La crise diplomatique entre la France et l’Algérie : Qui sont les 12 expulsés ?

Dans un contexte de tensions diplomatiques croissantes entre Paris et Alger, l’Algérie a expulsé 12 agents de sécurité français travaillant sur des dossiers sensibles au sein de l’ambassade de France. Mais qui sont-ils ?
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Bien que cette décision ne découle pas d’une violation de la loi ou d’un acte hostile direct, ses motivations politiques et sécuritaires soulèvent de nombreuses interrogations, notamment dans le cadre du bras de fer diplomatique qui s’intensifie entre les deux pays autour des questions migratoires.
De son côté, le politologue français Antoine Basquiat, spécialiste du Maghreb, a déclaré que cette mesure pourrait constituer une tentative de l’Algérie de répondre à ce qu’elle considère comme une « ingérence excessive de la France dans ses affaires souveraines ».
Il a ajouté : « L’Algérie veut faire comprendre que la coopération sécuritaire ne doit pas être utilisée comme un levier de pression politique… En parallèle, cette décision pourrait compliquer la coordination dans des dossiers comme le terrorisme ou l’immigration, qui nécessitent confiance mutuelle et canaux de communication directs. »
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Des agents spécialisés dans la sécurité
De son côté, le journal français Le Figaro a révélé des informations sur les personnes concernées, précisant qu’il ne s’agissait pas de simples diplomates, mais bien d’agents de sécurité rattachés au ministère français de l’Intérieur.
La décision algérienne vise des policiers et des gendarmes qui exerçaient leurs fonctions à l’ambassade de France en Algérie, dans le cadre de missions de lutte contre le terrorisme, le démantèlement de réseaux criminels organisés et la surveillance de l’immigration clandestine.
Détails et missions
Selon les informations du journal français, seuls deux des expulsés appartiennent à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), en charge de la lutte contre l’espionnage et les menaces terroristes. Les dix autres — six policiers et quatre gendarmes — relèvent de la Direction de la coopération internationale de sécurité (DCIS).
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Leurs missions consistaient à coordonner la coopération avec la police algérienne, faciliter le travail conjoint sur des dossiers sécuritaires complexes, ainsi qu’à offrir un soutien en matière de formation et de renforcement des capacités.
Ces 12 agents ne sont donc pas de simples administrateurs, mais bien le bras sécuritaire de la France en Algérie. Dans les couloirs du ministère de l’Intérieur, on les surnomme les « experts de terrain ».
Ils travaillent dans l’ombre sur des dossiers très sensibles liés à la sécurité intérieure française, notamment en ce qui concerne la traque de mouvements terroristes dans la région du Maghreb, et l’échange de renseignements sur les réseaux criminels et migratoires.
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Selon des sources proches du dossier, certains de ces officiers parlent couramment l’arabe et ont suivi une formation spéciale pour évoluer dans des environnements culturels et sécuritaires complexes.
Leur présence en Algérie n’était pas totalement secrète, elle était coordonnée avec les services algériens et faisait partie d’accords bilatéraux de coopération signés depuis des années. Leur expulsion dépasse donc le simple cadre administratif, constituant un coup direct à l’architecture de la coopération sécuritaire française en Afrique du Nord.
Un contexte de tension sur le dossier migratoire
Cette expulsion intervient sur fond de tensions autour du dossier des « Obligations de Quitter le Territoire Français » (OQTF), que l’Algérie considère comme un sujet hautement sensible, en particulier face à la pression exercée par Paris pour rapatrier les migrants algériens en situation irrégulière.