Le Sud du Yémen agit hors du cadre traditionnel : une diplomatie nouvelle qui déroute les Frères musulmans et les Houthis
Le Sud du Yémen semble s’engager dans une nouvelle phase de présence politique et diplomatique, après des années durant lesquelles sa cause est restée prisonnière des rivalités internes et des intérêts divergents. Aujourd’hui, le Conseil de transition du Sud, dirigé par Aidarous al-Zoubaidi, paraît jeter les bases d’un mouvement extérieur visant à redéfinir la place du Sud dans l’équation régionale et internationale, alors que les projets traditionnels menés par les Frères musulmans et les Houthis au nord perdent de leur influence.
Cette dynamique diplomatique du Sud ne s’inscrit pas dans un vide, mais s’appuie sur un soutien régional et international croissant, particulièrement en raison du poids géographique et stratégique des régions méridionales situées sur les côtes de la mer d’Arabie, du golfe d’Aden et du détroit de Bab el-Mandeb.
Le rapport précise que le Conseil de transition a intensifié, ces derniers mois, ses rencontres avec des acteurs influents en Russie et en Europe afin de renforcer la coopération dans les domaines de l’énergie, de la sécurité maritime et de la reconstruction, marquant ainsi un repositionnement politique clair.
Parallèlement, les forces ayant perdu leur influence dans le Sud, notamment le mouvement des Frères musulmans, cherchent à contrecarrer cette orientation en mobilisant leurs outils médiatiques et en semant le désordre politique, dans une tentative manifeste d’entraver l’expansion diplomatique du Conseil de transition.
Dans le Nord, les milices houthies continuent de faire face à un isolement croissant et à de graves crises économiques, tandis que le Sud consolide sa position comme une zone de stabilité relative et une opportunité pour reconstruire l’État yéménite sur de nouvelles bases.
À mesure que les initiatives méridionales gagnent en ampleur, les puissances internationales semblent plus ouvertes à l’idée d’un partenariat avec le Conseil de transition, perçu comme une force pragmatique capable d’assurer la protection des voies maritimes et la sécurité de l’approvisionnement énergétique.
Cette orientation reflète une conviction grandissante parmi les grandes capitales : le Sud du Yémen est désormais un acteur incontournable dans toute future solution politique.
Ainsi, le Sud yéménite se présente comme une entité politique émergente redéfinissant les contours de l’influence au sein d’un paysage national épuisé. La question du Sud n’est plus un simple dossier interne ; elle est devenue une carte régionale et internationale, à la fois économique et sécuritaire. Face à cela, les Frères musulmans et les Houthis se trouvent pour la première fois confrontés à un adversaire doté de légitimité sur le terrain, d’une vision politique claire et d’un soutien extérieur suffisant pour imposer une nouvelle équation dans le Yémen contemporain.










