Comment reconnaître les symptômes d’une « Allergie à la poussière »
La poussière est une sorcière, elle nous mène une vie d’enfer, on la chasse le matin, elle reviendra dès demain », chantait Chantal Goya. Ces fins débris en suspension dans l’air sont le cauchemar des fées du logis… et des allergiques !
Allergie à la poussière : de quoi parle-t-on ?
L’allergie est une réaction inappropriée du système immunitaire face à une substance habituellement inoffensive : les pollens, les poils d’animaux, les moisissures ou encore la poussière. « L’allergie à la poussière est plus précisément une allergie aux acariens présents dans la poussière de maison », précise d’emblée le Dr Clarisse Santos. Les acariens sont de minuscules organismes d’environ 0,3 mm de longueur, invisibles à l’œil nu, qui appartiennent à la famille des arachnides, prolifèrent dans nos intérieurs et se nourrissent principalement de débris cutanés. Selon la Revue médicale suisse, « un gramme de poussière peut contenir 10 000 acariens et 0,25 g de squames peut nourrir plusieurs millions d’acariens pendant trois mois. »
Quels sont les symptômes de l’allergie à la poussière ?
À l’instar des autres allergies, l’allergie à la poussière va se traduire par des symptômes tels que :
des éternuements en salves surtout le matin au lever du lit ;
un écoulement nasal clair ;
le nez et la gorge qui grattent ;
des démangeaisons ;
les yeux qui piquent ou qui grattent et larmoient.
Il est possible que les manifestations allergiques s’accompagnent également de symptômes respiratoires comme de la toux ou de l’asthme (respiration sifflante).
« Les symptômes de l’allergie aux acariens sont les mêmes que ceux de l’allergie aux pollens, mais ils se manifestent toute l’année avec un renforcement au printemps et à l’automne, précise le Dr Clarisse Santos. C’est une allergie dite peranuelle. »
Comment diagnostiquer une allergie à la poussière ?
En consultant votre médecin traitant lorsque les symptômes impactent fortement votre quotidien. En fonction du diagnostic, celui-ci pourra vous orienter vers un allergologue afin de réaliser un bilan allergologique. « Le bilan allergologique permet d’identifier le ou les allergènes responsables d’une réaction allergique via des tests cutanés », explique la spécialiste. Le prick-test consiste à tester la réactivité de la peau – la plupart du temps de l’avant-bras – au contact d’une toute petite quantité d’allergène introduite sous l’épiderme à l’aide d’une lancette. Pas de panique : c’est indolore ! En cas d’allergie, une petite élevure de la peau apparaît au bout de quelques minutes. Les tests cutanés peuvent être complétés par une prise de sang.
Quel est le traitement de l’allergie à la poussière ?
L’allergie à la poussière est très fréquente. Selon l’OMS, les acariens sont à l’origine de 70% des allergies respiratoires. Heureusement, des mesures environnementales et les traitements symptomatiques permettent de diminuer la gêne. « Lorsque les symptômes sont légers et apparaissent de temps en temps dans des situations bien précises, le médecin peut prescrire un traitement antihistaminique local (gouttes dans le nez et/ou les yeux) ou par voie orale, précise le Dr. Santos. Si l’allergie aux acariens est très gênante pour le patient, il est possible d’entreprendre une désensibilisation. »
Allergie à la poussière : quels sont les bons réflexes à adopter ?
Les acariens prolifèrent dans la chambre à coucher. On les trouve notamment dans les matelas, les oreillers, les couettes et les édredons mais aussi dans les fauteuils, les coussins et les canapés : bref, ils adorent les endroits où vous vous prélassez ! Ils affectionnent aussi particulièrement les peluches, les tentures et les tapis.
Des gestes simples permettent de diminuer l’exposition aux acariens et de réduire les symptômes allergiques. Par exemple :
évitez de chauffer votre chambre à plus de 18°C ;
éliminez les tapis et moquettes au profit de sols durs du type parquet ou lino ;
aérez votre habitation tous les jours pendant au moins 30 minutes, même (et surtout !) en hiver ;
changez vos draps et taies d’oreillers toutes les semaines ;
lavez régulièrement votre literie à 60°C (draps, taies d’oreiller, housses de couette) ;
faites nettoyer au moins une fois par an vos couettes, oreillers et couvertures.
« Il existe aussi des housses anti-acariens pour les matelas, les oreillers et la couette. Ces housses permettent d’établir une barrière entre la literie et le patient et donc de diminuer fortement l’exposition aux acariens, ajoute le Dr Santos. Il faut privilégier des housses avec fermeture qui enferment complément le matelas, l’oreiller et la couette et non traitées par des produits chimiques anti-acariens. »