Avec la poursuite du conflit, quel est le rôle de la communauté internationale dans l’apaisement des tensions au Soudan ?
Depuis la mi-avril, le Soudan vit une guerre sanglante entre les Forces de soutien rapide dirigées par Hemeti et l’armée soudanaise dirigée par Al-Burhan. La guerre a placé le peuple soudanais dans les pires conditions depuis longtemps.
Les affrontements entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide se sont intensifiés, avec le bruit des frappes aériennes, de l’artillerie et des tirs d’armes légères étant entendu, notamment dans les villes d’Omdurman et de Khartoum.
Échec des pourparlers de Djeddah
Le Royaume d’Arabie saoudite et les États-Unis ont exprimé le mois dernier leur profonde préoccupation quant aux graves violations du cessez-le-feu et de la Déclaration de Djeddah commises par les forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide. L’Agence de presse saoudienne a cité le ministère saoudien des Affaires étrangères déclarant : « Ces violations ont causé des préjudices aux civils et au peuple soudanais, entravé la livraison d’aide humanitaire et entravé la restauration des services essentiels ». Il a ajouté : « Dès que les parties feront preuve de sérieux dans le respect du cessez-le-feu, les deux parties sont prêtes à reprendre les discussions suspendues pour trouver une solution négociée à ce conflit ». Il a également déclaré : « Pour atteindre cet objectif, nous exhortons les deux parties à s’engager sérieusement en faveur du cessez-le-feu et à soutenir les efforts humanitaires répondant aux besoins humanitaires du peuple soudanais ».
Efforts de la communauté internationale
Malgré l’engagement de la communauté internationale à poursuivre ses efforts avec les partenaires de la région pour imposer un cessez-le-feu au Soudan pendant la guerre entre l’armée et les Forces de soutien rapide, celui-ci n’a pas duré la durée prévue depuis son instauration et il n’y a pas eu d’engagement à mettre fin définitivement à la guerre. Le conflit s’est également étendu aux régions du Darfour et du Kordofan, mettant la communauté internationale dans une situation critique dans sa gestion de la crise soudanaise.
Les Soudanais espèrent que, lors des trêves temporaires, la motivation nécessaire sera présente pour mettre en œuvre les initiatives internationales sur le terrain, mais l’escalade militaire a prévalu avec les bombardements aériens et l’artillerie lourde. Le terme « force létale » a largement circulé au Soudan lors des manifestations contre le régime précédent, notamment lors du soulèvement soudanais qui a éclaté le 19 décembre 2018. À cette époque, les Nations Unies ont mis en garde contre l’escalade de la violence au Soudan et ont déclaré que l’utilisation de la force létale comme moyen de réprimer les manifestations était inacceptable. Des rapports ont indiqué que des manifestants ont été tués en raison de l’utilisation de munitions réelles par les forces de sécurité gouvernementales.
Échec des cessez-le-feu précédents
Les précédentes trêves entre les parties au conflit ont été violées rapidement et ont été confrontées à des complications dans leur définition, car elles n’avaient pas de caractère politique mais étaient principalement de nature militaire en ce qui concerne les dirigeants des combattants. Aucune de ces trêves n’a été conçue comme une base pour parvenir à un accord de paix mettant fin légalement à l’état de guerre, car l’état de guerre ne prend fin qu’avec la conclusion d’un accord de paix.
Mohamed Elias, analyste politique soudanais, affirme que les dirigeants soudanais représentant la société civile, les comités de résistance, les associations professionnelles, les universités, les femmes, les jeunes et les activistes de tout le pays, ainsi que les forces internationales, ont appelé à une trêve et à des pourparlers pour mettre fin à l’effusion de sang, mais il n’y a pas de solution car les trêves précédentes sont constamment violées.
Selon Elias, même les moyens de fournir une aide humanitaire ont été interrompus en raison du conflit en cours, qui a coûté la vie à des milliers de Soudanais.