Santé

Les graisses abdominales augmentent le risque de démence après la ménopause


La ménopause marque un tournant significatif dans la santé des femmes. Outre les symptômes classiques tels que les bouffées de chaleur, les troubles du sommeil ou les changements d’humeur, cette période entraîne également des modifications profondes de la composition corporelle et du métabolisme. L’une des conséquences les plus préoccupantes est l’accumulation de graisse abdominale, souvent appelée graisse viscérale. Selon des recherches récentes, cette prise de poids localisée autour de la taille pourrait accroître le risque de développer des troubles cognitifs et de la démence chez les femmes après la ménopause.

Graisse abdominale et santé cognitive

La graisse abdominale est métaboliquement active et produit diverses substances biochimiques, dont des cytokines pro-inflammatoires. Ces substances favorisent une inflammation systémique chronique, un facteur reconnu pour son rôle dans le déclin cognitif et le développement de maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer. Contrairement à la graisse sous-cutanée, située sous la peau, la graisse viscérale entoure les organes internes et interfère avec la régulation hormonale, notamment en perturbant la production d’insuline et d’œstrogènes.

Mécanismes biologiques

Après la ménopause, la chute des niveaux d’œstrogènes modifie la répartition des graisses. Les femmes tendent à accumuler davantage de graisse abdominale, ce qui est associé à une résistance à l’insuline et à une inflammation accrue. Ces changements peuvent endommager les vaisseaux sanguins cérébraux et favoriser la formation de plaques amyloïdes, caractéristiques de la maladie d’Alzheimer. De plus, l’inflammation chronique liée à la graisse viscérale pourrait accélérer la perte de neurones et la réduction du volume hippocampique, zone clé de la mémoire et de l’apprentissage.

Preuves scientifiques

Une étude publiée dans le Journal of Alzheimer’s Disease a suivi des femmes post-ménopausées pendant plus de dix ans et a constaté que celles présentant un tour de taille supérieur à 88 cm avaient un risque significativement plus élevé de développer une démence. D’autres recherches indiquent que la graisse abdominale est un meilleur prédicteur de déclin cognitif que l’indice de masse corporelle (IMC) global. Les chercheurs soulignent l’importance de mesurer la circonférence abdominale comme indicateur de risque, plutôt que de se baser uniquement sur le poids total.

Prévention et gestion

Pour réduire le risque, les spécialistes recommandent une approche multifactorielle. L’activité physique régulière, en particulier les exercices d’aérobie combinés à la musculation, contribue à réduire la graisse viscérale. Une alimentation équilibrée, riche en fibres, légumes, fruits, protéines maigres et faible en sucres ajoutés, aide également à limiter l’inflammation et à maintenir un poids sain. Par ailleurs, certaines interventions hormonales peuvent jouer un rôle protecteur, mais elles doivent être évaluées individuellement par un professionnel de santé.

En conclusion, la surveillance de la graisse abdominale après la ménopause est cruciale. Une gestion proactive de la santé métabolique et du poids corporel pourrait réduire considérablement le risque de démence, offrant ainsi aux femmes post-ménopausées une meilleure qualité de vie et une protection durable de leurs fonctions cognitives.

Afficher plus
Bouton retour en haut de la page