Israël lance ses attaques les plus violentes contre Gaza alors que Trump entame une tournée dans le Golfe

L’intensification des frappes israéliennes sur Gaza pendant la visite de Trump dans le Golfe pourrait être un message politique adressé au Hamas, aux pays du Golfe et aux États-Unis.
Les autorités sanitaires de Gaza ont annoncé que des frappes militaires israéliennes avaient causé la mort d’au moins 50 Palestiniens à travers la bande de Gaza ce mercredi, dans une escalade majeure coïncidant avec la visite du président américain Donald Trump dans la région du Golfe.
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Selon les secouristes, la majorité des victimes – dont des femmes et des enfants – ont péri dans une série de raids aériens israéliens ayant visé plusieurs habitations dans la région de Jabaliya, au nord de Gaza. L’armée israélienne a déclaré ne pas être en mesure de commenter ces rapports pour le moment, affirmant qu’elle les vérifiait.
Des médias israéliens ont rapporté ce mercredi, citant des responsables sécuritaires, qu’ils soupçonnaient la mort de Mohammed al-Sinwar, dirigeant du Hamas, ainsi que d’autres hauts responsables, lors du bombardement survenu mardi contre ce que l’armée israélienne a décrit comme un centre de commandement situé sous l’hôpital européen de Gaza à Khan Younès, au sud de la bande. Aucune confirmation officielle n’a encore été donnée ni par l’armée israélienne, ni par le Hamas.
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Ce mercredi également, des témoins et des secouristes ont rapporté qu’une frappe israélienne avait visé une pelleteuse qui s’approchait de la zone bombardée près de l’hôpital européen, faisant plusieurs blessés.
Israël pourrait considérer la visite de Trump comme une opportunité pour intensifier ses opérations militaires, profitant de l’attention internationale focalisée sur cette visite. L’escalade militaire pourrait aussi constituer un message politique destiné à plusieurs acteurs : le Hamas, les Palestiniens, les pays du Golfe et les États-Unis.
Israël pourrait aussi chercher à modifier les rapports de force sur le terrain durant cette visite, dans le but d’obtenir des gains stratégiques ou politiques.
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L’intensification des raids pourrait également viser à influencer d’éventuelles négociations prévues lors de la tournée de Trump, ou à exercer une pression sur le Hamas pour obtenir des concessions.
Tard dans la soirée de mardi, le Jihad islamique, allié du Hamas et soutenu par l’Iran, a tiré des roquettes depuis Gaza en direction d’Israël.
Peu avant les frappes de représailles israéliennes, l’armée israélienne avait émis des avertissements à destination des habitants de Jabaliya et Beit Lahia pour qu’ils évacuent leurs zones.
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Cette escalade israélienne intervient alors que les Palestiniens espèrent que la visite de Trump contribuera à faire pression pour calmer la situation. Lundi, avant la visite, le Hamas a libéré Idan Alexander, considéré comme le dernier otage américain vivant détenu à Gaza.
Lors d’un discours prononcé mardi à Riyad, Trump a déclaré que la libération d’Alexander serait suivie par celle d’autres otages, affirmant que les habitants de Gaza méritaient un avenir meilleur.
Les efforts récents pour parvenir à un cessez-le-feu ont échoué, chaque partie – Israël et le Hamas – s’accusant mutuellement d’en être responsable.
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Le Hamas a mené des négociations avec les États-Unis et des médiateurs égyptiens et qataris en vue de la libération d’Alexander, tandis qu’Israël a envoyé une délégation à Doha pour entamer un nouveau cycle de discussions.
L’émissaire américain Adam Boehler et le représentant spécial pour le Moyen-Orient Steve Witkoff ont rencontré mardi les familles des otages à Tel-Aviv. Ils ont affirmé qu’un accord pour libérer les autres otages était désormais plus probable après la libération d’Alexander.
Les États-Unis ont également proposé un plan pour reprendre l’acheminement de l’aide humanitaire vers Gaza par l’intermédiaire de prestataires privés. Bien qu’Israël soutienne ce plan, les Nations Unies et plusieurs agences humanitaires internationales s’y sont opposées. Les détails clés de ce plan – financement et donateurs – restent encore flous. Depuis le 2 mars, Israël empêche totalement l’entrée de fournitures dans la bande de Gaza.
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Israël a lancé sa campagne militaire contre Gaza à la suite d’une attaque du Hamas contre des localités du sud d’Israël le 7 octobre 2023, qui aurait fait environ 1 200 morts et 251 otages transférés à Gaza, selon les chiffres israéliens.
Selon les autorités sanitaires palestiniennes, la campagne israélienne a entraîné la mort de plus de 52 900 Palestiniens et dévasté l’ensemble du petit territoire côtier, peuplé d’environ 2,3 millions de personnes. Les ONG et agences internationales alertent sur un risque imminent de famine dans la région.