Politique

Alors que l’agression israélienne se poursuit, Rafah devient le centre de l’une des pires crises humanitaires au monde 


Tandis que les opérations militaires israéliennes à Gaza persistent, la ville de Rafah, près de la frontière égyptienne, est devenue l’épicentre de l’une des pires crises humanitaires au monde, selon un rapport publié par The Wall Street Journal.

La fuite massive de centaines de milliers de Palestiniens suite aux frappes aériennes israéliennes vers Rafah a triplé la population de la ville, transformant la petite ville en un foyer d’incendie. Des centaines de familles déplacées du nord se trouvent entassées dans des écoles et des abris.

Les Nations Unies avertissent que Rafah pourrait bientôt accueillir la moitié de la population de la bande de Gaza, soit environ 2,3 millions de personnes. La ville héberge actuellement environ un demi-million de déplacés (470 000), en plus de la population d’environ 300 000 personnes.

Thomas White, directeur du département de Gaza à l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNRWA), a averti via X que les récentes ordres d’évacuation pourraient ajouter un demi-million de déplacés supplémentaires à la ville.

Le journal a souligné que des centaines de familles ont fui les bombardements israéliens continus, provoquant le remplissage des écoles et des abris dans le sud de Gaza. Les prix des petits appartements ont explosé, passant de 100 $ avant la guerre à environ 5 000 $, laissant aux déplacés peu d’options, comme camper dans les parcs, les terrains vides, et chercher un abri contre le froid.

Rafah, située dans le sud de la bande de Gaza, est une ancienne ville datant de l’âge du bronze. Elle s’étend le long de la frontière égyptienne et abrite le seul point de passage frontalier de la bande de Gaza qui ne mène pas à Israël.

S’ajoutant à la crise, il y a la question de la pénurie alimentaire, qui s’est aggravée depuis l’effondrement du cessez-le-feu d’une semaine le 1er décembre. Le nombre de camions d’aide entrant depuis l’Égypte a diminué, et les combats intensifs entravent leur distribution, même dans le sud de Gaza.

La situation risque d’exploser si les forces israéliennes bombardent fortement la ville, qui a été soumise à des frappes aériennes et à des attaques ces derniers mois, ou si elles s’y introduisent par voie terrestre. Surtout que l’armée israélienne s’attend à ce que la bataille dans le secteur sud soit plus complexe et difficile que dans le nord.

Le Programme alimentaire mondial a confirmé qu’il est devenu impossible de fournir de l’aide aux affamés dans la bande de Gaza avec l’escalade des attaques israéliennes sur place dans sa guerre avec le Hamas.

Carl Skau, directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial, a déclaré dans un communiqué après une visite à la bande de Gaza vendredi : « Avec l’effondrement de la loi et de l’ordre, toute opération humanitaire viable est devenue impossible. »

Il a ajouté : « Avec une infime fraction des fournitures alimentaires nécessaires arrivant, l’absence flagrante de carburant, la panne des systèmes de communication et l’absence de sécurité pour notre personnel ou les personnes que nous servons dans les centres de distribution alimentaire, nous ne pouvons pas mener à bien notre travail. »

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