Des députés britanniques exhortent Cameron à soutenir l’initiative d’autonomie marocaine
Les signataires de la lettre affirment que l'initiative d'autonomie pour résoudre le conflit artificiel au Sahara respecte les traditions locales et les aspirations démocratiques, et offre une solution viable pour réaliser la paix et la stabilité durables
Environ trente parlementaires et lords britanniques des partis travailliste et conservateur ont adressé vendredi une lettre au ministre des Affaires étrangères, David Cameron, pour soutenir officiellement et sans délai l’initiative d’autonomie marocaine, la considérant comme « la seule solution » au conflit artificiel du Sahara marocain. Cela témoigne des grands succès de la diplomatie marocaine pour soutenir cette initiative au niveau international.
Cet appel intervient alors que l’on s’attend à ce que Londres mette fin à sa position de neutralité sur le conflit du Sahara et soutienne la proposition d’autonomie et la souveraineté du Maroc sur son Sahara, étant donné que ses intérêts stratégiques nécessitent de renforcer les relations avec Rabat, comme en témoigne l’augmentation des voix appelant à cette décision au sein du gouvernement.
Les députés et membres de la Chambre des lords ont déclaré dans la lettre publiée par l’agence de presse officielle marocaine que « l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc est la seule solution pour mettre fin au conflit artificiel au Sahara ». En plus d’être le « chemin le plus pragmatique », elle « respecte les traditions locales et les aspirations démocratiques, et offre une solution viable pour réaliser la paix et la stabilité durables ».
Les signataires de la lettre ont souligné que l’initiative d’autonomie « bénéficie d’un large soutien » parmi les alliés de Londres et plus de 80 pays à travers le monde. Ils ont déclaré que « le rassemblement autour de ce plan, qui constitue « la seule solution réaliste », reflète le désir des partenaires internationaux de renforcer la stabilité et la prospérité régionales, ce qui renforce le rôle central de l’initiative d’autonomie dans la promotion des efforts de paix ».
Ils ont averti qu’« il ne devrait y avoir aucun espace pour davantage de séparatisme ou de division », mais qu’au contraire, il est nécessaire de « renforcer l’engagement proactif du Maroc à consolider la sécurité et la stabilité régionales », soulignant que « rester neutre ou tenter d’envisager des solutions alternatives ne pourrait que perpétuer le statu quo négatif qui met en danger la sécurité de la région ».
Plusieurs des signataires de la lettre ont visité le Maroc et ses régions méridionales, ce qui leur a permis de rencontrer les dirigeants locaux, les représentants de la société civile et les organisations des droits de l’homme, les rendant ainsi plus familiers avec les aspects du dossier.
Ils ont confirmé, avec des universitaires renommés tels que le professeur Marc Weller, titulaire de la chaire de droit international et d’études constitutionnelles internationales à l’Université de Cambridge, « leur conviction que le Royaume-Uni devrait apporter un soutien proactif au plan d’autonomie proposé par le Maroc ».
Le membre de la Chambre des lords, Daniel Hannan, avait appelé au début de cette année à reconnaître la « pleine souveraineté du Maroc » sur son Sahara et à renforcer les relations commerciales entre les deux royaumes, exprimant son profond enthousiasme pour les sites industriels marocains lors de sa visite au Royaume, ce qui indique que la position des lords fait suite à des efforts et des démarches importantes entreprises par Rabat pour clarifier de nombreux aspects du dossier du Sahara aux politiciens et à l’opinion publique en Grande-Bretagne.
Le député conservateur britannique Liam Fox a également adressé un message à Cameron au début de cette année, soulignant la nécessité pour le Royaume-Uni de prendre une « position plus active et favorable » sur la question du Sahara marocain.
Les signataires de la lettre ont souligné la nécessité de participer au développement et aux investissements dont regorge la région du Sahara, en soulignant les nombreuses opportunités économiques et d’investissement présentes là-bas. Ils ont déclaré que « c’est une région riche en potentiel capable d’améliorer considérablement les opportunités énergétiques, de sécuriser les chaînes d’approvisionnement et de permettre l’accès à de nouveaux marchés ».
Ils ont parlé de « l’infrastructure stratégique comme le vaste port de Dakhla », comme preuve du progrès durable, permettant à la région de se positionner comme un pôle d’innovation et de coopération internationale.
Ils ont demandé au gouvernement britannique actuel « de fournir un soutien par le biais de ses institutions financières, telles que le financement des exportations britanniques et les investissements internationaux britanniques, pour réaliser pleinement ces opportunités d’investissement ».
Ils ont souligné que « cette approche, adoptée notamment par les États-Unis et la France, est en accord avec l’accord de partenariat conclu entre les deux pays, qui inclut la région du Sahara marocain, et que la Cour suprême de Londres a jugé légal ». Ils ont affirmé qu’« il est nécessaire pour le Royaume-Uni de renforcer ses alliances avec des pays stables et partageant les mêmes valeurs afin de renforcer la stabilité régionale et la sécurité internationale ».
Ils ont également souligné le rôle du Maroc dans son environnement régional, considérant que le Maroc « occupe une place privilégiée » parmi ces pays partenaires. Ils ont poursuivi en déclarant qu’« il s’agit d’un allié stratégique majeur en Afrique du Nord, partageant les valeurs et perspectives vitales de nos deux pays ».
Les députés et les lords ont conclu que le prochain dialogue stratégique entre le Royaume-Uni et le Maroc représente une opportunité unique pour le Royaume-Uni de redéfinir son rôle et son influence dans la région, en soulignant que « le Maroc mérite notre soutien complet et sans équivoque ».
Le rapprochement avec le Maroc est crucial pour la Grande-Bretagne, surtout après la signature de nombreux accords économiques et commerciaux entre Rabat et Londres après le Brexit, la Grande-Bretagne comptant sur le Maroc pour compenser les échanges commerciaux avec l’Union européenne et répondre à ses besoins, notamment en produits agricoles.
Londres envisage de signer un nouvel accord commercial avec le Royaume du Maroc, similaire à l’accord de partenariat global qui est entré en vigueur en janvier 2021.
Londres a mis en place un plan pour poser un câble sous-marin pour transporter de l’énergie renouvelable du Maroc, considérant ce projet comme « d’importance nationale » après avoir sécurisé les financements nécessaires pour sa réalisation, ce qui signifie que les relations bilatérales entre les deux parties seront solides à plusieurs niveaux.
Depuis son départ de l’Union européenne, les relations de la Grande-Bretagne avec le Maroc ont connu un développement significatif à tous les niveaux, notamment au niveau économique et commercial ; les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint des chiffres record, soutenus par la volonté des deux pays de développer leurs partenariats pour inclure divers secteurs et domaines vitaux, notamment le secteur de l’énergie.
Il y a quelques mois, le gouvernement britannique a nommé un envoyé commercial au Maroc, alors que le volume des échanges commerciaux entre les deux pays avait dépassé les quatre milliards de dollars à la fin du premier semestre de cette année.
La Grande-Bretagne avait déjà adopté une position positive sur la question du Sahara marocain, lorsque la Cour d’appel de Londres a rejeté en mai 2022 une demande d’appel présentée par des ONG soutenant le Polisario pour annuler l’accord de partenariat conclu entre le Maroc et la Grande-Bretagne le 30 décembre 2020.