Iran

Les frappes Iraniennes à l’est et à l’ouest uniquement pour préserver la face

La disposition de l'Iran à lancer une salve de missiles contre ses adversaires vise à exprimer la colère et à envoyer des messages d'avertissement, tout en présentant des armes en vue de futures ventes


Les récentes frappes en Irak, en Syrie et au Pakistan, malgré leurs répercussions et la colère qu’elles ont suscitée, sont restées dans les limites fixées par Téhéran pour éviter une escalade du conflit avec Washington et Tel-Aviv. Il s’agit d’une étape cruciale pour le régime iranien afin de préserver la face après l’explosion sanglante à Kerman le 3 janvier, près du mausolée de Qassem Soleimani, l’ancien commandant de la Force Al-Qods, où une « démonstration » de puissance à plus petite échelle maintient son image sur le plan national et international.

À travers l’utilisation de drones et de missiles guidés avec précision, l’Iran souhaite affirmer sa capacité à être un fournisseur d’armes important, notamment en ce qui concerne les missiles. La Garde révolutionnaire iranienne prétend avoir détruit un quartier général du Mossad dans le Kurdistan irakien en réponse aux « actes maléfiques » d’Israël, entraînant la mort de dirigeants de la Garde révolutionnaire et de membres de l’axe de la résistance.

Les frappes iraniennes véhiculent le message que leur réponse est motivée par la sécurité nationale interne plutôt que par l’axe de la résistance, où ses mandataires sont engagés dans les confrontations régionales. Début janvier, 95 personnes ont été tuées dans le sud de l’Iran lors d’explosions quasi-simultanées ciblant des foules commémorant le quatrième anniversaire de l’assassinat de Soleimani par une frappe américaine. En réponse, le guide suprême iranien Ali Khamenei a promis une « réponse sévère » à l’attaque.

Ces dernières semaines, des personnalités clés telles que le leader de la Garde révolutionnaire Razi Mousavi près de Damas, le vice-chef du bureau politique du Hamas Saleh al-Arouri dans la banlieue sud de Beyrouth et le commandant militaire du Hezbollah Wissam al-Tawil dans le sud du Liban ont été tuées lors d’opérations attribuées à Israël.

Dans l’une des attaques, l’Iran prétend avoir ciblé l’État islamique à Idleb, en Syrie, en utilisant son missile le plus longue portée et le plus avancé, le « Kheibar Sh ekan ».

La portée et la précision de ce missile ont attiré l’attention des responsables de la sécurité en Europe et en Israël, ainsi que des experts du monde entier surveillant les avancées technologiques en Iran. En combinant ses derniers missiles avec une flotte de drones achetés à la Russie pour une utilisation en Ukraine, l’Iran vise à devenir le producteur d’armes le plus technologiquement avancé au Moyen-Orient, selon le New York Times.

Cette situation complique les calculs américains alors que le Pentagone surveille l’escalade de la situation au Moyen-Orient à la suite du nouveau conflit entre Israël et le Hamas, avec la possibilité d’élargir le conflit pour inclure l’Iran.

Les plans américains pour contrer l’Iran reposent depuis longtemps sur l’hypothèse que la capacité de l’Iran à causer des dommages en dehors de ses frontières est limitée. Des doutes subsistaient quant aux capacités et à la puissance des missiles iraniens, tandis que son programme de drones était encore relativement récent.

Les armes les plus puissantes de l’Iran, capables d’être utilisées contre les États-Unis et leurs alliés, étaient autrefois considérées comme des armes cybernétiques uniquement, plaçant l’Iran en bas de l’échelle des niveaux de menace par rapport à la Chine et à la Russie. Cependant, les nouvelles capacités de l’Iran, révélées par ses drones, ont surpris de nombreux observateurs et « obligent désormais les capacités de missiles occidentales à réfléchir aux stratégies de défense et aux réponses », selon le journal.

L’ancien secrétaire américain à la Défense, Mark Esper, a déclaré qu’Iran fournissait, soutenait et finançait toutes les actions perturbant la vie au Moyen-Orient et au-delà, y compris l’escalade des rebelles houthis et de leurs attaques en mer Rouge. Il a ajouté que « nous devons nous réunir avec des alliés des pays occidentaux et arabes, et développer collectivement un plan pour faire face à l’Iran afin d’arrêter ces actions ».

Le danger pour la région et le monde réside dans le fait que les frappes de missiles iraniennes pourraient entraîner une guerre plus vaste. Après que l’Iran ait lancé une attaque de drone contre ce qu’elle a décrit comme un groupe terroriste au Pakistan mardi, ce dernier a riposté par des frappes de missiles contre des extrémistes en Iran jeudi.

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