Santé

Excès de vitamine D : des risques digestifs et métaboliques méconnus


Souvent présentée comme une vitamine miracle, la vitamine D joue un rôle essentiel dans la santé des os, le système immunitaire et la régulation de nombreuses fonctions métaboliques. Cependant, lorsqu’elle est consommée en excès, notamment sous forme de compléments, elle peut provoquer des effets secondaires graves, en particulier sur le système digestif et les reins. L’hypervitaminose D, bien que rare, devient un problème de santé croissant à mesure que les suppléments se multiplient et que les consommateurs en abusent sans suivi médical.

La vitamine D est liposoluble, ce qui signifie qu’elle se stocke dans les graisses de l’organisme plutôt que d’être éliminée par l’urine, comme les vitamines hydrosolubles. Cette caractéristique rend le surdosage particulièrement dangereux. Une consommation excessive peut entraîner une hypercalcémie, c’est-à-dire une concentration trop élevée de calcium dans le sang. Ce déséquilibre perturbe le fonctionnement normal du tube digestif, provoquant nausées, vomissements, douleurs abdominales, constipation et parfois une perte d’appétit prolongée. Ces symptômes sont souvent confondus avec d’autres troubles digestifs, ce qui retarde le diagnostic.

L’hypercalcémie causée par un excès de vitamine D ne se limite pas aux troubles digestifs. Elle peut aussi provoquer des lésions au niveau des reins, du cœur et des vaisseaux sanguins. Lorsque le calcium circule en excès, il tend à se déposer dans les tissus mous, ce qui conduit à une calcification rénale ou à une insuffisance rénale chronique. Sur le plan digestif, les parois intestinales deviennent irritées, le foie peut être sollicité de manière excessive, et la flore intestinale se déséquilibre.

Les causes de ce surdosage sont multiples. Certaines personnes consomment des doses bien supérieures à la recommandation quotidienne — parfois plusieurs milliers d’unités internationales par jour — croyant renforcer leur immunité ou compenser une exposition solaire insuffisante. Or, les autorités de santé recommandent de ne jamais dépasser 4000 UI par jour pour un adulte, sauf indication médicale stricte. Au-delà, les risques surpassent largement les bénéfices.

Les chercheurs rappellent que la vitamine D doit être administrée avec prudence, en particulier chez les personnes âgées ou celles souffrant de maladies digestives chroniques, car leur métabolisme du calcium est plus fragile. Par ailleurs, la combinaison de suppléments riches en calcium et en vitamine D accentue le risque d’hypercalcémie. Les signes d’intoxication peuvent apparaître après plusieurs semaines de consommation excessive et s’aggraver progressivement.

Pour éviter les complications, il est recommandé de réaliser un dosage sanguin régulier avant de commencer une supplémentation et de suivre scrupuleusement les prescriptions médicales. Une alimentation équilibrée — incluant poissons gras, œufs, produits laitiers et exposition modérée au soleil — reste la meilleure source naturelle de vitamine D.

Ainsi, loin d’être inoffensif, l’excès de vitamine D illustre un paradoxe moderne : le passage d’une carence courante à une surconsommation risquée. L’équilibre, une fois encore, demeure la clé de la santé digestive et métabolique.

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