Après deux ans de vacance présidentielle… Le spectre de la guerre au Liban ouvre-t-il la voie à « Baabda » ?
À un moment critique, le Hezbollah libanais subit des coups durs successifs, après les explosions qui ont ciblé ses dispositifs de communication mardi et mercredi derniers, suivies d’une nouvelle vague d’assassinats de ses dirigeants ce vendredi.
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Dans cette situation où l’État libanais, déjà frappé par des crises économiques et sociales, est au bord d’une guerre de grande envergure et fait face à des menaces sans précédent, le Hezbollah est-il prêt à faire des concessions internes pour débloquer le dossier présidentiel, bloqué depuis le 31 octobre 2022, et faciliter l’élection d’un nouveau président pour le pays, notamment avec l’intervention active de Paris appelant les forces politiques à accélérer cette élection ?
L’armée israélienne a intensifié ses opérations sur le front nord. Moins de 48 heures après les explosions simultanées des dispositifs de communication du Hezbollah, qui ont causé des dizaines de morts et des milliers de blessés, l’aviation israélienne a ciblé deux bâtiments dans la banlieue sud de Beyrouth, entraînant la mort de 14 personnes, dont Ibrahim Aqil, chef des forces Radwan et responsable des opérations spéciales du Hezbollah, ainsi que d’autres commandants de l’élite du parti lors d’une réunion souterraine. Cet assassinat intervient après celui de Fouad Chaker, un autre dirigeant du Hezbollah, tué dans une frappe israélienne fin juillet dernier dans la même région.
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Aucune reculade
Le général Najy Malaab, expert stratégique libanais, a déclaré qu’il est peu probable que le Hezbollah renonce à la présidence de la République tant qu’il n’aura pas trouvé un président qui accepte que ses armes restent hors de l’autorité de l’État, une condition que la plupart des Libanais refusent.
L’expert a ajouté que « peu importe les pertes subies par le Hezbollah, cela ne le poussera pas à renoncer à la présidence, à moins qu’un président soit choisi pour garantir la continuation des armes en dehors du contrôle de l’État. »
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Un président, immédiatement
Pour sa part, Richard Kouyoumjian, chef des relations extérieures des Forces libanaises, a déclaré : « Ce qui se passe poussera-t-il le Hezbollah à se ressaisir ou non ? Ce que nous espérons, c’est que tout le monde revienne à la raison, qu’un président soit élu et que l’obstruction à son élection cesse, remettant ainsi tous les pouvoirs à l’État, bien que faible et affaibli. »
Kouyoumjian a ajouté : « Si l’État et ses institutions, dirigées par l’armée libanaise, avaient pris en main les affaires, nous aurions évité les malheurs de la guerre que le Hezbollah a imposée aux Libanais le 8 octobre dernier, et dont nous souffrons aujourd’hui les conséquences. »
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Le responsable des Forces libanaises a souligné l’importance de revenir à la Constitution qui stipule de convoquer une session parlementaire pour élire le président et de poursuivre les séances jusqu’à ce que l’élection soit achevée.
Dans ce contexte, Kouyoumjian a exhorté le président du Parlement, Nabih Berri, à convoquer immédiatement une session pour l’élection présidentielle, ce qui, selon lui, aiderait à sortir le pays de la crise politique actuelle.
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Le Liban est plongé dans une vacance présidentielle depuis le 31 octobre 2022, date à laquelle le mandat de l’ancien président Michel Aoun a pris fin sans qu’un successeur ne soit élu.
Un moment historique
Le député Adib Abdelmassih a déclaré sur la plateforme « X » que « la meilleure réponse du Hezbollah aux cyberattaques et à la solidarité des Libanais face à ces attaques serait de faciliter l’élection d’un président, de restaurer la légitimité perdue et de retourner dans le giron de l’État libanais. »
Il a ajouté : « Il est temps de prendre une décision historique pour protéger les Libanais, mettre fin à la destruction et reconstruire l’État. »
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Dans le même temps, le président français Emmanuel Macron s’est adressé directement aux Libanais jeudi soir dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, affirmant que « la voie diplomatique est encore possible » et que « la guerre n’est pas inévitable. »
Les ambassadeurs des pays membres du Comité des cinq pour le Liban ont également exhorté le Parlement libanais à élire un président le plus rapidement possible pour mettre fin à la vacance présidentielle.
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Le Comité des cinq, qui comprend l’Égypte, l’Arabie saoudite, le Qatar, la France et les États-Unis, a repris ses travaux à Beyrouth il y a quelques jours au niveau des ambassadeurs. En mai dernier, les ambassadeurs avaient proposé une feuille de route pour l’élection présidentielle, appelant à des consultations limitées entre les blocs politiques pour parvenir à un consensus sur un candidat, après quoi les députés devraient se rendre au Parlement pour une session électorale ouverte, avec des tours successifs jusqu’à l’élection d’un nouveau président pour le Liban.