Politique

Daech se réveille en Syrie : l’organisation attend le moment idéal pour revenir en force sur la scène mondiale


L’organisation Daech s’est réveillée de sa torpeur après des années d’élimination en Syrie et en Irak. Le ministère de la Défense américain souligne cependant que la reprise des territoires et la perte géographique de Daech ne signifient pas pour autant sa fin.

Le rapport indique que, durant les cinq dernières années, bien que la puissance de Daech ait décliné après la chute de son dernier bastion à Baghouz lors d’une offensive menée par les Forces démocratiques syriennes avec le soutien d’une coalition internationale dirigée par les États-Unis en 2019, le média français « Al-Monitor » décrit sa présence comme constante dans le désert de la Badia centrale. L’organisation y est apparue sporadiquement pour mener des opérations, comme l’attaque de la prison de Ghouiran à Hassaké en 2022, ainsi que d’autres attaques à travers le monde via ce qu’elle appelle des « attaques solitaires », coordonnées avec des sympathisants.

Aujourd’hui, après avoir observé les mouvements de ses cellules dans la Badia syrienne sur les radars des services de renseignement internationaux, il est impératif de tirer la sonnette d’alarme. Cela est d’autant plus préoccupant avec la chute du régime d’Assad, ce qui pourrait permettre à l’organisation de tirer parti des vides de pouvoir, de recruter davantage de combattants et d’accélérer l’acquisition d’armes, que ce soit par des frontières ouvertes ou en s’emparant des armes de l’armée syrienne abandonnées par des officiers quittant leurs postes militaires.

En décembre dernier, l’armée américaine a mené des dizaines de frappes aériennes ciblant 75 sites de Daech, incluant des chefs, des agents et des camps d’entraînement. Une semaine plus tard, ces frappes ont éliminé des dizaines d’autres combattants, et le Commandement central américain a annoncé avoir réussi à neutraliser le chef de Daech, Abu Yusuf, dans la province de Deir ez-Zor, lors d’une récente série de frappes de précision. Cependant, la menace demeure réelle, notamment dans les zones contrôlées par le principal allié des États-Unis, les Forces démocratiques syriennes (FDS).

Des rapports de renseignement publiés par le journal « Politico » indiquent que les responsables américains surveillent de près la situation dans le nord-est de la Syrie. Ils craignent qu’une éventuelle attaque turque contre les zones contrôlées par les FDS ne détériore la sécurité, facilitant ainsi l’évasion des membres de Daech des prisons et réduisant la capacité des FDS à sécuriser les camps. Ces camps abritent des personnes que de nombreux pays hésitent à rapatrier, bien qu’elles aient rejoint Daech en Syrie et en Irak.

Les processus de rapatriement progressent lentement. Au cours des trois dernières années, environ 10 000 personnes ont été rapatriées des camps d’Al-Hol et de Roj. On estime que les enfants de Daech sont plus de 3 500, issus de plus de 30 pays, selon l’organisation Save the Children. Celle-ci alerte sur le fait que sans réhabilitation, la majorité de ces enfants risquent de devenir des terroristes à l’avenir.

L’organisation terroriste Daech exploite cette situation et planifie son retour en force. Elle profite de l’incertitude et du manque de clarté des politiques étrangères des États présents en Syrie, attendant le moment opportun pour revenir sur la scène mondiale sous le slogan « Baqiya wa tatamaddad » (Restant et s’étendant).

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