Iran

Foreign Policy : Le régime iranien joue avec le feu au Baloutchistan


Un conflit sectaire semble être en cours de préparation dans la province à majorité sunnite du Baloutchistan; où des manifestations ont frappé la région du Baloutchistan en Iran depuis septembre dernier; elle a payé un lourd tribut en termes de décès, de pertes et d’arrestations dans la campagne de répression contre le mouvement de protestation « Femme, Vie, Liberté ».

Selon le magazine américain Foreign Policy, le meurtre de 19 personnes dans la province le 19 septembre a déclenché une forme de protestation qui a débuté après celui d’une jeune femme, Mahsa Amini.

Tension sectaire

La revue ajoute que l’Iran a réussi à se libérer des conflits sectaires qui ont frappé de nombreux pays du Moyen-Orient au cours des deux dernières décennies, mais que le Baloutchistan, une province à majorité sunnite dans un pays à majorité chiite, pourrait être fortement préparé pour abriter des tensions sectaires.

Molavi Abdul Hamid, éminent religieux sunnite du territoire, choisit de s’opposer au Guide suprême iranien et utilise sa plateforme pour le critiquer à plusieurs reprises, considérant qu’il « ne peut être porté atteinte à son autorité » et le qualifiant de « impitoyable ».

La revue décrit cette situation comme sans précédent et dangereuse, en précisant que la mauvaise gestion par Téhéran des revendications ethniques baloutches pourrait conduire à des fissures entre les communautés, et en précisant qu’il y avait une ambiguïté à ce stade, et que les répercussions de cette confrontation ne seraient pas limitées au Baloutchistan.

Les habitants du Baloutchistan ne protestent pas parce que le gouvernement de Téhéran est chiite, mais parce qu’il est politiquement répressif et qu’il manque d’efficacité dans la prestation des services de base à tous les citoyens, indépendamment de leur identité sectaire.

Mais Téhéran a choisi de considérer la situation instable de la province comme une création d’ennemis étrangers déterminés à alimenter les conflits sectaires à l’intérieur des frontières iraniennes. D’après cette histoire, des instigateurs locaux payés par les services de renseignement étrangers ont fomenté et mené ces manifestations.

Le magazine soupçonne l’opposition que le régime aurait tué un opposant comme prétexte pour faire croire que les ennemis extérieurs de l’Iran veulent provoquer des tensions entre sunnites et chiites dans le pays, dans le but ultime de dénaturer tout le mouvement de protestation.

Le journal estime que les responsables de Téhéran jouent sur la peur comme moyen de mettre fin aux manifestations populaires, notant qu’elles ont peut-être diminué au cours des dernières semaines, mais qu’il est probable qu’elles réapparaissent à tout moment, étant donné le profond mécontentement qui règne dans le pays.

Arrestation du leader de la minorité sunnite

Les médias iraniens de l’opposition ont révélé que le dirigeant de la minorité sunnite d’Iran, Molavi Abdul Hamid, avait déjà été arrêté par les forces de sécurité iraniennes, tandis que l’Agence nationale d’Iran a révélé que les forces de sécurité iraniennes avaient arrêté Abdel Majid Merdassi, un proche du leader sunnite, pour avoir participé à des manifestations contre le régime iranien.

La province de Sistan-Baloutchistan a connu des manifestations intenses au cours de la période écoulée, après le viol d’une jeune fille par un officier des forces Basij, qui a provoqué des manifestations de masse au cours desquelles des dizaines de personnes, y compris des agents de la sécurité intérieure, ont été tuées.

Les autorités iraniennes ont inculpé Abdel Majid Merdassi, conseiller du dirigeant sunnite du Baloutchistan, d’avoir troublé l’opinion publique du pays et d’avoir espionné des pays étrangers soutenant des manifestations contre le régime iranien.

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