Comment les Frères musulmans ont transformé la structure de l’armée soudanaise
Des sites soudanais ont mis en lumière les milices armées formées par les forces armées en collaboration avec le mouvement islamique pour combattre les Forces de soutien rapide.
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Selon le site Al-Rakoba, la période de domination des « Frères musulmans », également connue sous le nom de « Mouvement islamique soudanais » (1989-2019), dirigée par l’ancien président déchu Omar el-Béchir, a marqué des changements majeurs dans la structure de l’armée soudanaise. Cette période a été caractérisée par une détérioration significative de l’armée sur tous les plans, la transformant d’une institution professionnelle et nationale en un organe sous contrôle partisan islamique. Cela s’est réalisé en écartant la majorité des officiers professionnels sous prétexte du « bien public » et en les remplaçant par des membres affiliés à l’organisation islamique. En devenant un outil partisan avec une doctrine islamique, l’armée a commencé à créer des milices armées comme moyen de combat, remplaçant progressivement une armée régulière qui a perdu ses capacités professionnelles et opérationnelles, ce qui a conduit à la crise actuelle au Soudan.
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Al-Rakoba ajoute qu’au début du règne d’Omar el-Béchir, les Frères musulmans, surnommés les « Kizan », ont utilisé la religion comme un outil pour mobiliser la jeunesse afin de combattre le Mouvement populaire de libération du Soudan dans le sud du pays avant son indépendance, transformant le conflit en une guerre « jihadiste ».
À l’époque, le gouvernement avait établi des camps d’entraînement obligatoires pour les jeunes, en particulier les étudiants, sous le couvert de la « Défense populaire ». L’objectif affiché était de défendre le pays, mais les objectifs réels visaient à endoctriner les jeunes avec l’idéologie du Mouvement islamique. Ces camps ont envoyé des milliers de Soudanais sur les champs de bataille, où beaucoup ont perdu la vie en vain.
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En 2003, le gouvernement des « Kizan » a commencé à former des milices armées au Darfour pour combattre les mouvements rebelles. Les renseignements militaires ont créé des milices connues sous le nom de « Janjawid », dirigées par Musa Hilal, chef de la tribu arabe des Mahamid.
Le rapport poursuit : « L’est du Soudan a longtemps été épargné par le phénomène des milices armées, mais la situation a changé après le début de la guerre entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide en avril 2023. Depuis, les appareils sécuritaires et militaires contrôlés par le Mouvement islamique soudanais ont commencé à fonder de nouvelles milices dans l’est du Soudan, ce qui représente une menace grave pour cette région sensible. »
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La dernière milice créée par l’armée a été inaugurée le 23 novembre 2023 sous le nom de « Jeunesse pour le changement et la justice ». Son chef, Khaled Thalith, a déclaré via l’agence de presse officielle soudanaise (SUNA) qu’elle était prête à opérer aux côtés de l’armée contre les « milices rebelles », en référence aux Forces de soutien rapide.
Il convient de noter que la présence de milices armées dans l’est du Soudan ouvre la porte à une intensification des conflits internes, en particulier dans une région convoitée par les pays voisins. L’expérience du Darfour montre également que le recours aux milices conduit à une escalade incontrôlable de la violence, menaçant l’unité et la souveraineté du pays.
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