre Israël et les Nations Unies. L’État hébreu a refusé de renouveler les visas d’entrée de plusieurs hauts responsables onusiens opérant dans la bande de Gaza, notamment les chefs de trois agences principales :

– Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA)
– Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme
– L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA)

Une décision liée à la crise humanitaire à Gaza

Cette décision, confirmée par le porte-parole de l’ONU Stéphane Dujarric, a suscité une vive condamnation internationale, en particulier dans le contexte dramatique que traverse Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023.

Selon Tom Fletcher, sous-secrétaire général de l’ONU chargé des affaires humanitaires, Israël a pris cette mesure en représailles aux efforts de l’organisation pour protéger les civils palestiniens dans la bande de Gaza.

S’exprimant devant le Conseil de sécurité, Fletcher a précisé que la mission humanitaire des Nations Unies ne se limitait pas à la fourniture d’aide, mais comprenait également la défense du droit international humanitaire.

Il a ajouté : « À chaque fois que nous rapportons ce que nous voyons sur le terrain, nous faisons face à des menaces qui restreignent notre accès aux civils que nous tentons d’aider. » Il a souligné que Gaza était aujourd’hui l’endroit où la tension entre action humanitaire et plaidoyer pour les droits humains était la plus aiguë.

déclaré sans détour que les visas « ne sont pas renouvelés ou sont réduits, en réponse directe à notre travail de protection des civils ».

Une situation « au-delà des mots »

Fletcher a décrit la situation humanitaire à Gaza comme étant « au-delà des mots », évoquant une pénurie extrême de nourriture et des tirs visant des civils en quête de subsistance il a accusé Israël, en tant que puissance occupante, de violer ses obligations découlant des Conventions de Genève.

De son côté, Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme, a révélé que le chef de son bureau pour les territoires palestiniens était empêché d’accéder à Gaza.

« La dernière tentative d’entrée remonte à février 2025, et depuis, l’accès lui est refusé », a-t-elle déclaré à l’Associated Press. Elle a ajouté : « Malheureusement, ce n’est pas un cas isolé. Les humanitaires, employés onusiens, journalistes et autres se voient également refuser l’entrée. »

La réponse israélienne

 réagi en accusant le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de manquer à ses devoirs de neutralité et d’objectivité, en dépit de ses affirmations contraires.

Ruth Shapir Ben Naftali, coordinatrice politique de la mission israélienne auprès de l’ONU, a rappelé au Conseil de sécurité que les attaques du 7 octobre avaient causé environ 1 200 morts et 250 prises d’otages, déclenchant ainsi le conflit actuel et la crise humanitaire.

En parallèle, plus de 58 000 Palestiniens ont été tués depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé de Gaza.

Israël continue également d’accuser l’UNRWA de collusion avec le Hamas. Tel-Aviv va jusqu’à affirmer que certains employés de l’agence auraient participé aux attaques du 7 octobre 2023, ce que l’UNRWA dément fermement.

Israël avait déjà interdit au commissaire général de l’UNRWA, Philippe Lazzarini, d’entrer dans la bande de Gaza. De plus, l’UNRWA est désormais officiellement interdite d’activité dans les territoires palestiniens.

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