Est-ce que les Frères musulmans se sont retournés contre le régime turc ?
Les Frères musulmans tentent d’exploiter les problèmes humanitaires pour atteindre leurs objectifs politiques suspects et parvenir à leurs intentions douteuses.
Selon un article de l’écrivaine Haila Al-Mushowih dans le journal saoudien « Okaz », l’exploitation des questions humanitaires par les Frères musulmans n’est pas surprenante, surtout pour ceux qui ont été témoins de ce qui a été appelé le « Printemps arabe » et de la pénétration de l’organisation des Frères musulmans à travers des slogans soutenant des causes populaires et attisant les sentiments religieux et humanitaires, conduisant à la condamnation des gouvernements arabes et à des appels à leur renversement, le tout en étant témoins de scènes de destruction et de sang.
Al-Mushowih écrit : « Aujourd’hui, nous assistons à une situation étrange de commerce des questions humanitaires par les cadres et les symboles des Frères musulmans qui se sont rapidement alignés contre le gouvernement turc, en brandissant des slogans rejetant le racisme envers les Syriens en Turquie ! »
Elle se demande : « Si la Turquie n’avait pas agi contre les Frères musulmans et ne les avait pas privés de tous leurs moyens précédents d’autonomisation et ne les avait pas expulsés de son territoire, et si elle n’avait pas cherché à renforcer ses relations avec les pays de la région, les Frères adopteraient-ils la même position à l’égard de la question du racisme envers les Arabes en Turquie ? »
Et elle répond : « Bien sûr que non, aucun membre supérieur ou inférieur des Frères musulmans n’oserait prononcer un mot ou écrire quoi que ce soit en soutien au peuple syrien. La question syrienne dans son ensemble est sous les yeux et les oreilles du parti, et nous n’avons pas été témoins d’une quelconque position positive de leur part à cet égard, ni avons-nous entendu de critiques ou de demandes pour accueillir les réfugiés syriens au cours de la décennie et demie écoulée depuis l’afflux de personnes déplacées en Europe et dans d’autres pays arabes. Cette question n’a pas besoin de sophistication ou d’analyses supplémentaires, surtout que cette position collective des Frères musulmans coïncide parfaitement avec la visite du président turc Recep Tayyip Erdogan en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis. »
L’écrivaine souligne que les pièces humanitaires des Frères contre le gouvernement turc sont apparues comme un moyen de pression et une démonstration de force de l’organisation en attisant l’opinion islamique publique contre la Turquie, qui était autrefois leur refuge, la cible de leurs éloges et poésies, et l’objet de leur admiration, mais qui est maintenant perçue comme injuste et raciste simplement parce qu’elle cherche à consolider ses relations avec les pays arabes, en particulier l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
Elle ajoute que les réseaux sociaux sont actuellement remplis de commentaires poétiques condamnant la Turquie et la décrivant comme raciste. Les tweets des comptes des Frères musulmans dénoncent le régime turc, commençant par des insinuations puis devenant explicites, entraînant des divisions au sein de l’organisation elle-même.
Elle se demande : « Comment une faction importante de ce parti, classée comme organisation terroriste dans de nombreux pays, a-t-elle pu passer d’adorateurs qui louaient les vertus des Turcs et leur bonté et agissaient comme des agents d’éloges et de poésie pour le président Erdogan, à des opposants du régime turc ? La réponse est que cette organisation est politiquement infructueuse, et ses calculs se retournent contre elle avec des catastrophes et des calamités. Elle n’est qu’une organisation consommable et une pionne politique que la bureaucratie internationale et les intérêts politiques se rejettent, et une fois qu’elle a servi son objectif, elle est jetée dans les décharges de la politique, sans être pleurée ni regrettée, ainsi que tous ses cadres, qu’ils soient supérieurs ou inférieurs. »
Elle conclut son article en disant : « Une règle importante que les Frères n’ont pas comprise en raison de leur ignorance et de leur pauvreté dans les principes les plus élémentaires de la politique : les traîtres à leurs patries sont vaincus au premier tournant politique, et ils reculent en étant des perdants soumis et brisés. »