Moyen-Orient

Yémen – La saisie d’une cargaison d’armes des Houthis révèle les intentions de l’Iran d’escalade


L’Iran a continué à menacer la sécurité de la région en transférant des armes à ses alliés Houthis au Yémen pour cibler les pétroliers de la mer Rouge et de Bab al-Mandeb dans le but d’entraver l’approvisionnement mondial en pétrole. La cinquième flotte de la marine américaine a déclaré aujourd’hui samedi qu’elle avait intercepté un navire de pêche qui fuyait « plus de 50 tonnes de munitions, de vannes et de carburant pour les missiles » dans le golfe d’Oman, dans un couloir maritime entre l’Iran et le Yémen le 1er décembre.

Il ajoute dans un communiqué que « les membres de la marine qui travaillent à la base navale d’exploration lewis b. puller ESPN-3 ont découvert des chargements illégaux lors de l’opération de vérification du pavillon, ce qui représente la deuxième plus grande saisie d’armes illégales par la Cinquième flotte américaine en un mois ».

Ce n’est pas la première fois que les forces internationales sont en mesure de déjouer des tentatives de contrebande d’armes entre l’Iran et les rebelles, menaçant ainsi la sécurité régionale et internationale. Le mois dernier, la Cinquième Flotte américaine a réussi à saisir une cargaison d’armes sur un navire qui se dirigeait vers le Yémen avant de la faire couler.

Les Houthis ont récemment accru leurs menaces d’attaques contre la navigation maritime en mer Rouge, promettant de passer des avertissements aux navires pétroliers dans les ports contrôlés par le gouvernement légitime à des attaques directes, tout en menant des essais de missiles anti-navires et en menant des attaques sur les fronts de l’intérieur, notamment à Marib.

Une série d’attaques menées par les rebelles au Yémen contre des ports pétroliers deux mois après la fin d’une trêve qu’ils ont refusé de prolonger a fait apparaître une nouvelle phase d’escalade militaire qui pourrait avoir de graves conséquences économiques et humanitaires.

Récemment, des chefs de milices soutenus par l’Iran ont menacé de déplacer et d’étendre la bataille par voie maritime, à moins qu’il ne soit convenu de transférer les revenus pétroliers à la banque centrale de Sanaa, affirmant qu’ils attaqueraient les forces de l’alliance arabe dans les eaux territoriales.

Les Houthis ont lancé des attaques par des avions téléguidés, qui ont empêché des pétroliers de débarquer dans les ports contrôlés par le Gouvernement, dans un effort pour faire pression pour arracher des gains de pouvoir alors que l’ONU cherchait à prolonger la trêve, selon certains analystes.

Les Houthis contrôlent de vastes zones au nord et à l’ouest du Yémen, dont la capitale Sanaa et la ville d’Al-Hudaydah, sur la côte de la mer Rouge, dont un port d’où transitent la majorité du matériel commercial et de l’aide humanitaire.

Le port est devenu la base des Houthis pour l’acquisition d’armes iraniennes de contrebande dans le cadre du projet Téhéran de ciblage de la navigation internationale après que des raids, considérés comme des pétroliers iraniens, ont attaqué le roi d’un homme d’affaires israélien dans les eaux d’Amman.

Face à ces menaces, l’Arabie saoudite a cherché à renforcer sa flotte navale en concluant un mémorandum d’accord avec une société espagnole pour construire des navires de combat de pointe pour la Royal Navy.

Sur le terrain, les Houthis ont intensifié leurs mouvements militaires dans la riche province pétrolière de Marib, où l’armée yéménite, vendredi dernier, a annoncé la mort de plusieurs de ses soldats et des hommes armés des Houthis, dans des batailles « féroces » entre les deux parties de la province.

Face aux exactions des Houthis, des milliers de Yéménites ont demandé, lors d’une manifestation de masse à Taiz samedi, que le Conseil Présidentiel et le gouvernement de leur pays soutiennent l’armée et mettent à profit le potentiel de combat avec les rebelles.

Des milliers de manifestants se sont rassemblés dans la rue Jamal Mid Ta’izz, brandissant des pancartes sur lesquelles sont postées des slogans tels que « l’armée et la sécurité sont les vecteurs de la libération et de l’État », « Houthi est un projet de destruction et de vengeance du peuple yéménite » et « la résistance continue contre toute menace pour le Yémen et son régime républicain ».

Dans une déclaration lue à l’occasion de la marche, le Conseil de la résistance populaire déclare que la marche « vient confirmer la poursuite de la bataille de Tahrir (contre les Houthis) et exiger son soutien, en exploitant toutes les raisons de sa victoire ».

Le Conseil appelle « l’Establishment de la présidence et le gouvernement à soutenir l’armée nationale dans toutes ses exigences pour entrer dans la bataille de la libération, en particulier après le rejet de la trêve par les milices Houthis et en mobilisant ses troupes contre la province ».

Les partis et le peuple à Taiz disent que l’armée yéménite manque de matériel et de moyens pour mener une guerre totale avec les Houthis.

Dans sa déclaration, le Conseil de la résistance populaire appelle « toutes les forces politiques et sociales à rejeter tout désaccord et à mobiliser toute la puissance nécessaire à la lutte de libération ».

Les parties yéménites n’ont pas réussi à prolonger une troisième fois l’accord d’armistice, qui a commencé le 2 avril dernier et s’est terminé le 2 octobre dernier.

Le Yémen est en proie à une guerre qui débute après que les Houthis contrôlent la capitale, Sanaa, et plusieurs provinces à la fin de 2014, soutenus par les forces de l’ancien président Ali Abdullah Saleh qui meurt en 2017 dans des affrontements avec les militants du groupe après la fin de leur alliance.

Le conflit s’est intensifié en mars 2015, après l’intervention d’une alliance militaire arabe menée par les Saoudiens pour soutenir les forces du gouvernement légitime face au groupe iranien des Houthis.

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