Le Liban maintient son refus des ingérences avant l’arrivée de Larijani

À la veille de la visite, mercredi, du secrétaire général du Conseil suprême de sécurité nationale iranien, Ali Larijani, à Beyrouth, les autorités libanaises réaffirment leur attachement à la souveraineté nationale et leur opposition à toute ingérence étrangère.
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Malgré la montée des tensions et les avertissements contre l’intervention iranienne, des sources officielles indiquent que Larijani rencontrera le président de la République, Joseph Aoun, le président du Parlement, Nabih Berri, et le Premier ministre, Nawaf Salam, sans toutefois voir le ministre des Affaires étrangères, Youssef Rajji.
Recevant une délégation de l’association « Beyrouth Minarati » conduite par l’avocat Marwan Salam, le président Aoun a déclaré : « Les défis actuels dans la région ne peuvent être surmontés que par notre unité, qu’on le veuille ou non. Solliciter l’aide de l’étranger contre ses compatriotes est inacceptable et a nui au pays. Nous devons tirer les leçons du passé. »
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Le “Courant patriotique libre” rejette toute discorde interne
Dans le même esprit, le chef du “Courant patriotique libre”, le député Gebran Bassil, a insisté sur la nécessité d’un plan concret pour limiter les armes à la seule autorité de l’État, refusant toute discorde intérieure ainsi que « toute forme de chantage ou de menace de guerre civile » visant à bloquer cette unification. Il a rappelé que toute arme en dehors du contrôle de l’État est illégale, sauf en cas de défense légitime.
Pour Bassil, le désarmement est une priorité nationale afin de préserver la souveraineté et la stabilité du Liban. Il appelle à une solution globale et progressive qui renforce l’armée libanaise et place toutes les armes sous l’autorité de l’État, tout en maintenant le rôle de l’ensemble des composantes nationales.
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Les Kataëb condamnent l’ingérence iranienne
Le parti Kataëb a, de son côté, dénoncé ce qu’il qualifie de « menaces directes » de la part du Hezbollah à l’encontre du gouvernement, rejetant fermement toute ingérence iranienne dans les affaires libanaises. Le parti estime que « la protection de la souveraineté commence par le monopole des armes par l’État » et appelle au respect des décisions gouvernementales visant à renforcer les capacités de l’armée et à mettre fin aux armes illégales.
Selon les Kataëb, maintenir les armes en circulation à ce stade revient à garder le Liban « otage du chaos et des tensions ». Le parti considère que le refus du Hezbollah de soutenir le plan gouvernemental constitue « un appel à renverser la légitimité ».
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La visite de Larijani survient dans un climat de prudence et d’inquiétude, après des déclarations de responsables iraniens confirmant le soutien continu de Téhéran au Hezbollah et à son arsenal, alors que la classe politique et l’opinion publique libanaises manifestent un rejet croissant des ingérences portant atteinte à la souveraineté nationale.
Samedi dernier, le ministère libanais des Affaires étrangères a condamné ce qu’il qualifie d’ingérence flagrante de l’Iran dans ses affaires intérieures, appelant Téhéran à se concentrer sur les besoins de son propre peuple.
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Cette déclaration faisait suite aux propos d’Ali Akbar Velayati, conseiller du Guide suprême Ali Khamenei, qui avait exprimé l’opposition de l’Iran au projet gouvernemental de désarmement du Hezbollah.
Dans un communiqué, la diplomatie libanaise a dénoncé « les déclarations récentes de M. Velayati, constituant une ingérence manifeste et inacceptable dans les affaires intérieures libanaises ».
Velayati avait déclaré à l’agence Tasnim que l’Iran « s’oppose catégoriquement au désarmement du Hezbollah », affirmant que Téhéran avait « toujours soutenu le peuple libanais et la résistance, et continue de le faire ».
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Le ministère a fustigé l’attitude récurrente de certains hauts responsables iraniens « qui se permettent de commenter des décisions internes libanaises ne concernant en rien la République islamique », estimant qu’il serait « plus judicieux pour l’Iran de se concentrer sur les problèmes de son peuple et ses aspirations, plutôt que de s’immiscer dans des questions qui ne le concernent pas ».
La diplomatie libanaise a réaffirmé qu’elle « ne permettra à aucun acteur extérieur, ami ou adversaire, de parler au nom de son peuple ou de revendiquer un droit de tutelle sur ses décisions souveraines ».
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Fin avril, le ministère avait déjà convoqué l’ambassadeur iranien à Beyrouth, Mojtaba Amani, pour lui demander des explications après des propos jugés inacceptables concernant le désarmement du Hezbollah.
Ces propos, publiés sur la plateforme X, qualifiaient ce projet de « complot manifeste contre les États », affirmant que « toute nation qui céderait à ces demandes s’exposerait à des attaques et à l’occupation ». Après sa convocation, l’ambassadeur avait déclaré que ce dossier relevait des affaires internes libanaises.