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Conférence de Londres sur le Soudan : la protection des civils en jeu face aux violations de l’armée soudanaise


La souffrance du peuple soudanais semble appelée à perdurer, à moins que la communauté internationale ne prenne des mesures sérieuses — au-delà des simples déclarations — en agissant concrètement pour assurer la reddition des comptes, lever le siège imposé aux civils et permettre une véritable transition pacifique dirigée par le peuple, et non par les armes. L’armée soudanaise, principal acteur sur le terrain, ne peut plus se cacher derrière les slogans de « préservation de la souveraineté » alors qu’elle participe activement à la destruction intérieure du pays.

Dans la salle des conférences internationales à Londres, des représentants de plus de trente pays et organisations internationales se sont réunis pour débattre de la tragédie croissante au Soudan, où la guerre, qui fait rage depuis plus d’un an, s’est transformée en une catastrophe humanitaire aux proportions alarmantes. La conférence s’est articulée autour de quatre axes essentiels : la protection des civils, les répercussions du conflit sur la population, l’aide humanitaire et le processus politique.

Des violations systématiques contre les civils

Malgré un consensus international sur la nécessité de protéger les civils, la réalité sur le terrain au Soudan montre un tableau radicalement opposé, orchestré par l’institution militaire. Plusieurs organisations de défense des droits humains, dont Human Rights Watch et Amnesty International, ont documenté une série de violations graves commises par l’armée soudanaise, allant des bombardements indiscriminés de quartiers résidentiels aux arrestations massives, en passant par les disparitions forcées et l’usage délibéré de la famine comme arme de guerre.

Lors du sommet, un représentant du Comité international de la Croix-Rouge a déclaré :

Une guerre sans règles… et les civils en paient le prix.

Les opérations militaires menées par l’armée soudanaise contre les Forces de soutien rapide et d’autres groupes armés se sont transformées en combats de rue dans des zones densément peuplées, entraînant la mort de milliers de civils, dont des femmes et des enfants. Selon les dernières estimations de l’ONU, plus de 18 000 civils ont été tués, et plus de 5 millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays ou ont fui vers les pays voisins.

L’armée soudanaise entrave l’aide humanitaire

L’un des points les plus préoccupants évoqués durant la conférence concerne les rapports selon lesquels l’armée interviendrait directement pour bloquer l’acheminement de l’aide humanitaire. Un représentant du Programme alimentaire mondial a révélé que les forces militaires contrôlent les corridors essentiels, imposent des conditions à l’entrée des aides, voire les empêchent complètement dans certaines régions.

Un processus politique en impasse à cause de la militarisation du pouvoir

Face à l’effondrement sécuritaire et humanitaire, les participants ont souligné l’urgence d’un retour à un processus politique global visant à mettre fin au conflit et instaurer une gouvernance civile et démocratique. Toutefois, plusieurs délégations ont signalé que l’armée s’oppose à toute initiative susceptible de réduire son autorité. Son rejet d’une véritable participation civile et sa procrastination à respecter ses engagements politiques soulèvent de sérieuses interrogations quant à ses intentions futures.

Y a-t-il un espoir d’action internationale concrète ?

À la fin de la conférence, les participants ont publié une déclaration conjointe appelant à :

  • Un cessez-le-feu immédiat.
  • L’ouverture de corridors humanitaires sans conditions.
  • Une enquête internationale indépendante sur les violations.
  • Le soutien à un processus politique dirigé par des civils.

Mais cette déclaration restera lettre morte tant qu’elle ne sera pas suivie de pressions internationales réelles sur les acteurs obstructeurs — en premier lieu l’armée soudanaise.

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