Politique

Aucun cessez-le-feu à Gaza avant la désescalade entre l’Iran et Israël

Rapport israélien : les futures mesures pourraient aboutir à un arrangement régional plus large qui prend en compte la question des otages israéliens détenus par le Hamas.


Des responsables américains ont déclaré qu’un accord de cessez-le-feu à Gaza ne sera pas conclu si les deux parties continuent à s’en tenir à leurs conditions. Un haut responsable israélien a également affirmé qu’il n’y aurait aucun progrès ou percée significative dans les négociations concernant les otages tant qu’Israël n’aura pas fini de se venger de l’Iran, et des possibles conséquences qui en découleront. Il est peu probable que les successeurs du chef du Hamas, Yahya Sinwar, tué lors de combats avec les forces israéliennes, s’engagent dans un accord avant d’être sûrs qu’une guerre régionale n’éclatera pas.

Les médiateurs, dont les États-Unis, affirment publiquement que l’élimination de Sinwar pourrait offrir une opportunité de changement positif et faciliter un accord. Cependant, aucun accord ne sera conclu tant que la situation entre Israël et l’Iran ne sera pas résolue.

Selon un rapport publié par le site hébreu Ynet, les mesures à venir pourraient aboutir à un arrangement régional plus large incluant également la question des otages. Le directeur du Mossad, David Barnea, propose un cessez-le-feu et une solution politique à la frontière nord qui inclurait la question des otages.

Le président américain Joe Biden a tenu une réunion le week-end dernier sur la question des prisonniers israéliens à Gaza et les efforts pour renouveler l’accord après la mort de Yahya Sinwar. Étaient présents des responsables américains, dont le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, le directeur de la CIA William Burns, l’envoyé de Biden au Moyen-Orient Brett McGurk, entre autres.

McGurk a parlé avec les familles des otages américano-israéliens après la réunion et leur a fait part de la détermination de l’administration à obtenir une « percée » et à progresser dans les négociations pour un accord de libération des otages.

Les États-Unis considèrent l’élimination du leader du Hamas comme une opportunité pour relancer les pourparlers de cessez-le-feu, et l’administration Biden s’engage à faire tout son possible à cet égard, malgré le calendrier politique des élections présidentielles de novembre.

Washington et Israël mènent des discussions avec des médiateurs égyptiens et qataris pour déterminer si les négociations avec le Hamas en vue d’un cessez-le-feu peuvent se poursuivre à ce stade.

Israël a exprimé de sérieuses inquiétudes quant à la possibilité que le Hamas se venge des otages en raison de la mort de Sinwar et a envoyé des avertissements clairs au mouvement palestinien pour qu’il ne touche pas aux prisonniers.

Cependant, malgré la détermination des États-Unis, il semble qu’aucune avancée majeure ne se produira avant que le Hamas ne clarifie ses plans quant à la succession de Sinwar. L’une des options envisagées est qu’un comité de hauts responsables, et non une seule personne, prenne le relais, ce qui pourrait rendre les négociations plus faciles.

Les regards sont actuellement tournés vers la direction du Hamas à l’étranger, notamment au Qatar et en Turquie. Doha joue un rôle clé dans les négociations indirectes pour un cessez-le-feu et exerce une influence sur ceux qui résident sur son territoire, ce qui pourrait faciliter les progrès dans les futures négociations.

Parmi les noms évoqués pour succéder à Sinwar figure Khaled Mechaal, proche du Qatar et ayant des réserves sur le rôle de l’Iran.

Ces derniers mois, Washington et Tel-Aviv ont accusé Doha de ne pas en faire assez pour la libération des otages israéliens détenus par le Hamas. Le Qatar a rejeté ces accusations et menacé de se retirer de la médiation.

Mais avec les récents développements suite à la mort de Sinwar, la diplomatie qatarie pourrait reprendre son rôle avec moins de difficultés si la direction du Hamas en exil l’emporte.

Sur le terrain, l’armée israélienne a annoncé dimanche soir la mort d’un « commandant de brigade » avec le grade de colonel, la première annonce de ce type depuis le début des combats terrestres dans la bande de Gaza.

Selon un communiqué de l’armée, « le colonel Ihsan Daqseh (41 ans), commandant de la brigade 401 de l’armée, a été tué lors d’une bataille dans le nord de la bande de Gaza. » C’est le premier commandant de brigade à être tué dans les combats de Gaza. Selon le journal privé Yediot Ahronot, le colonel Daqseh a été tué par l’explosion d’un char dans les combats à Jabalia, au nord de la bande de Gaza.

Dimanche, plusieurs Palestiniens ont été tués ou blessés dans des frappes israéliennes qui ont touché une école et une clinique accueillant des réfugiés dans le camp de Jabalia, au nord de Gaza.

Des témoins oculaires ont rapporté que le bombardement a visé l’école Abu Hussein et la clinique Al-Fakhura, gérées par l’UNRWA, causant des morts et des blessés parmi les Palestiniens, sans en préciser le nombre.

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