Hamas libérera un otage américain après des négociations directes avec Washington

Netanyahu confirme que l’armée israélienne ne cessera pas le feu et ne libérera pas de prisonniers palestiniens en échange de l’otage Idan Alexander.
Dimanche soir, le mouvement Hamas a annoncé qu’il libérerait l’otage israélien ayant la nationalité américaine, Idan Alexander, à une date non précisée. Cette annonce fait suite à celle des responsables de Hamas indiquant qu’ils avaient mené des négociations directes avec les États-Unis à Doha concernant un cessez-le-feu et l’acheminement d’aide vers Gaza. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a confirmé que l’armée israélienne ne cessera pas le feu et ne libérera pas de prisonniers palestiniens en échange de l’otage.
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Le chef de la délégation de négociation de Hamas, Khalil al-Hayya, a déclaré dans un communiqué que “le soldat israélien de nationalité américaine, Idan Alexander, sera libéré dans le cadre des efforts visant à instaurer un cessez-le-feu, à ouvrir les points de passage et à acheminer de l’aide et de l’assistance à notre peuple dans la bande de Gaza”. La famille d’Alexander a également annoncé dans un communiqué qu’elle avait été informée de sa libération “dans les jours à venir”.
Le président américain Donald Trump a salué l’annonce de Hamas dimanche, exprimant l’espoir de voir la libération de tous les otages et la fin des combats. Dans un message sur les réseaux sociaux, il a écrit : “Je suis reconnaissant à tous ceux qui ont contribué à cette nouvelle historique”, qualifiant la libération de l’otage de “geste de bonne volonté”, ajoutant “Nous espérons que cela sera la première étape vers la fin de ce conflit brutal.”
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Cela fait suite à l’annonce de deux responsables de Hamas affirmant que des négociateurs du mouvement avaient tenu des pourparlers directs avec les États-Unis à Doha, et qu’il y avait eu “des progrès” sur l’acheminement de l’aide vers Gaza et les négociations pour un cessez-le-feu.
En parallèle, les frappes israéliennes sur Gaza se sont poursuivies. Le dimanche, la Défense civile a rapporté la mort de 12 personnes, dont des enfants, lors d’un raid aérien israélien sur des tentes abritant des déplacés à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza.
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Un membre du bureau politique de Hamas a déclaré à l’AFP, sous couvert d’anonymat, “Des discussions directes ont lieu depuis plusieurs jours entre la direction de Hamas et les États-Unis à Doha concernant un cessez-le-feu à Gaza, l’échange de prisonniers et l’acheminement d’aide, et des progrès ont été réalisés”, ajoutant que “les prochaines heures seront cruciales”.
Un autre responsable de Hamas a précisé que ces pourparlers visaient à parvenir à un accord sur un cessez-le-feu à Gaza. Tandis que l’Égypte et le Qatar ont salué l’annonce de Hamas, la qualifiant de “geste de bonne volonté et de démarche encourageante”, Israël a annoncé qu’il poursuivrait le combat.
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Dans un communiqué, le bureau du Premier ministre israélien a précisé : “Conformément à la politique d’Israël, les négociations se feront sous le feu, avec l’engagement de réaliser tous les objectifs de la guerre.”
Depuis l’attaque sans précédent menée par Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza, Hamas et d’autres factions retiennent 58 Israéliens dans la bande de Gaza, dont 34 otages que l’armée israélienne considère comme morts.
Israël a repris ses frappes aériennes et ses opérations militaires le 18 mars, mettant fin à une trêve fragile de deux mois.
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Israël interdit l’entrée de l’aide humanitaire dans Gaza, justifiant cette décision par la pression exercée sur Hamas pour la libération des autres otages. Des négociations indirectes entre Hamas et Israël ont eu lieu à plusieurs reprises, sous la médiation de l’Égypte, du Qatar et des États-Unis.
Depuis des décennies, Washington a refusé de dialoguer publiquement avec Hamas, qu’il considère comme une organisation terroriste, mais a rompu cette règle pour la première fois en mars.
Hamas reste attaché à un accord qui mettrait fin à la guerre. Le 18 avril, il a rejeté une proposition israélienne d’un cessez-le-feu de 45 jours avec un échange de prisonniers et d’otages.
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Dans son communiqué de dimanche, al-Hayya a confirmé “la volonté du mouvement d’entamer immédiatement des négociations intensifiées et de faire des efforts sérieux pour parvenir à un accord final sur la fin de la guerre et l’échange de prisonniers.”
Plus tôt ce mois-ci, le gouvernement israélien a accepté d’élargir la portée de ses opérations dans la bande de Gaza, certains responsables ayant évoqué un maintien à long terme de la présence israélienne dans le secteur. Malgré les négociations, la guerre continue dans la bande de Gaza dévastée.
Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bessal, a déclaré que l’aviation israélienne avait ciblé trois tentes abritant des dizaines de déplacés, faisant “huit morts, dont quatre enfants âgés de 2 à 5 ans et deux femmes”.
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Des images ont montré des secouristes transportant des corps dans l’obscurité dans une ambulance, l’un dans un sac en plastique blanc et l’autre dans une couverture, ainsi qu’un enfant blessé.
Bessal a également indiqué qu’une frappe israélienne sur une “voiture civile” à l’ouest de Khan Younis avait fait trois morts dimanche après-midi, ajoutant qu’une autre frappe israélienne sur “un groupe de civils” à Gaza City (au nord) avait tué une personne et blessé trois autres.
L’armée israélienne n’a pas commenté ces frappes, mais a déclaré avoir “attaqué plus de 50 objectifs terroristes au cours des dernières 24 heures”.
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Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Sa’ar, a réaffirmé dimanche le soutien total d’Israël au plan américain de distribution de l’aide dans la bande de Gaza.
Israël insiste sur le fait qu’il n’y a pas de crise humanitaire à Gaza, malgré les avertissements des organisations humanitaires et des Nations Unies, affirmant que Hamas détourne l’aide qui entre dans la bande de Gaza.
Vendredi, l’ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, a annoncé la création d’une nouvelle institution qui sera responsable de la distribution de l’aide humanitaire à Gaza, soutenue par l’armée israélienne et un service de sécurité spécial.
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Cette initiative américaine a été critiquée à l’international, car elle semble écarter le rôle de l’ONU et des organisations humanitaires, et devrait entraîner de larges changements dans les structures humanitaires déjà présentes à Gaza.
L’attaque du 7 octobre 2023 menée par Hamas a fait 1218 morts, dont la plupart étaient des civils, selon un bilan de l’AFP fondé sur des chiffres officiels israéliens.
Le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par Hamas, a déclaré dimanche que 2720 personnes au moins avaient été tuées depuis la reprise des opérations militaires israéliennes en mars, portant le bilan total des morts depuis le début de la guerre à 52829 Palestiniens, en plus de 119554 blessés.