Moyen-Orient

Après avoir provoqué des tensions à la frontière israélienne… Le Hezbollah prévoit-il de nouvelles tactiques dans la région ?

Le Hezbollah prévoit de nouvelles tactiques dans la région


Les tensions entre Israël et le groupe Hezbollah libanais ont atteint leur niveau le plus élevé depuis des années à la suite d’une série d’incidents tendus à la frontière entre les deux pays, que les Nations Unies supervisent et sécurisent.

Une nouvelle stratégie

Le journal britannique « The Guardian » a affirmé qu’après dix-sept ans depuis la guerre dévastatrice soutenue par l’Iran avec Israël, le Hezbollah semble tenter de créer de nouvelles tactiques dans la région frontalière turbulente pour tester la détermination d’Israël. L’incertitude de cette politique de « brinkmanship » est inconnue, mais la fréquence croissante des escarmouches frontalières augmente la probabilité de mauvais jugements et d’escalade.

Il a continué en disant : « Le Hezbollah sait ce qu’il peut faire impunément. » Selon Muhannad Haj Ali, chercheur principal au Centre Carnegie pour le Moyen-Orient, « Il n’y a pas d’appétit des deux côtés pour un retour à une guerre à grande échelle, mais il y a aussi un changement dans la stratégie du Hezbollah. »

Haj Ali a ajouté : « Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a historiquement été prudent en ce qui concerne le conflit à grande échelle, mais la coordination entre le Hezbollah et les factions palestiniennes est meilleure qu’auparavant. L’administration américaine est préoccupée par le gouvernement israélien actuel, et l’Iran n’est plus dans une position défensive comme elle l’était pendant les années Trump, » faisant allusion à la politique précédente du président en « pression maximale » sur l’Iran.

Le journal britannique a précisé qu’en juin de l’année dernière, le Hezbollah avait installé deux tentes de style militaire au sud de la Ligne bleue, la frontière entre Israël et le Liban, ainsi que le plateau du Golan, établi par les Nations Unies après le retrait d’Israël du Liban en 2000.

Les militants ont prétendu que la zone abritant les tentes était libanaise. Ce geste était petit mais provocateur et sans précédent. Après une intervention diplomatique, une tente a été retirée, mais l’autre est restée, selon le journal britannique.

Tensions croissantes

Le mois dernier, des individus du côté libanais de la frontière – certains portant des masques et des uniformes militaires, ou arborant le drapeau jaune du Hezbollah – se sont approchés de la clôture de sécurité qui sépare les deux pays à au moins quatre reprises distinctes. Un missile antichar a également été tiré en direction de la ville d’Al Ghajar, un village alaouite syrien dans le Golan occupé par Israël, qui s’est scindé en deux parties en 2000 après la création de la Ligne bleue, selon l’agence de presse internationale Reuters.

Un responsable de la sécurité israélienne a déclaré : « Au cours des derniers mois, la situation a été extrêmement tendue. De nombreux affrontements ont eu lieu le long de la Ligne bleue. Il y a six mois, une patrouille suffisait à sécuriser la zone, mais aujourd’hui nous avons besoin de quatre patrouilles. Nous avons relevé notre état d’alerte maximum, car la probabilité de violents affrontements à tout moment est devenue très élevée. »

La mission de maintien de la paix des Nations Unies, qui patrouille le long de la Ligne bleue, a qualifié la situation de « très sensible » et a exhorté toutes les parties à « s’abstenir de toute action pouvant conduire à l’escalade. »

L’agence a ajouté que cette année a été le théâtre de deux incidents graves dans la région. Le premier s’est produit l’année dernière, après qu’un individu armé a réussi à pénétrer en Israël et a fait exploser une bombe sur le côté de la route, à 57 kilomètres au sud de la Ligne bleue, blessant une personne. Le second s’est produit en avril de l’année dernière, après le lancement de la plus grande salve de roquettes depuis la guerre de 2006 depuis le Liban sur Israël, en réponse aux raids de la police israélienne sur la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem. Bien que l’on pense que les roquettes ont été lancées par des factions palestiniennes basées au Liban, il est très probable qu’elles aient été coordonnées avec le Hezbollah, qui contrôle une partie importante du sud.

Nouveaux plans du Hezbollah

Selon l’évaluation des renseignements militaires israéliens, le Hezbollah et ses alliés iraniens considèrent la crise politique israélienne comme une « opportunité historique. »

Le journal a ajouté : « Au lieu de permettre au gouvernement israélien de détourner l’attention des problèmes internes en se concentrant sur les menaces extérieures, Nasrallah estime qu’il est ‘heureux de s’asseoir sur la clôture et de regarder Israël saigner’. »

Il a ajouté que restreindre les soldats israéliens et les ressources israéliennes déjà épuisées pour faire face aux nouvelles incursions venant du nord pourrait faire partie de la nouvelle stratégie du Hezbollah. Il profite de la prise en otage de la société israélienne dans une division interne sans précédent.

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