Politique

Damas interdit l’entrée des Iraniens via les aéroports après des menaces de Téhéran

Les nouvelles autorités syriennes ont informé les compagnies aériennes opérant en Syrie qu'il leur est interdit de transporter des Iraniens ou des Israéliens.


Les compagnies aériennes opérant en Syrie ont été informées qu’elles ne peuvent pas transporter des Iraniens ou des Israéliens vers le pays, où une nouvelle administration est en place après la destitution de l’ancien président Bachar al-Assad, selon une source à l’aéroport de Damas. Cette décision intervient également par crainte des ingérences iraniennes et israéliennes dans les affaires internes, notamment après des menaces proférées par des dirigeants iraniens, y compris le Guide suprême, Ali Khamenei.

Les vols internationaux ont repris à l’aéroport principal de Damas le 7 janvier, environ un mois après la destitution d’al-Assad par des factions armées d’opposition lors d’une attaque éclair. Cependant, très peu de compagnies aériennes ont repris leurs activités ou annoncé leur intention de reprendre les vols vers la Syrie.

Jeudi, une source à l’aéroport de Damas, s’exprimant sous couvert d’anonymat car non autorisée à parler aux médias, a déclaré : « Les compagnies aériennes opérant actuellement des vols vers Damas ont été informées qu’elles ne doivent pas transporter des citoyens de nationalité israélienne ou iranienne vers la Syrie. »

La Syrie et Israël sont techniquement en état de guerre et n’ont pas de relations diplomatiques. L’entrée des Israéliens dans le pays est impossible depuis longtemps. Cependant, les Iraniens ont renforcé leur présence en Syrie, notamment après le début de la guerre, et certains d’entre eux ont pris les armes pour défendre le régime de Bachar al-Assad au sein de groupes supervisés par les Gardiens de la Révolution. Israël occupe la région du Golan et a exploité la situation après la chute d’al-Assad pour s’étendre et occuper la zone tampon ainsi que des zones de la province de Quneitra.

Bien que l’Iran ait été un soutien majeur du gouvernement d’al-Assad, les relations entre Damas et Téhéran sont quasiment gelées depuis la destitution de ce dernier. Le chef de la nouvelle administration syrienne, Ahmed al-Char’a, s’est engagé à éliminer le projet iranien ou à empêcher que le pays ne devienne un terrain pour déstabiliser la sécurité régionale. Deux compagnies aériennes semblent avoir déjà respecté ces nouvelles mesures non officiellement annoncées par les autorités transitoires.

Une source dans une agence de voyages à Damas a déclaré : « Nous avons reçu des instructions de Qatar Airways selon lesquelles il n’est actuellement pas possible de réserver des vols pour des passagers iraniens souhaitant se rendre à Damas. Cependant, nous n’avons pas encore reçu de directives officielles du ministère des Transports à ce sujet. » Qatar Airways est la première compagnie aérienne internationale à avoir annoncé la reprise de ses vols vers Damas.

Mercredi, Turkish Airlines a annoncé qu’elle reprendrait ses vols vers Damas à partir du 23 janvier, après une interruption de plus de dix ans.

Dans une déclaration publiée sur le site Web de la compagnie, il est indiqué que « conformément aux décisions récemment prises par les nouvelles autorités de la République arabe syrienne, certaines règles ont été imposées aux passagers arrivant en Syrie ». La déclaration précise que « les citoyens de tous les pays, sauf Israël, peuvent entrer en Syrie ». Cependant, il est également mentionné que les citoyens iraniens « ne peuvent entrer dans le pays qu’avec une autorisation préalable », sans pour autant indiquer une interdiction totale.

Ces mesures font suite à des menaces proférées par plusieurs responsables iraniens, notamment le Guide suprême Ali Khamenei, à l’encontre de la nouvelle administration syrienne.

Khamenei, après le changement soudain qui a surpris l’Iran, a encouragé des actes de déstabilisation en Syrie, affirmant qu’« un groupe d’honorables » pourrait renverser la situation actuelle et expulser les « révolutionnaires » du pouvoir.

De leur côté, des responsables de haut rang des Gardiens de la Révolution ont adressé des avertissements aux nouvelles autorités syriennes après avoir reconnu la perte de leur influence en Syrie.

En revanche, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, a exprimé la volonté de son pays de coopérer avec les nouvelles autorités syriennes, tout en niant l’existence de canaux de communication actuellement.

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