Désarmement du Hezbollah : le Liban a encore beaucoup à faire

Le Liban doit encore accomplir de nombreuses étapes pour parvenir au désarmement du Hezbollah, malgré un accord de cessez-le-feu récemment conclu entre le mouvement et Israël. C’est ce qu’a affirmé Morgan Ortagus, adjointe de l’envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient, lors du Forum économique du Qatar à Doha.
Ortagus a déclaré ce mardi que les responsables libanais avaient réalisé, au cours des six derniers mois, « plus de progrès que durant les quinze dernières années », mais elle a souligné que « beaucoup reste à faire ».
-
Le plus violent escalade entre le Hezbollah et Israël met le Liban au bord de la guerre
-
Washington Post révèle comment les Libanais paient le prix des menaces iraniennes et des combats continus entre le Hezbollah et Israël
Un accord fragile sous médiation internationale
Depuis le 27 novembre dernier, un cessez-le-feu est en vigueur entre le Hezbollah et Israël, grâce à une médiation conjointe américaine et française. L’accord prévoit :
- Le retrait des combattants du Hezbollah de la zone située au sud du fleuve Litani (à environ 30 kilomètres de la frontière israélienne).
- Le démantèlement de l’infrastructure militaire du groupe dans cette région.
- En contrepartie, un renforcement de la présence de l’armée libanaise et de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) près de la frontière.
-
Violents affrontements entre le Hezbollah et Israël en préparation d’une guerre totale dans le sud du Liban
-
Washington cherche à contenir la guerre entre le Hezbollah et Israël en envoyant un responsable à Beyrouth
L’accord incluait également le retrait d’Israël des zones qu’elle avait pénétrées durant le conflit. Toutefois, à l’issue du délai imparti, Israël a maintenu ses forces dans cinq hauteurs stratégiques, lui permettant de surveiller une large portion du territoire frontalier. Elle poursuit par ailleurs des frappes aériennes, notamment dans le sud du Liban.
Pressions internationales et engagement de l’État libanais
Le Liban appelle désormais la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu’elle cesse ses attaques et se retire des points encore occupés.
-
Les dessous du financement : Israël avertit des opérations de contrebande en faveur du Hezbollah
-
Le jeu des ombres : Comment Israël s’est infiltrée au cœur du Hezbollah avant l’assassinat de Hassan Nasrallah
Dans le même temps, les autorités libanaises affirment avoir pris la décision de réserver l’usage des armes à l’État seul, dans un contexte de pressions américaines croissantes pour obtenir le désarmement du Hezbollah, affaibli sur les plans militaire et hiérarchique à la suite du conflit avec Israël.
Fin avril, le président libanais Joseph Aoun a assuré que l’armée contrôlait désormais plus de 85 % du sud du pays, qu’elle a « nettoyé » conformément à ses engagements dans le cadre de l’accord.
Morgan Ortagus a souligné que les États-Unis exigent le désarmement total du Hezbollah, ajoutant que cela ne se limite pas à la zone au sud du Litani, mais concerne tout le territoire libanais. Elle a en outre exhorté les dirigeants libanais à « prendre une décision » claire à ce sujet.