Société

France | Le béluga coincé dans la Seine est mort lors de son transfert


L’opération de la dernière chance pour sauver le béluga a été vaine : le cétacé, perdu dans un état de santé alarmant dans la Seine, une rivière du nord-ouest de la France, a dû être euthanasié mercredi après son arrivée en camion sur la côte, où les experts espéraient pouvoir le soigner.

Le cétacé de quatre mètres de long, vivant habituellement dans des eaux froides et dont la présence en France est extrêmement rare, avait été repéré le 2 août dans les eaux chaudes et stagnantes d’une écluse sur la Seine, à environ 160 kilomètres de l’embouchure de la rivière dans la Manche.

Sa situation a dépassé les frontières françaises.

Dans une opération de sauvetage sans précédent, l’animal pesant environ 800 kilos a été placé à l’arrière d’un camion réfrigéré vers 4 heures du matin. (2 heures GMT) mercredi, après six heures d’efforts pour l’extraire de l’écluse de Saint-Pierre-la-Garenne, à 70 kilomètres au nord-ouest de Paris, où il avait échoué.

Sa survie a été compromise dans l’eau non salée à 25 degrés Celsius, avec « des éléments de pollution ou de bruit incompatibles avec sa survie », a souligné la vétérinaire des services d’urgence, Florence Ollivet-Courtois.

« Grande faiblesse »

À son arrivée à 10 h 30 à Ouistreham, une ville sur la côte de la Manche dans le nord-ouest de la France, le béluga a été examiné par des vétérinaires avant un éventuel transfert vers une écluse, puis éventuellement vers la mer. a expliqué la préfecture.

« Malgré les moyens techniques et logistiques mis en oeuvre, l’état du cétacé s’est malheureusement détérioré au cours du voyage », a ajouté la préfecture.

« L’expertise vétérinaire a révélé la situation de grande faiblesse et d’activité respiratoire défaillante du béluga. La décision a donc été prise collectivement, avec les vétérinaires, de l’euthanasier ».

Florence Ollivet-Courtois a expliqué sur Twitter que « l’animal était en anoxie (diminution de la quantité d’oxygène, NDLR), donc il n’était pas assez ventilé, et donc la souffrance était évidente pour cet animal ».

«C’est parce que son état s’est détérioré pendant le voyage que nous avons décidé d’interrompre la destination de l’écluse, pour procéder à l’euthanasie. Cet animal avait une condition musculaire insuffisante pour respirer correctement […]. Nous avons considéré que son état n’était pas compatible avec une libération »dans la serrure Ouistreham, a-t-elle ajouté.

L’autopsie de l’animal marin sera « très importante », a souligné Mme Ollivet-Courtois après cette mort qui s’ajoute à celle d’un orque retrouvé mort en mai dans la Seine.

24 plongeurs

L’ONG de défense des océans Sea Shepherd a souligné qu’une telle opération était « essentielle pour donner une chance à un animal autrement condamné ».

Mardi soir, plus d’une centaine de personnes avaient participé à cette opération de sauvetage sans précédent en France.

Les 24 plongeurs impliqués et les sauveteurs manipulant les cordes autour de l’écluse ont dû essayer plusieurs fois, entre 22 h et 4 h du matin, d’attirer l’animal dans les filets et la structure capable de le soulever d’eau, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Le cétacé, dont l’état de santé avait été jugé «alarmant», avait fini par être soulevé dans un filet remorqué par une grue et placé sur une barge, où il a été immédiatement pris en charge par une dizaine de vétérinaires vêtus de salopettes.

Le béluga a ensuite été placé dans un camion réfrigéré qui a quitté l’écluse peu après 7 h 30. (5:30 GMT), à basse vitesse, pour parcourir les 160 kilomètres jusqu’à Ouistreham.

Un bassin d’eau de mer, dans une écluse du port, avait été mis à disposition pour recevoir l’animal, qui devait y rester trois jours avant d’être remis en mer, si son état de santé le permettait.

Selon l’observatoire Pelagis, spécialisé dans les mammifères marins, le béluga vit normalement dans les eaux arctiques et subarctiques.

C’est, selon ces experts, le deuxième béluga connu en France après qu’un pêcheur de l’estuaire de la Loire en ait élevé un dans ses filets en 1948.

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